Chapitre 9 : Briser la glace.

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Du haut de ses seize ans, Billy Makes, un sac sur le dos, siégeait devant la limousine qui ronronnait dans la cour. Le mois d’août touchait à sa fin et le futur chanteur, encore plus frivole dans sa tenue d’adolescent, les cheveux trop longs, trépignait d’impatience.

Charles l’attendait au volant, le restant des bagages dans le large coffre. Ses parents le serrèrent fort, juste après qu’ils se soient enlacés avec Lysen. La petite fille de dix ans pleurait à chaudes larmes le départ de son grand frère adoré. Elle ne voulait pas le voir partir pour Londres, tout comme Sky, même s'il n'avait pas pris la peine de se déplacer pour lui dire au revoir. La vision de ce dernier en train de le maudire depuis une des fenêtres de l’étage avait brisé le cœur de Billy qui avait décidé de faire passer ses rêves avant la jalousie de son frère.

Il était proche de toute sa famille, sauf de ce dernier. Déjà très adulte pour son jeune âge, il espérait que le temps les rapprocherait. Son père le rassura à ce propos :

  • Il ne fait que bouder. Ça lui passera, fit John-Eric en caressant la nuque de son fils.
  • Donne-nous des nouvelles dès que tu es arrivé, d’accord ? l’obligea Blear d’une voix douce avant de l’embrasser une dernière fois.

Émue, cette dernière avait les épaules lourdes de le laisser partir. Ils avaient toujours été très fusionnels. Son bébé quittait le nid, elle ne le supportait pas, et voilà qu’elle se retrouvait plus qu’avec deux de ses enfants. Tout en sachant que l’un d’eux la haïssait ouvertement, elle ne se sentait pas prête.

Depuis son point de vue, Sky n’arrivait pas à contenir sa rage, mais pourtant une fois devant sa mère, il arrivait à garder assez de contrôle pour la nier. Il ne voulait même plus lui adresser la parole.

Dans la précipitation de la rentrée et maladroitement, Blear voulait s’assurer de l’état d’esprit de son fils, bien qu’il ne lui parlait plus depuis que la nouvelle était tombée : “Billy va étudier en Angleterre dans une école de musique.”, ce à quoi Sky avait répondu qu’il voulait y aller aussi.

Tout ce à quoi il eut droit en retour fut : “Ta place est à Saint-Clair.”, si bien que lorsqu’elle vint prendre la température après sa toute première semaine de cours dans l’école, elle se fit recaler.

  • Comment… te sens-tu… à l’école ? avait-elle commencé maladroitement. Est-ce que tu te plais ? lui demanda-t-elle ensuite, lors d’un repas de famille.
  • … En tout cas, répondit-il après avoir longuement mâchouillé sa viande, mieux que chez moi.

Déjà en roi, en bout de table, sur ses treize ans, il avait provoqué l’hiver dans la maison qui se prolongea au-delà de l’été et de toutes les autres saisons pendant des années.

***

Il était six heures du matin et Billy Makes laissait derrière lui une demeure bien silencieuse, vide de tourments, le temps que sa famille lui dise au revoir.

En ligne devant la limousine qui se remplissait petit à petit des mains de Charles, chaque membre attendait patiemment son tour. Derrière les têtes brune le soleil se levait dans le ciel. Une fois son sac de voyage déposé sur le siège avant, le plus grand frère soupira avant de s’élancer pour serrer sa petite sœur. Celle-ci grelottait dans son pyjama léger à cause de la fraîcheur matinale, la chair de poule se dessinant sur sa peau. Fatiguée et la mine abattue, Lysen n’aurait loupé pour rien au monde son départ. Elle se plaça sur la pointe des pieds quand il l’enlaça et cala son visage de poupée au-dessus de son épaule. Même si elle ne laissait pas transparaître sa peine, Billy la décelait facilement :

  • À bientôt, princesse. Passe une bonne rentrée, lui glissa-t-il au creux de l’oreille.
  • Le tournage sera long ? lui demanda-t-elle en faisant la moue.
  • Pour le moment, nous misons sur cinq mois…

La tristesse dans les prunelles de biche de sa sœur le poussa à l’étreindre plus fort.

  • Rentre, tu vas avoir froid, lui sourit-il chaleureusement en déposant un baiser sur le haut de sa tête.
  • Non, je veux te faire coucou, déclara-t-elle en trépignant sur place et en se tortillant à cause de la brise.

À côté, Sky baillait dans sa manche, ses cheveux châtains décoiffés tombant à plat devant ses yeux. Quand son frère se rapprocha, il les remonta d’un geste las et accepta sans broncher son câlin. Dans le gaz, il acceptait l’affection.

