2.6 * VICTORIA * CHAMALLOW FLAMBÉ

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CHAPITRE 2.6


MANUEL DE SURVIE POUR CHAMALLOW FLAMBÉ


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V.R.DE.SC

29.10.22

22 : 15


♪♫ ??? — ??? ♪♫




Une ruée d’enthousiasme me poppe dans le crâne, explosion de fines bulles indisciplinées sorties tout droit d’un champagne éméché. Je me redresse à la hâte, projette mes guibolles fugitives hors du canapé, prête à bondir vers l’inconnu — ou plutôt la bêtise. L’élan m’emporte, mais le sol me trahit : une plaque arctique me mord la voûte plantaire et m’arrache une grimace étranglée. Réflexe de survie, je retrograde en quatrième vitesse et me recroqueville comme une crevette apeurée, pieds au chaud sous mes cuisses, les mains plantées dans le dossier pour ne pas chavirer dans le ridicule. Tel une bougie dans un courant d’air, je vacille et retombe lourdement sur mon derrière.

Glamour ? Zéro sur l’échelle de Marilyn.

— Eh ben… t’as failli te manger le bitume, Vic, commente Leslie. Nous aussi, on est contentes de te voir, mais tempère tes ardeurs, la gravité fonctionne encore.

Ouh lala… ma cervelle se prend pour un manège infernal, vrille, tambourine, zigzague.

— Tu la fais fumer ? s’alarme Nina. Andrès, sérieux ? Regarde-la, déjà qu’elle flottait dans les vapes après son AMF. T’exagères !

AMF… AMF… Ça me chatouille la mémoire… Ah ! C’était donc ça, le truc bleu fluo quils m’ont collé entre les doigts ? Un Adios Motherfucker ? Eh bien, quelle dose d’esprit liquide ai-je avalée, je me le demande...

— Bon, Viquette, faut que tu redescendes, sens propre et figuré, décrète Leslie. On a du boulot.

Du boulot ? Picoler et se trémousser ? Un « Mmh » glougloute du fond de ma gorge. M’enfin, quand il convient de se plier au décorum… Ma bouche siffle un râle totalement démotivé, qui ressemble surtout à une mise en garde contre ma débandade interne.

— Par contre, tu vas devoir… Ouh là ! Fais gaffe !

Mon deuxième piteux essai de redressage à la verticale manque de me projeter dans un vol plané non autorisé, style fusée sans carburant. Andrès m’abrite contre lui.

— Tout doux, petit chat, t’es pas prête au décollage, encore.

Leslie m’étudie, bras croisés, véritable gardienne de musée sceptique devant une sculpture vivante… mais bancale.

— Deux tafs et te voilà en pleine ascension mystique ? Tu sais que t’es à deux doigts de nous faire un spin-off de L’Exorciste ? À quand la purée de petits pois ?

Comme elle y va ! Elle croit que je vais rendre mon cocktail, alors que je savoure simplement la rotation de la Terre. Aucun démon à expulser, juste un équilibre précaire entre la vodka et la dignité.

Je tente une pirouette, rhétorique cette fois, et… me vautre tout autant : ­à la seconde où j’ouvre la bouche, les syllabes s’échappent sans laisser d’adresse et un baragouinage désarticulé franchit mes lèvres desséchées. Chapeau bas ! Mon encéphale brasse dans la gelée, ma langue, trop rapide pour mon centre de commandement, s’émancipe de toute coordination logique. Je mâchouille l’air comme un animal assoiffé, une fois, deux, trois, mais ma salive, frondeuse, a fui le champ de bataille articulaire.

— Pfff… Quelle idée ! protestè-je. Mon estomac a encore des ambitions sociales ce soir. Je penche, je ne projectile pas.

Ouf, mes mots ont retrouvé un semblant de cohérence. En revanche, leur autorité s’est dissoute dans un mégaphone rouillé.

Un ange passe. Les sourcils s’arquent.

— Quoi ? lancè-je.

