Un allié de taille

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Entamer une liaison suivie ou même éphémère n’était pas dans mes projets immédiats. La blessure de ma dernière séparation étant encore fraîche et saignante, je désirais avant tout guérir et me reconstruire.



Malgré que j’étais en possession de tous les outils judiciaires, je voulais que la potentielle procédure que j’envisageais contre mon ex compagnon soit irréfutable.



Tout naturellement, je me suis tournée vers Olivier et c’est d’un pas décidé que j’ai franchis les portes du commissariat un matin. Surpris de me voir aussi tôt dans leurs locaux et sans vraiment lui laisser le temps de réagir en prononçant son fameux « Bonjour Maître », je l’ai interpellé.



- Bonjour Oliver, désolée de te déranger, je sais que tu as terminé ton service, mais j’ai besoin de toi à titre personnel.

- Bonjour, que se passe-t-il ?



- En privé c’est possible ?

- Oui, bien sûr. Allons dans mon bureau.



Comme une délivrance que l’on m’accordée, je me suis livrée. J’ai ouvertement, sans langue de bois, exposé à mon interlocuteur mes tourments. Sans m’interrompre, il écouta mon récit, récolta ce que je qualifierais de preuve pour étayer mes dires.



- Malheureusement, je ne vais pas pouvoir recevoir ta plainte, ce n’est pas du ressort de mon unité. Mais je vais te mettre en relation avec une spécialiste.

- Merci Olivier.



Il attrapa le combiné de son téléphone et composa le numéro de poste de sa collègue Sonia en charge de ce genre de problématique qui fît son entrée quelques minutes à peine après l’appel.



Pendant toute la durée de ma déposition, Olivier resta à mes côtés, écoutant avec un attention particulière les recommandations de sa collègue. Percevant son attitude comme un soutien moral et touchée par son implication, je l’ai chaleureusement remercié. Tout en me raccompagnant à mon véhicule et avant que je ne prenne congés, Olivier glissa dans ma main sa carte avec son numéro personnel.



Arrivée au cabinet, installée derrière mon bureau avec un café, je me suis mise à songer à la machine que je venais de mettre en marche et aux conséquences à venir. En proie à une crise de culpabilité, je me demandais sans cesse si j’avais fait le bon choix, si ma réaction n’était pas démesurée. J’étais perdue, égarée, entre des sentiments contradictoires et mes questions.



Je suis restée face à mon désarroi une bonne partie de la matinée. Etant dans l’incapacité de dénouer le mélange du bien et du mal, j’ai sorti la carte de visite d’Olivier. Je la faisais tournoyer entre mes doigts lorsque mon regard fût happé par le « fais-en bon usage » inscrit au dos. En quête d’un réconfort en adéquation avec ma décision, j’ai écris un texto à Olivier.



« Olivier,

Je voulais te remercier d’avoir pris sur ton temps de repos pour m’écouter et m’orienter. J’espère simplement avoir fait le bon choix. Je culpabilise à l’idée des préjudices que cela engendrera pour lui. Encore merci à toi et à Sonia.

Audrey ».



Alors que je m’apprêtais à plonger corps et âme dans mes dossiers et procédures en cours pour échapper à mes pensées, mon téléphone émis un bip sonore m’annonçant la réception d’un nouveau message. Effrayée à l’idée que ce message soit de mon ex, je n’osais pas déverrouiller mon portable. C’est le rappel de notification qui m’indiqua que l’expéditeur du message n’était autre qu’Olivier.



« Audrey,

Ne culpabilise pas, garde à l’esprit que tu es une victime et que rien ne justifie un tel comportement. Ton ex vient de quitter nos locaux, il a reconnu intégralement les faits. Avec Sonia, nous lui avons mis un coup de pression. Il a bien compris la situation et ce qu’il encours si jamais il persistait ».


« Merci Olivier pour tes mots réconfortants. Je connais bien mon ex et malheureusement, je crains qu’il ne change sa façon de faire. Je suis mortifiée à l’idée qu’il exerce un harcèlement physique par une omniprésence dans mon environnement pro et perso ».


« Tout se passera bien Audrey. Si cela peut te rassurer, je passerais plusieurs fois par nuit près de chez toi lors de mes patrouilles. Si jamais il y a quoi que ce soit, même pour parler, de jour comme de nuit, appel moi. Tu n’es pas seule, je suis là. »


« Merci Olivier, tu es adorable. Bon repos à toi. »

« Merci Audrey. »



Les jours qui suivirent mon dépôt de plainte et notre conversation par messages interposés, Olivier prît régulièrement de mes nouvelles. Présent sans être envahissant, il savait parfaitement me détendre, me rassurer et me faire entrevoir un avenir meilleur.



Au fil du temps, je me surprenais à ressentir un certain manque lorsque je ne recevais pas de message de sa part. Dans ces moments délicats, je pensais à lui avec énormément d’émotion. Consciente que je souffrais de son absence, je me permettais d’imaginer toute sorte de ruses afin de le lire ou même de l’entendre.



Lorsque l’écran de mon téléphone affichait son prénom, mon cœur s’emballait. Je me sentais toute chose, j’étais prise de bouffées de chaleur incontrôlable, de picotements indicibles. Chaque échange, aussi court soit t-il, était une source de joie immense et une charge émotionnelle intense. A son contact, je me sentais radieuse.



Alors que je me trouvais à mon bureau, avec en tête de rédiger quelques correspondances pendant ma pause méridienne, on frappa à ma porte. Lorsque j’ai levé les yeux, je fus surprise de constater qu’Olivier était là, dans l’encadrement de la porte, à m’observer.



A suivre…

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