Blear et John-Eric, eux aussi encore en vêtements de nuit, observaient avec attendrissement leurs fils devenir tendre l’un envers l’autre. Avec la hache de guerre enterrée entre les deux, le soulagement ne pouvait pas être plus grand. Au moins, l’un de leurs problèmes était résolu.

Billy n’en restait pas moins plaisantin :

  • Toi aussi, essaye de profiter de ta rentrée…
  • Hein, pouffa Sky amèrement. Tu parles. Après, c’est clair que… c’est mieux qu’ici, chuchota-t-il afin que ses parents ne l’entendent pas.

Le grand frère fit en sorte de le prendre un peu sur le côté. Il plongea ses yeux marron dans ceux de Sky et étendit un sourire frivole.

  • Mais hier, tu as passé une bonne soirée, le taquina-t-il en faisant référence à ses ébats de la nuit.
  • … Euh… Ouais… répondit-il avant de prendre un peu de recul, à la fois gêné et réceptif à son air amusé.
  • Même si j’ai été un peu étonné...
  • Pourquoi ? demanda-t-il en fronçant les sourcils, mais avec toujours un sourire en coin. Tu sais… ce que sait… rit-il ensuite d’un air incertain.

À cause de leurs querelles, les frères avaient rarement pu partager ce genre de moment et confier leur expérience de vie. Billy réfléchit un moment. Il se devait d’être honnête :

  • C’est vrai que j’ai été comme ça aussi à un moment, répondit-il en levant les yeux au ciel. Sauf que je pensais que tu étais sur ta lancée avec… Kimi ?

Quand il vit le regard de son petit frère devenir vide, puis agité, il comprit qu’il venait de toucher à une corde sensible. Sky croisa les bras comme pour se réchauffer et retroussa ses lèvres, renfrogné :

  • J’ai déjà dit qu’il n’y avait rien. Nan ? Pourquoi tu insistes avec ça, en fait ?

Leur manière de dialoguer avait changé. Maintenant, Sky exprimait clairement son mécontentement. Billy l’attrapa par l’épaule et s’excusa :

  • Ok. C’était juste pour être sûr, mais écoute... C’est bien de s’amuser, mais prend soin de toi aussi. Puis, s’il te plaît, même si ça t’agace, soit un peu plus gentil avec maman, lui murmura-t-il après qu’il ait hoché la tête une première fois, ce qu’il ne fit pas pour la deuxième partie de la requête.

Il était temps de partir.

Une fois qu’il eut embrassé ses parents, Billy entra dans la voiture pour disparaître quelques minutes plus tard. Charles allait le déposer à l’aéroport où il prendrait un avion pour la France, destination : la ville lumière, là où son nouveau rêve de cinéma se réaliserait.

Malgré leur réconciliation, Sky l’enviait et Lysen l’admirait toujours autant que leurs parents étaient fiers. Quittant l’allée vide, les quatre Makes restants rentrèrent à l’intérieur. Ni Sky, ni Lysen, ne montrèrent un quelconque signe à leur mère en rejoignant la pièce principale.

Face à ses deux enfants qui lui tournaient le dos pour remonter dans leurs chambres, Blear baissa la tête. Même si tôt dans la journée, elle se rendait compte une fois de plus de la distance qui les séparait. Attentif, John-Eric glissa sa main dans la sienne. Il portait bien les cernes. Son petit air négligé du matin le rendait aussi beaucoup plus accessible. Quand John l’attrapa par la taille et l’embrassa délicatement sur la joue, Blear se chargea de vérifier les entourages. Elle vit Sky lui lançer un dernier regard, du dessus de l’escalier, avant de disparaître dans le couloir. Sa poitrine lui fit mal. Davantage quand son mari la frôla. Elle s’en voulait et s’en mordit les lèvres.

  • Ça ne va pas ? lui murmura John en venant encadrer son visage.
  • C’est…
  • Qu’est-ce qui se passe mon amour ?

Ce mot résonna durement dans ses oreilles. Depuis quelque temps, ils étaient plus proches, mais pour plusieurs raisons, elle s’en voulait. Blear détourna les yeux. Dans le tourment, elle paraissait encore plus belle aux yeux de son mari, bien qu’il n’aimait pas la voir triste. Au fil des années, la communication ne s’arrangeait pas entre elle et Sky. Ça l’atteignait lui aussi.