— On va squatter ici quelques minutes de plus, hein, annonce Leslie, avant d’expulser une bourrasque sucrée de sa vapoteuse.

À ce point ?

— D’accord, trèèèèès bien, soupirè-je en m’affalant en arrière avec emphase, bras et jambes alanguis. J’ai possiblement un p'tit coup dans l'nez et, disons, une légère rupture de contrat avec le réel. De toute façon, j’étais déjà floue de base...

— Légère ? Sans blague ! se marre Madame Pince-sans-rire.

Me voilà reconvertie en variante humaine d’un cumulus boudeur en burnout sensoriel. La vérité m’observe, cachée derrière un lampadaire émotionnel. Suffit-il d’un alibi poétique pour légitimer une bonne vieille défonce ?

Telle une plume moqueuse, Nina atterrit à ma droite et me souffle à l’oreille, mutine :

— Tu t’es abonnée à quel espace-temps ? C’est inclus, le pass stratosphérique, que je monte te câliner ?

Je hoquète de joie, enfin… un couinement digne d’une chaise en fin de vie me traverse la gorge.

Du coin de l’œil, j’avise du mouvement. Leslie contourne un tonneau, escalade un tabouret haut et perche son séant avec le naturel d’une panthère trapéziste : jambes croisées, confiance absolue, en parfaite conformité avec son inébranlable aplomb. Je suis verte de jalousie, Méchante Sorcière de l'Ouest en puissance ! Grrrrr. Comment peut‑elle conjuguer la même partition d’alcool que moi et rester sculptée dans la maîtrise ?

— Si j’étais ta psy — ce que je refuse d’envisager — commence-t-elle, je te diagnostiquerais une crise aiguë de décrochage existentiel, brillamment incarné en posture guimauve fondue, et une forme légère de dissociation fonctionnelle, très en vogue chez les contemplatifs chroniques tels que toi. Mais je dis ça hors cadre pro, évidemment. J’ai trop bu pour maintenir une rigueur scientifique.

Pourquoi me déteste-t-elle autant ? Tout son charabia clinique s’évapore avant d’avoir effleuré mon entendement. Moi aussi, j’ai trop bu pour saisir la substantifique moelle de ses analyses.

— Mais en tant que meilleure amie, poursuit-elle en suçotant sa cigarette électronique, je peux tout de même te donner un conseil non facturé, ça te fera pas de mal : arrête de respirer des SMS ressassés et de couver des chimères mentales, elles se reproduisent plus vite que des lapines, ces bestioles-là. Danse. Ris. Baise un coup.

En toute mauvaise foi assumée, taillée dans le déni, bien entendu, je la toise de travers, façon gamine qu’on force à finir sa soupe à la grimace.

— Reviens dans le monde des vivantes, Vic. Je dis ça je dis rien, mais il se pourrait bien que tu conclues ce soir ! À condition que le Ragnar sexy planqué près du bar s’aperçoive que t’es là.

Un Ragnar ? De quoi parle-t-elle ? Sa dernière phrase évoquait davantage une prophétie jetée à la volée qu’une instruction à décoder, pas vrai ?

Minute papillon…

— Attends… tu manigances de me balancer dans les griffes d’un sosie de Travis Fimmel, c’est ça ? questionnè-je, suspicieuse. Cette manière de m’envoyer voltiger dans les bras d’un type différent chaque semaine, sous couvert d’un rituel érotique anti tu sais qui, ne fera pas ses preuves. Pour ta gouverne, la méthode a été testée et non approuvée la sem...

STOP ! Je me pince les lèvres avant de commettre une bourde galactique. Mentionner mes aventures nocturnes avec l’objet de son cœur toujours palpitant : mauvais plan.

— Quoooi ? s’étrangle Nina. Avec qui ? Quand ?

— Perso… j’ai ma petite idée, gazouille Dré en me pinçant les côtes.

— Rohhh, chut, hé !

Vaut mieux pas s’attarder sur ce chapitre.

