Chapitre 2 : Hôtel de mariage.

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Le nom Ibiss avait toujours rimé avec luxe et élégance. Dans un hôtel de la même trempe, Chuck gardait ses yeux bleus nuits par la lumière tamisée, rivés sur les moulures du plafond. Les néons cachés derrière la tête de lit, matelassée dans un velours souris éclairaient ses cheveux devenus aussi sombres, un reflet indigo y régnant encore de temps à autre.

Son costume se froissait sous ses genoux. Ils étaient plantés dans un large lit drapé d’un somptueux assortiment. Les pieds de celui-ci craquèrent quand il redressa son dos dessiné, des mèches en batailles, pour coller son téléphone à son oreille :

  • Dossan, bonsoir. Quelle surprise, je ne m’attendais pas à ce que tu m’appelles, encore moins à cette heure-ci. Non, voyons… Tu ne me déranges pas du tout. C’est toujours un plaisir, rassura-t-il son ami du ton amical qu'il lui accordait toujours. Dis-moi plutôt ce que je peux faire pour toi ? Oui ? fit-il, avec un soupçon d’étonnement, déplaçant son regard au niveau des oreillers. Pour quelle raison ? Ah, je vois… C’est en effet dans mes cordes, dit-il avec une pointe d’amusement, un léger sourire se dessinant de plus en plus aux coins de ses lèvres. Très bien. Je te tiens au courant de mes disponibilités par message. Oui, j’ai quelques petites choses à régler. À bientôt.

Après avoir raccroché d’un simple coup de pouce sur l’écran, l’appareil tactile illumina son visage déjà pâle, ne rendant son regard que plus azur et luisant. Les lèvres entre-ouvertes et les sourcils levés, il admira la pomme gravée dans le métal d’une expression à la fois légère et grivoise. Désinvolte, il fit tourner le téléphone dans sa paume pour le récupérer du bout des doigts avant de s’en débarrasser d’un geste las. Il s’étendit ensuite, courbant sa carrure, pour chatouiller de petits tapotements un avant-bras qui ne lui appartenait pas jusqu’au poignet où trônait sa deuxième main.

  • Que voulait-il ? lui chuchota une voix chaude à quelques millimètres de sa bouche.
  • Tiens… Je t’avais presque oubliée, répondit-il sur le même volume d’un ton ironique, plongeant son regard dans un océan d’émeraudes.

Fermement tenue, les bras coincés au-dessus de sa chevelure dorée dont les boucles s’étendaient largement sur l’oreiller, Marry était prise au piège entre ses deux rotules calées sur sa taille de guêpe. D’une mine sadique, elle lui jeta de doux éclairs, foudroyante dans une robe rouge moulante. Des pensées meurtrières et alléchantes se mêlèrent à son esprit quand ses yeux brillants vaguèrent sur les parties que laissaient entrevoir sa chemise défaite.

Chuck scruta son visage d’un air joueur, puis avide en déposant son pouce sur sa lèvre inférieure.

  • Chut, étendit-il en en admirant le rose. Où en étions-nous plutôt ? esquiva-t-il ensuite la question tandis qu’il lui rendait le rictus qui se creusait dans sa joue.

***

Avec force, l’eau s’éjectant du robinet caressait les mains du plus puissant homme de Suisse tandis que ce dernier consultait son reflet, vérifiant s’il portait toujours aussi bien la classe. Il les secoua plusieurs fois au-dessus de l’évier avant de les sécher précautionneusement, malaxant la douce et épaisse serviette. Son col fut ajusté expressément : “Beau avant tout”. Son charisme, en plus de sa grande intelligence, était son meilleur atout en termes de business. Derrière la porte des luxueuses toilettes entièrement couvertes de carrelage noir et de lumières incrustées dans le sol, plusieurs hommes en costumes cravate l’attendaient autour d’une table.