  • Pourquoi n’irais-tu pas lui parler ? proposa-t-il en cherchant son regard.
  • Lui parler… Tu veux dire… Ah oui, Sky.
  • À qui pensais-tu… ? demanda-t-il, déconcerté.
  • Non, je… Tu as raison, mais je ne sais pas si j’y arriverai… Il ne veut pas me parler. Tu sais bien, fit-elle en remuant sa tête et en remontant ses lèvres qui tremblaient rien qu’à l’idée d’essayer de discuter avec son fils.
  • Je sais bien. Seulement, Blear… lui prit-il la main doucement. Tu es sa mère, tu as le droit de lui parler. Tu as le droit d’exiger qu’il s’ouvre à toi, car ça dure depuis bien trop longtemps…

Immédiatement, des larmes se logèrent dans les yeux de Blear. Elle tremblait rien qu’au fait de l’imaginer. Qu’est-ce qu’elle pourrait bien lui dire ? Par quoi commencer ? Et finalement, quel était l’intérêt, après toutes ces années ? John accueillit son bouleversement et essaya de lui donner de l’énergie en la prenant dans ses bras. Elle ne s’en voulut encore plus. À son tour, elle lui avait menti, passant sous silence ses retrouvailles mouvementées avec les Richess, mais surtout avec Dossan.

  • Tu sais bien qu’il me rejette… dit-elle en enfonçant ses doigts dans son dos.
  • Je pense… que même s’il t’envoie balader, le fait que tu viennes le voir… ça compte pour lui.
  • … Tu crois ? l’interrogea-t-elle avec une once d’espoir dans le regard.

Son sourire en guise de réponse l’avait motivée à se rendre jusqu’à la chambre de Sky. La porte était ouverte. Elle y passa alors une tête avant d’y entrer complétement. Ça faisait longtemps qu’elle n’avait plus regardé cette pièce attentivement. Le bruit d’une autre porte l’interpella. Elle se retourna et tomba sur Sky qui sortait des toilettes.

  • Qu’est-ce que tu fais ? fit-il d’un ton froid. Je vais me recoucher, donc… enchaîna-t-il en la contournant et en lui barrant le passage.

Blear resta cloué au sol, piégée entre l’envie de faire demi-tour, mais aussi par celle de rester. Elle passa une main dans ses ondulations, ce qui eut le don d’agacer Sky. Il détestait quand elle faisait ça.

  • J’aimerais… parler ?
  • Non.

Même Sky fut étonné de sa réponse. C’était tout ce qu’il était capable de lui dire à ce moment-là.

  • Je… je sais que tu ne veux pas, mais…
  • Alors pourquoi tu insistes ? dit-il en retirant son pull pour se retrouver torse-nu, espérant que ça la fasse partir. Je suis fatigué. Il faut que je me repose avant de préparer le début du cursus. Maman… Sors, lança-t-il d’un ton de voix qui sonnait comme un avertissement.
  • Je ne…
  • Sors ! C’est pas compliqué à comprendre, si ?! s’énerva-t-il en balançant son haut dans la pièce, ce qui arracha un sursaut à Blear qui était dès lors paralysée. Je veux pas de toi ici ! Oh, tu m’entends ?!

Non, elle ne l’entendait pas. Autour de Blear, tout devenait flou. Ses paroles lui faisaient trop de mal. Elle ne voulait pas qu’elles la percutent. Même son visage, haineux et plein de rancœur, ne lui apparaissait plus. Ça faisait longtemps qu’elle ne l’avait plus vu d’aussi prés. Ses oreilles se mirent à siffler, intimidée par les pas qui l'auraient normalement obligée à reculer.

  • Dégage !

Comme une claque, Blear eut la sensation de se réveiller d’un long cauchemar, mais celui-ci persistait dans la réalité. Il la détestait et elle s’en voulait tellement d’avoir raté quelque chose avec lui qu’elle n’arrivait pas à bouger. Le courage lui manquait. Elle n’arrivait même pas à lui en vouloir de se comporter d’une telle manière, ce qui était loin d’être le cas de John-Eric.

Ce dernier débarqua rapidement dans la chambre après avoir entendu le ton s’échauffer. Une fois qu’il eut pris conscience de la situation, il attrapa Sky par l’épaule pour le repousser, trop prés de Blear à son goût.

  • Je peux savoir ce qui te prend ! monta-t-il le ton à son tour, alors qu’il ne le faisait jamais. C’est une manière de traiter sa mère ? Tu t’entends parler ? le bloqua-t-il quand Sky essaya de se défaire de son emprise. Je veux que ça cesse !
  • Et je veux qu’elle se barre de ma chambre ! C'est tout ce que j'ai demandé !

Par la manière forte, John le chopa par la nuque et planta ses yeux dans les siens. Les mains rabattues sur sa poitrine, Blear n’apprécia pas le spectacle. Elle eut même un mouvement vers eux, mais ne sut comment agir.