— Excuse-moi, enchaînè-je ni vu ni connu, mais je doute très fort qu’un quelconque mec ici ce soir n’arrive ne serait-ce qu’au talon de…

STOP numéro deux. Si je prononce son prénom à voix haute, je pleure comme une madeleine.

— De qui ? Ton Jamesounet, l’étalon insurpassable ? Quitte l’Écosse et reviens à Toulouse, Vic, sinon tu vas finir par parler en gaélique et piédestaliser le tartan en motif officiel de ton intérieur. Diversifie-toi un peu !

Celle qui prend toujours un malin plaisir à me décortiquer le cortex nous expédie une brume saveur fruit du dragon dans les yeux. Je le disperse d’un revers.

— Pour info, je ne suis pas responsable de l’échantillonnage géographique des types qui me font tourner la tête et je n’ai pas lancé de casting pour choisir sa nationalité, je te signale !

— Joue pas l’innocente, Vic ! Le hasard a bon dos quand il a des abdos et un accent roulé.

— Oh, pardon Madama Objectivité. Comme si toi, tu tombais uniquement amoureuse des profils psy, pas des mâchoires carrées !

Leslie trifouille un instant sa queue de cheval, l’envoie valser par-dessus son épaule, puis nous sert son plus beau sourire.

— D’accord, je retire. On a peut-être le même radar à phéromones. Problème : il plante souvent. Écoute, je reconnais une consœur en faiblesse hormonale quand j’en vois une. Vic, il te faut changer de disque. Idéaliser autant un gars, ça te brouille complètement le jugement.

— Là, tu lui demandes la Lune… glisse Nina.

Changer de disque… facile à dire quand la chanson t’habite encore et que chaque note de l’autre tourbillonne sous ta peau, indélogeable.

— Je sais bien Nin. J’essaie seulement de lui ouvrir les yeux. Ce type l’a éjectée de sa vie sans explications, preuve qu’il a la constance émotionnelle d’une girouette. Ou qu’il ne possède pas la maturité affective nécessaire pour de l’engagement à long terme. Ou qu’il redoute la profondeur de ses sentiments. Ou bien on peut carrément envisager une instabilité identitaire ou un trauma lattent. Ou c’est juste un connard, conclut-elle en levant la main, chaque doigt brandi façon décompte de verdicts accablants. Ce détachement soudain en dit plus long sur lui que sur toi. Par conséquent, laisse béton l’autoflagellation : ses failles sont les siennes, pas les tiennes.

Je soupire. Elle a raison.

— Il te faut distinguer ton désir réel de l’illusion qu’il projette et rapidement, parce là, t’es en train de te faner dans une attente qui ne mène nulle part et de t’embourber dans la déprime. Je te garantis que c’est pas une partie de plaisir de voir sa meilleure amie dans cet état.

Andrès acquiesce. La bouche de Nina part en diagonale.

Se faner… j’aimerais bien, parfois, que ce soit aussi simple que d’arroser un peu plus fort pour revivre

— Si James apparaissait devant toi là, maintenant, que ferais-tu ? demande Leslie, le ton à la fois sérieux et provocateur. On retire direct l’ignorer de la liste. Alors quoi, tu commencerais par lui exiger des comptes, pas vrai ? À moins que tu préfères lui botter le cul d’abord ? Ou bien, tu te défilerais et partirais te carapater sous une table ? Non, moi, je miserais sur une approche instinctive de chatte en chaleur, sans préambule, droit au cœur de ton obsession.

— Certainement pas ! m’offusquè-je.

— Ah non ? T’es en certaine ?

Oui !

… Hélas, le mot reste coincé dans ma trachée. Se pourrait-il réellement que ma faim de lui surpasse tout ? Non. Je ne me laisserais pas conter fleurette sans avoir préalablement remis les points sur les i et les barres sur les t !

Et pourtant, au fond, je sens la trame se défaire : une main tendue, un regard qui cherche, et tout mon bon sens chancelle tel un roman feuilleté à contresens. Le piège est connu. Je m’imagine face à lui — la raison en armure, le désir en cravate — et je sais d’avance lequel a le plus d’atouts pour gagner la partie. Le cœur ne lit jamais le règlement et malgré tout, je fais mine d’y croire…

Ne confonds pas éclair et avenir, Victoria ! Cet homme t’as déjà prouvé ne pas tenir la distance.