Comme à son arrivée, sa traversée sur la moquette hors de prix du restaurant attisa non seulement la curiosité, mais aiguisa également les regards des clients distingués, et notamment, celui du directeur de Saint-Clair. Monsieur Xavier lui montra la bouteille d’un vin valaisan en guise de proposition au moment où il reprit sa place entre la plupart des cinquantenaires grisonnant :

  • Je vous sers un autre verre ? lui demanda-t-il de son habituelle frimousse chaleureuse et malicieuse. Comment le trouvez-vous ? enchaîna-t-il une fois le breuvage rouge englouti.
  • Vous connaissez la réponse…
  • “On n’est jamais mieux servi que par soi-même”, répondit-il en fermant ses paupières ridées, faisant ouvertement référence à la production Ibiss.
  • Tout de même… dit-il en glissant un œil à la robe du vin à travers le cristal, le verre en l’air pour l’analyser.

L’éclairage qui s’y glissa en provenance des lustres dorés décorés d’innombrables diamants lui jouait des tours en y faisant pousser des arcs-en-ciels. En plissant un œil, Chuck apprécia les visages déformés de ses trois investisseurs qui se dessinaient au-dessus de la marée rouge. Ceux-ci se délectaient de délicieux mets avant le repas de consistance. En chevaliers de la table ronde, des documents étalés entre les assiettes, les hommes coiffés et parfumés avaient capturé la salle. Costume noirs, montres en or, chaussures en pointes, les statuts des plus vieux passaient pourtant à la trappe à côté du benjamin. Les jambes croisées sous la table, sa chaise en recul, un coude sur le dossier et l’autre placé sur la table, il admirait la boisson avec délectation. Un rouge cardinal ornait les murs en contraste avec la moquette beige qui effaçaient les pas des serveurs effectuant promptement leur service en slalomant entre les colonnes en ivoire. Celles-ci, circulaires séparaient les différents groupes de personnes, celui du Richess ayant hérité de la mise en lumière, placé au milieu de quatre d’entre elles au centre du restaurant. Au-dessus de leurs têtes, sous le luminaire pendant, un plafond vitré donnait sur les étoiles.

Rêveur en écoutant la musique de fond jouée par des musiciens, Chuck lapa la goutte de vin sur ses lèvres, quand il fut ramené de force à la réalité :

  • Je m’écarte du sujet, débuta l’homme aux cheveux les moins gris, mais je dois dire que les nouvelles à propos de Katerina Hodaïbi et Elliot Fast m’ont énormément choqué.

Les mains croisées sous son menton, le directeur de Saint-Clair s’enquit dans le silence. Chuck garda son verre en suspend encore un instant, reconstituant la scène découverte à la télévision. Les journaux s’en étaient donnés à cœur joie. Délicatement, il le déposa d’un air certain alors que son for intérieur pouvait tout autant se briser. Monsieur Xavier déplaça son vieux regard sur lui quand il le vit se pencher à la table, le bout de ses phalanges comme seul support à sa tête. Il sourit brièvement, tel un sage. À la manière dont un père lirait dans les pensées de son fils, il connaissait tout les tics de Chuck. Dans ce mouvement, il lisait attention et nervosité, pourtant invisibles en façade.

  • Qu’est-ce qui vous a le plus étonné ? lança l’humble directeur, arrêtant les investisseurs dans leur discussion. Finalement, ne trouvez-vous pas, si nous enlevons la loi autour des Richess, que des personnes aussi proches en fortune et statut se côtoient ? À réflexion, bien évidemment.

Bouche bée pour un instant, les hommes se regardèrent en clignant des yeux.

  • Certes, ça se tient. De ce point de vue, tout semble acceptable, répondit l’un d’eux.
  • Au-delà des statuts, j’ai été personnellement très étonné qu’Elliot Fast se lance dans une nouvelle relation aussi rapidement après la mort de sa femme.

Ils avaient le même discours que ces stupides journalistes. Si ce n’était pour financer son projet, Chuck n’aurait sans doute pas pris le temps de les inviter.

