JUSTE UNE FIGURE, PAS(E)TERNELLE
Tout était dit, ou presque. Un jour, lorsqu’elle osa interroger son père ou plutôt son géniteur, sur une potentielle mafia, il lui répondit simplement, d’un ton neutre : « La mafia n’existe pas. »
Dès lors, cette phrase résonna en elle comme une évidence cruelle : plus un mensonge est énorme, plus il devient vérité pour ceux qui le subissent de l’intérieur.
Seulement, pour elle, la mafia existait peut-être — mais pas dans sa vie à elle. Elle se savait encore protégée, inexplicablement, comme tenue à distance de ces forces obscures qui semblaient pourtant dicter l’existence de tant d’autres. Car malgré les manipulations, malgré les pièges tendus sur son chemin, elle était toujours là : vivante, debout, et même éveillée.
Et c’est peut-être cette survie, insensée aux yeux de certains, qui lui prouva qu’elle n’appartenait pas à ce monde-là.
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