— De toute façon, la question ne se pose pas, puisqu’il n’est pas là, donc, montre-moi-le, ton prétendu Viking, lancé-je en mimant des guillemets, qu’on visualise à quoi ressemble ma supposément thérapie du soir.

— Oh, fais-moi confiance, tu vas pas en croire tes mirettes, Viquette ! conclut-elle. Prépare les sels !

Ahhhh, si mes mirettes devaient tomber à la renverse à chaque fois qu’elle promet un miracle, je vivrais avec des genouillères. À l’entendre, j’ai l’impression que ledit spécimen a débarqué sur un drakkar, torse nu, cheveux au vent. Il a intérêt à être nordique jusqu’aux mollets pour que je gobe l’emballage ! Je parie qu’il a juste une barbe et une chemise de bûcheron, peut-être quelques tatouages et des torques aux poignets.

Mais bon, j’ai signé pour la comédie, autant tenir le rôle jusqu’au bout. Même si, à mon avis, ça sent encore un de ces « tu vas voir » qui finissent en « j’aurais pas dû ». Au point où j’en suis, me voilà, brave et consentante, prête à me livrer à la surprise anatomique.

— Advienne que pourra, lâchè-je dans un souffle.

— Génial ! s’enthousiasme Leslie en se levant, l’air de brandir mon certificat d’intervention d’urgence amicale.

— Je t’enverrai la facture en lettre d’or et de rancune quand le karma présentera l’addition de mes remords demain matin, stipulè-je toutefois.

— Et tu me payera en quoi ? se marre-t-elle. En pleurs déjà provisionnés ? T’es en liquidation affective, j’te rappelle, et en fond de cale depuis des semaines.

Parfait, donc je confirme : inscription officielle au club des calamités.

— Sans mes coups de fouet bienveillants, tu deviendrais une stèle à toi seule. Tu me remercieras !

— Oh, gratitude infinie, marraine la fée… La prochaine fois que tu me lis l’avenir, préviens-moi quand ça pique. Et fournis-moi des Dolipranes.

— Je jure solennellement que mes intentions sont—

— Mauvaises ? terminè-je à sa place.

— Comme toujours ! s’écrie ma génie du mal version stylée, l’œil luisant. Bon, assez de bla-bla, Cendrillon, il est l’heure. On a du pain sur la planche. Je sais que ton carrosse intérieur te supplie de rester étalée telle une starlette déchue, mais ton boule est convoqué sur la piste. Y a le prince charmant qui roupille au rez-de-chaussée.

Ah si seulement ! Ses paroles glissent comme du savon sur le carrelage et je hoche la tête, l’esprit en transit vers des landes ô combien brumeuses.

— Nin, tu veux bien surveiller Vic une minute ? J’ai deux mots à toucher à notre Andorran chéri.

— Je persiste à dire que ton plan est mal inspiré, maugrée ma deuxième meilleure amie.

— Au contraire, c’est le moyen idéal de sonder ses réelles intentions, Nina. Au mieux, elle prend un risque calculé ; au pire, elle referme le livre. Dans tous les cas, elle avance, même si ça gratte sous la cuirasse.

Puis, se tournant vers Andrès, elle l’apostrophe :

— Dré, il te reste quoi en stock ? T’aurais pas un petit dispositif pyrotechnique pour moi ? Ou à défaut un stroboscope de secours ?

— Un stroboqué ? Guapa, je le connais même pas, ce mot. Une pastille à la menthe, à la limite.

— Nickel ! Fais-moi voir, quémande-t-elle en l’attrapant par le bras.