  • Tu n’as pas à exiger ce genre de choses, c’est sa maison comme la tienne, lui répondit-il de son ton le plus sévère. Si tu as un problème, une plainte, expose là, mais je t’interdis de lui parler de cette façon, c’est clair ? Sky ? C’est clair ?!
  • Oh, ça va ! le repoussa-t-il. Ouais, c’est clair, lâcha-t-il ensuite, le regard rivé au sol qui foudroya ensuite sa mère des yeux. Une plainte ? Si tu savais… J’en ai des tas.
  • … Eh bien, au lieu de t’énerver… Quand ta mère viens essayer de te parler, tu devrais peut-être l’écouter…
  • Tu veux me parler ? l’interrogea-t-il en prenant un air innocent.
  • Sky, fit John en plaçant ses mains sur ses côtes.
  • Et de quoi, dis-moi ? continua-t-il de son ton le plus insolent en tentant de se rapprocher.

Il fut bloqué par le bras de son père qui lui jeta un énième regard avertissant. Sky en rit presque.

  • Le pire, c’est que tu te laisses défendre par papa ?
  • Qu’est-ce que tu veux dire… ? s’étonna tout de suite John.
  • Bah, je sais pas… demande lui, nan ? Comment elle s’est retrouvée dans la même voiture que Dossan ?

Alors qu’elle était tétanisée sur place, Blear vit doucement son mari tourner la tête dans sa direction, relâchant la prise sur Sky. Elle baissa les yeux. Sa poitrine se leva, torturée par l’envie de lui dire d’arrêter et par la culpabilité de n’avoir rien dit à John.

  • Ouais. J’ai même une vidéo. Ils sont tous les deux venus à Saint-Clair ensemble quand Lysen…
  • Ça suffit !!! hurla-t-elle d’une voix brisée. Tu es horrible...

Une larme s’échappa sur sa joue, ce qu’elle cacha tout de suite en détournant la tête. Cette vision eut le don d’énerver encore plus Sky qui refusait la douleur que lui provoquait de voir sa mère pleurer.

  • Pourquoi ? Tu n’étais pas obligé de lui cacher, nan ? Sauf si t’es encore amoureuse de...

Il eut à peine le temps de finir sa phrase que Blear fila dans le couloir, incapable d’en entendre davantage. D’abord, honteusement fier de lui, Sky eut un sourire amer qui se transforma en une exclamation. Quand son père l’attrapa plus durement, il faillit trébucher à cause de la force avec laquelle il l’empoigna jusqu’à son bureau. Il n’avait jamais eut aussi peur. John desserra tout de suite sa poigne, mais le prévint d’un regard suffisant :

  • Ta mère. À partir d’aujourd’hui, tu vas la traiter avec respect. Je… C’est très bien que… tu dises la vérité, mais pas dans ces conditions. Il y a des limites à avoir et une manière de...
  • Papa… tenta-t-il de le couper.
  • Non. Je ne veux plus t’entendre et tout ce qui concerne… Ma relation avec ta mère ou sa relation avec… Dossan, dit-il en grimaçant de douleur. Ça ne regarde que nous. D’accord ? le lâcha-t-il en tentant de reprendre un ton plus calme.
  • … D’accord…
  • Parfait. Maintenant, je te conseille de remettre tes idées en place et de méditer sur ton comportement, dit-il d’un ton dur avant de quitter la pièce.

Quand la porte de sa chambre se ferma doucement, Sky, ébahi, déglutit difficilement. Il tremblait de partout. C’était la première fois que son père le reprenait aussi sévèrement.

Dans sa marche, John-Eric quant à lui ne regrettait pas de lui avoir passé un savon, mais il s’en voulait d’avoir dû en arriver là. Une vive douleur le traversait. Blear lui avait menti. Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même pour avoir fait de même auparavant. Cette pensée ne lui fit aucun bien et encore moins quand il rejoignit sa femme dans la salle de bain de leur chambre. Il vit son reflet mortifié dans le miroir en entrant.

Les deux mains appuyées à plat sur le meuble, sa tête reculée entre ses épaules, elle aussi grimaça, ne pouvant plus contenir ses pleurs. Elle lâchait prise, ses jambes perdant de leur force. Elle était pitoyablement avachie. John n’eut pas d’autre choix que de venir la récupérer dans ses bras. Il la serra contre lui et sentit son dos glisser le long de son torse. Toute énergie l’avait quittée. Il la retint de tomber et elle fit de même, les doigts accrochés à la pierre, oubliant de se contenir. Blear n’avait pas besoin de lui dire qu’elle était désolée. Il le savait. Elle était brisée, comme la glace d’un lac en hiver et Sky y avait mis le coup de pioche de trop pour ne la rendre que morceaux. John-Eric savait depuis toujours que son rôle à lui avait toujours été de les récolter avec le mince espoir à chaque fois qu’ils se reforment. C'est la raison pour laquelle il la garda contre lui alors que son coeur effrité ne lui appartenait pas, bien qu'il avait cru à un moment le contraire.

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