Pour bien comprendre la rupture entre la première et la deuxième perspective, il faut bien différencier l’immortalité de l’éternité.

Les dieux grecs sont immortels, on connaît les circonstances de leur naissance et personne n’a oublié l’émerveillement de l’Olympe, lors de la naissance de la belle parmi les belles : Aphrodite.

Coléreux, jaloux, passionnés, les dieux grecs nous ressemblent, ils vivent dans la même temporalité que nous.

Nous mourrons, ils ne mourront jamais : c’est la différence claire entre les mortels et les immortels.

L’immortalité cosmologique se rapproche de cette immortalité.

Un moi, celui qui vit dans cet univers local ici et maintenant, ou un moi bien plus ancien, est né.

Il va mourir, il est déjà mort, mais bien plus loin dans un multivers infini, il est né ou il va renaître.

Dans cette perspective, je suis, en un sens, immortel.

Le Dieu des religions révélées est fort différent.

Il est unique, infini, et surtout éternel.

La Bible le nomme l’Éternel : « Louez l'Éternel, car il est bon, car sa miséricorde dure à toujours! ».

Juifs, chrétiens, musulmans connaissaient les dieux immortels du polythéisme, mais leur Dieu unique n’a rien à voir : il est l’Éternel.

L’Éternel existe en dehors du temps, bien avant et en dehors de sa création.

La vie, ma vie, toutes nos vies « immortelles » sont présentes simultanément dans son esprit.

Passé, présent, avenir n’ont pas de sens pour l’Éternel qui vit dans un éternel présent ce qui, pour nous, est une succession.

La seconde perspective nous ouvre les portes de l’éternité.

Les vies, l’infini de mes vies est là présent, si je me place dans la seconde perspective, je ne suis pas immortel, je suis éternel.

Le prochain chapitre vous fera voyager dans l’éternité.