Mon détecteur d’arnaques interne bipe : j’y crois pas une seconde, Leslie ne pactiserait jamais avec ce genre de substances. Pourquoi ai-je le pressentiment qu’un commutateur secret vient d’être enclenché et qu’Andrés a la télécommande ? Ne me dites pas qu’elle a encore pondu un de ces soi-disant « hasards » d’anniversaire ? Pour celui de Nina, elle avait organisé un « Velours Test », une expérience sensorielle qui a valu à la reine du jour de tâter des torses en série pour retrouver celui de son chéri. Pour Andrès, chacun a eu l'obligeance de chanter en karaoké un tube ringard assorti au motif hideux de sa tenue. Alors pour le mien ? Le satin ? Faite qu’elle n’ait pas prévu une épreuve de glissade. Naan. Trop soft comme concept. Elle serait bien capable de m’avoir concocté une performance immersive sur le thème du « lâcher-prise », avec moi pour cobaye et son fameux Magic Mike version Viking en totem. Charmant programme en perspective, n’est-ce pas ? Mourir de gêne…

Dès que Madame la Directrice-artistique-des-coups-montés-festifs me tourne le dos pour s’éloigner de quelques pas avec son nouvel acolyte, ses cheveux m’hypnotisent. Absolument stupéfiants. Scandaleux de perfection. Indécents de brillance. Plus d’un mètre de crinière brune, lisse, soyeuse, relevée en une queue de cheval haute. Une matière capillaire que même les shampoings de pub implorent de représenter. Zéro nœud, zéro frisottis. On eût cru une cascade de chocolat noir fondu qui aurait fricoté avec le diable du brushing. Tentatrice jusqu’à la racine. Elle m’énerve ! Je la soupçonne de dormir sous un casque ionique extraterrestre anti-chaos hirsutisé.

Machinalement, ma main s’emmêle les pinceaux dans mes propres boucles lunatiques. Une mèche entre les doigts, j’analyse un désastre en spirale. Pourquoi mes tifs ressemblent-ils à des épis de blé mal brossés ? Un épouvantail m’intenterait un procès pour plagiat de style. Cette texture sèche et capricieuse qui refuse l’ordre en principe de vie ? Médiocre. Sauvage et sexy, selon les dires de mes amis… Qu’ils sont neuneus d’ériger ça en signature. C’est juste une punition biologique. Pas drôle en plus.

— Vic ?

Petit sursaut, grande confusion.

Pardon, j’étais occupée à faire un duel psychique avec une queue de cheval. Qui vient de jeter un caillou dans mon étang figé ?

— C’est sa phase « chamallow flambé » : croustillante à l’extérieur, magma à l’intérieur, se moque Andrès.

Mon cerveau indéfendable ne me propose rien d’autre qu’un éclat d’ironie désemparée. Alors, mon immaturité passagère convoque un doigt d’honneur en l’air et une langue tirée.

Je me redresse en position assise et souffle un « ça va » à l’interrogation muette de Nina. Le regard satellisé par l’horizon des dalles par terre — fascinants, ces pavés, d’ailleurs, et beaucoup plus fiables que les gens — je tente de focaliser mon esprit. Sous la chape de plomb orangeâtre déversée par les cieux sur la ville et les reflets vacillants des lanternes suspendues, impossible de dire si le sol est gris ardoise, poussière ou perle. J’essaie de déterrer la teinte exacte de ma mémoire, mais elle farfouille, bredouille, puis renonce.

Menton relevé, je libère mon tentacule capillaire rebelle et relâche l’oxygène prisonnier dans mes poumons. J’étudie la Marquise du Sarcasme et le Prince du Déhanché flamboyant : ils parlent vite. Leslie hoche la bobinette, esquisse un geste dans ma direction. Ses yeux brillent. Elle brode dans l’air des signes codés, désigne l’espace, mime quelque chose. Une entrée. Un mouvement. Un moment ? Une cérémonie occulte, ou juste un plan à la noix ? Andrès se gondole. Son sourire s’étire en un arc parfait, puis ils scellent l’accord d’une tape dans la main. Il est à fond les ballons. Voilà qui est réglé : le club des illuminés s’enrichit d’un nouveau disciple — bienvenue à pas moi.

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