L’hypothèse des trous noirs remet l’infini au cœur de la Physique.

Nous l’avons dit, nous le répétons : pour les mathématiques l’infini est un prodigieux champ de réflexion, pour la physique c’est un échec.

Plus précisément c’est un signal d’erreur, tout calcul qui mène à l’infini doit être abandonné ou corrigé.

Mais, plus profondément, tout ce qui conduit à l’infini est suspect.

C’est la raison pour laquelle Einstein ne pouvait croire dans l’existence de trous noirs d’une densité infinie et que de nombreux scientifiques doutent de l’existence d’un univers infini.

On a longtemps reproché à Einstein d’avoir eu des préjugés finitistes qui bloquaient le développement de la physique théorique.

Mais, paradoxalement, une des théories récentes les plus prometteuses la gravitation quantique à boucles signe un étonnant retour du finitisme.

Qu’est-ce que la gravitation quantique à boucles ?

Lectrice, lecteur, pardonnez-moi de ne pas totalement répondre à votre question.

Certaines théories peuvent s’expliquer aisément, la gravitation quantique à boucles n’en fait pas partie !

Je vais essayer, cependant, de vous donner un élément de réponse.

Le problème ultime de la physique est l’incomparabilité fondamentale entre la théorie einsteinienne de la Relativité et la physique quantique.

Pendant longtemps la solution semblait venir de la physique quantique avec la théorie des cordes.

La gravitation quantique à boucles part de la relativité einsteinienne et ajoute l’hypothèse de l’atomisme spatial.

Dans un trou noir l’effondrement n’est pas absolu, il existe un seuil au-delà duquel la matière cesse de s’effondrer. Alors elle rebondit.

Cette élégante solution fait disparaître les deux infinis : il y a une limite à l’effondrement infini au sein des trous noirs et l’univers n’est pas infini, mais doit être modélisé comme une immense 3d sphère. L’univers serait une sphère en 3d, recourbée dans une sphère en 4d, ou hypersphère.

Il serait donc fini.

Le bel infini qui nous guidait s’évanouit donc !