  • C’est un bel homme. Il n’est pas étonnant qu’il ait trouvé vite, continuaient-ils leur conversation.
  • Mais Katerina Hodaïbi, c’est curieux ? Je me demande comment leur relation a pu évoluer d’une telle manière ? Au niveau des lois, c’est… s’arrêta sans doute le plus réfléchi du lot pour s’attarder sur Chuck. Vous, qu’en pensez-vous ? En tant que Richess, bien sûr ?

Ce dernier inspira en feignant la réflexion tandis que les violons et violoncelles vibrèrent plus hâtivement, le ton grave :

  • Ce que j’en pense ?

Comme si les autres clients avaient pu entendre leur conversation, plusieurs d’entre eux se relevèrent sur leurs chaises, plongeant leurs regards curieux et admiratifs sur l’entrée du restaurant. Le plus ancien des serveurs abandonna son seau à champagne et pressa le pas dans l’allée derrière leur table pour accueillir la femme qui se présentait devant les deux belles portes sculptées. D’un geste gracieux, ses lèvres aussi rouges que les murs et sa robe en vinyle, elle ôta un large chapeau blanc de ses boucles blondes. La pièce enfermait sa poitrine comme des boucliers d’amazones sous sa taille étriquée. Sur ses côtes, deux personnes l’accompagnaient : une célèbre créatrice, plus charismatique que tous les hommes réunis dans la salle et une autre aux cheveux blancs, rangés en crête devant ses yeux clairs.

Les visages lubriques de ses partenaires comme indice, Chuck tourna la tête avec la sensation de connaître les pas de ses talons.

  • Madame Stein. Votre veste.
  • Je vous en prie, siffla-t-elle en lui tendant sa fourrure tout en fixant son plus grand rival dans les yeux.

D’une démarche féline, les bras décorés de bijoux de part et d’autres de sa silhouette, elle suivit le serveur qui cherchait une table à ces dames. L’instant où elle disparut derrière une colonne, fit changer à Chuck son regard de direction. Le menton haut, Marry s’arrêta et déposa une main sur sa taille. Sans se soucier de l’autre Richess, elle salua son ancien directeur d’un hochement respectueux.

Sa splendide plastique éveilla les sens des hommes aux tables à côté desquelles elle passa. En l’observant de loin jouer de ses boucles, Chuck s’anima. Les verres et la nappe s’envolaient dans son esprit. Il fut à nouveau rappelé à l’ordre :

  • Décidément, où Chuck Ibiss passe, Marry Stein n'est jamais loin, lança l’un de ses accompagnateurs. Vous semblez être attirés quoi qu'il arrive, un peu comme Elliot et...
  • C'est offensant, l’arrêta Chuck en l’écrasant de toute sa splendeur. Bien qu'avec une robe pareille, ça puisse s'envisager, fit-il ensuite de l’humour quand il se rendit compte qu’il était allé trop loin. Trêve de plaisanterie, j’aimerais revenir sur les plans de l’école. Garçon, interpella-t-il un serveur. Un whisky. En effet, je pensais à agrandir …

***

“Bonsoir, Chuck.”

Ces mots-là, le Richess aux cheveux bleu ne les avaient qu’à moitié entendu lorsque leur soirée prit fin. En arrivant à la réception de l’hôtel, il réussit à cacher son léger état d’ivresse à la dame figée derrière le comptoir. Encore plus affriolant qu’à son habitude, il recula sa chevelure en arrière et usa d’un charme subtil pour arracher un sourire à la jolie brune. Impeccable malgré l’heure tardive, elle gonfla la poitrine quand Chuck vint s’accouder sur le bord tout en déposant un index sur sa bouche. Il la tapota plusieurs fois avant de lui adresser sa requête :

  • Je m’excuse de vous importuner à cette heure-ci de la nuit. Cependant, j’ai réfléchi à quelque chose qui me chiffonne. Par le plus grand des hasards, il se trouve que Marry Stein passe la nuit ici ce soir et… expliqua-t-il en écartant le bout de ses doigts sur le bois. J’aimerais m’assurer que sa chambre ne soit pas trop proche de la mienne. Ce serait malheureux de reproduire une scène telle que… Vous avez entendu les nouvelles, non ? Si nous sortions en même temps de l’hôtel, je n’imagine pas la joie des journalistes, mais… C’est hors de question que ça arrive, déclara-t-il de son regard le plus méchant. Pourriez-vous me renseigner, s’il vous plaît ?
  • Qu’aurais-je en échange ? demanda-t-elle à la plus grande surprise de Chuck.

