Je ne peux me résoudre à abandonner son doux regard, qui implante au plus profond de mon être la certitude que rien n'est lié au hasard. Non, elle sait. Elle sait que les morceaux de mon coeur brisé ont besoin du sien pour se recoller, et que la nuit dans laquelle je suis plongé ne peut exister sans le jour qu'elle fait rayonner. Mon corps tout entier me hurle de rejoindre l'âme à laquelle je suis rattaché.

Alors, je n'ai pas le choix. Les lents remous de l'océan viennent mourir à mes pieds et caressent le sable fin tandis que je m'éloigne lentement. Les traces de mes pas s'impriment sur le sol, et je m'en vais. Je pars chercher la deuxième moitié de mon coeur, celle qui s'est laissée emporter par le vent de la vie.

A l'horizon, l'aurore projette quelques rayons orangés : la nuit recule déjà. Et je sais que quelque part m'attend le trésor que j'ai si souvent ignoré, le trésor qui renferme la plus fragile des denrées, l'amour.