Langage comme définition de soi et élan de son estime
Le langage est le maniéré invisible d'une volonté primordiale, celle de s'exprimer.
Elle nous définit, nous incarcère et nous transmet.
C'est le pont entre les cœurs des hommes.
C'est ce qui assaisonne et fait l'étalage de la culture.
Le langage existe, donc je sais que je suis, et le soliloque éternel est né, pensé.
Il sert à tout et tout se fait en lui.
C'est la langue qui trahit le caractère d'un individu.
On n'a pas plus de limites en ce monde que l'expression raccourcie de son langage.
C'est être aveugle que de l'ignorer, car on ne peut voir que ce que l'on comprend, et l'on ne comprend que ce que l'on peut définir et triturer de réflexions.
La qualité de notre expression vient d'un style propre à chacun et toujours en évolution.
Puisque l'on devient ce que l'on se définit, ne pas pouvoir le faire c'est s'enterrer six pieds sous la société.
Une expression cultivée est la marque d'un esprit raffiné et d'un zeste ambitieux.
Parce que mal conjuguer, mal exprimer, mal rédiger trahit un manque d'allégresse et de soigné.
Puisque pour convaincre, il faudrait savoir où et quand frapper l'interlocuteur.
Parce que le monde est un théâtre ou les mots jouent plus que celui qui les débite.
La promotion sociale serait effectivement liée à l'entrain de l'exprimé, car c'est lui qui désigne celui qui sait efficacement manier les objets de son imagination.
Il n'y a pas plus affreux qu'un langage lapidé de fautes, d'aberrations grammaticales et de formulations ubuesques, ce serait l'achèvement du fait d'être.
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