Celui-ci étira un sourire.

  • Voyons, Mademoiselle, je suis marié.

Prise de rougeur, elle s’exécuta en cherchant rapidement entre les pages du registre. Chambre 320. Une suite. L’étage du dessus. Chuck poussa un soupir de soulagement face à la jeune femme. Cette dernière fut tellement déroutée qu’elle ne remarqua pas le numéro qui s’illumina sur le cadran de l’ascenseur.

Au troisième étage, il n’y avait pas un chat dans le long couloir étroit. Il le traversa en jetant des coups d’œils aux luminaires accrochés sur les murs. La nuit pouvait être effrayante, même pour un homme comme lui.

Au pas de la porte, il fixa le chiffre doré. À peine eut-il doucement toqué que celle-ci s’ouvrit.

  • Bah voyons, lâcha Marry, toujours habillée de sa robe, un sourcil levé et les paupières tombantes, elle aussi, d’avoir bu.

En étendant son bras sur le bois, elle lui sourit :

  • Qu’est-ce que je peux faire pour vous, Monsieur Ibiss ? Vous souhaitez prendre le thé peut-être…

Elle n’eut le temps de finir sa phrase qu’il s’engouffra dans la grande suite sombre et l’emporta en attrapant son poignet. La porte claqua violemment derrière eux, le dos de Marry s’y écrasant. La main sur sa nuque, il serra ses cheveux blonds dans son poing :

  • Hou ! Il est vivace ! s'en alla-t-elle en se moquant ouvertement.
  • Ne me tente pas.
  • Voyons, Chuck, tu oublies que je suis mariée ? fit-elle en plissant les yeux.

Ses yeux s’arrondirent dans les siens, sournois. Ils étaient fondamentalement les mêmes.

  • C’est toi qui est venu me chercher jusque dans ma chambre… Que veux-tu ? lui demanda-t-elle en glissant sa jambe entre les siennes. Tu es, en plus, un peu saoul, si je ne me trompe pas ?
  • … Et toi ? C’est vraiment un hasard que tu te retrouves dans le même hôtel que moi et que tu ai choisi de manger au restaurant plutôt qu’à l’extérieur ? Marry, qu’est-ce que “toi” tu veux ?
  • Il n’y a pas de raisons particulières, juste des projets sur le feu… Comme toi, non ?

La main appuyée au-dessus de son épaule, il rapprocha son nez du sien.

  • Ton projet, ce ne serait pas de me déstabiliser alors que tu as un “mari” ?
  • Qui sait Chuck ? Qui sait ? répéta-t-elle en levant ses yeux au ciel avant de les replonger dans les siens. Peut-être que j’avais une source qui m’a indiqué où tu serais et quels étaient tes petits projets pour Saint-Clair… Il faut toujours se tenir au courant de ce que font nos adversaires, non ? le taquina-t-elle en levant un sourcil.

Quand il eut un mouvement, elle déposa les bouts de ses doigts sur sa bouche.

  • Tu as aussi une femme à ce que je sache… lâcha-t-elle, dans une plainte supplémentaire.
  • Oui.

“C’est toi”, pensa-t-il très fort.

En ni une ni deux, il la fit voler jusqu’au lit dans lequel elle s’empressa de remonter comme une tigresse acculée. Avec ses genoux, il la bloqua, puis ses bras au-dessus de sa tête. Chanceuse, le téléphone de Chuck vibra.

***

  • Qu’est-ce qu’il voulait ? demanda-t-elle un peu agacée des messes basses.
  • Tiens… Je t’avais presque oubliée, répondit-il sur le même volume d’un ton ironique, plongeant son regard dans un océan d’émeraudes. Où en étions-nous plutôt ? esquiva-t-il ensuite la question tandis qu’il lui rendait le rictus qui se creusait dans sa joue.
  • Tu pousses ta chance, Chuck. Qu’est-ce qui te fait croire que j’en ai envie ? Surtout maintenant, après tout ce temps ?

Elle avait raison. Les occasions n’avaient pas manqué, mais quelque chose avait changé. Ses cheveux bleus tombaient sur son visage. Il scrutait ses lèvres. Marry faisait de même, enjôleuse malgré elle.

  • Ton attitude… Tu me cherches. Pourquoi ? l’interrogea-t-il en glissant ses doigts entre les siens, serrant fermement sa main. Vouloir en apprendre plus sur mes projets, c’est une excuse. Tu ne serais pas ici, dans cette somptueuse robe, par pur hasard en même temps que moi sans raison. J’ai tort ? Tu sais aussi exactement comment me faire craquer, souffla-t-il à son oreille. Dis-moi ce qui à changé ?
  • Pourquoi ne peux-tu juste simplement pas craquer sans poser de question ? lui renvoya-t-elle la question, les sourcils courbés vers le bas.

Dangereusement, Chuck passa une main sur sa joue, l’enfermant de sa paume avant de chasser les mèches blondes rebelles autour de son oreille. Elle portait de jolies boucles en raccord avec sa robe. Elles brillaient grâce aux néons derrière le lit où leurs deux corps se serraient de plus en plus. Il la trouvait époustouflante, comme toujours, mais davantage avec ses jolies larmes dans ses yeux. Des bijoux. Il embrassa doucement le dessus de ses paupières. Puis son nez et s’arrêta à sa bouche.

  • Dis-moi, l’obligea-t-il.

Marry encadra ses épaules de ses deux mains. Elles tremblaient.

  • Nous sommes encore officiellement ensemble, mais…

Elle déglutit quand il releva doucement son visage pour mieux la regarder. Il déposa instinctivement sur sa taille.

  • Avec William, nous… Il n’y a plus d’amour depuis longtemps… et…

La bouche de Chuck l’empêcha d’en dire plus. Le contact de son baiser la fit se tortiller sous lui. Elle planta ses ongles dans sa chemise pour le repousser. Elle regretta immédiatement de l’avoir fait quand leurs lèvres se quittèrent.

  • Qu’est-ce qui t’en empêche ? souffla-t-il lourdement.
  • Priss… C’est… J’ai des valeurs ! Je ne veux pas que tu la trompes…

Chuck plongea un peu plus sur son corps, les bras de part et d’autre de sa tête pour enfoncer ses yeux féroces dans les siens. Elle était la seule à lui faire perdre le contrôle.

  • Ne me parle pas de tromperie ! Parce que dans ce cas, ça fait des années que je te trompe, toi… C’est toi… rougit-il en avance de ses propos. Ça n'a toujours été que toi. Je ne l’ai jamais considérée comme telle et je ne l’ai jamais aimée, c’est…

Émue, la poitrine serrée, Marry se releva pour l’attraper par la nuque. La raison l'avait quitté. Elle se transformait en brasier à mesure qu'il lui répondait. En sentant ses doigts se glisser dans sa chevelure et son corps s’abandonner au sien, elle priait.

Elle priait pour que ce soit réel, que l’amour qu’il lui portait ne s’en irait jamais. Chuck savait. Il connaissait ses faiblesses, sa vulnérabilité face à la tendresse. Il avait aussi bien conscience qu’il craquait trop tôt, mais cela faisait bien trop longtemps qu’ils n’avaient plus dansé ensemble. D'une suite en secret, il espérait bien que la prochaine fois se déroulerait devant l'hôtel.

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