Les masques révélés
Depuis plusieurs semaines, Sophie observait John avec une inquiétude grandissante. Ses gestes étaient plus brusques, ses silences plus longs, et quelque chose dans son regard lui échappait. Ce soir-là, déterminée, elle aborda le sujet directement.
— John… je dois te demander quelque chose, dit-elle doucement mais fermement. Tu continues tes séances ? Avec la psychologue ?
John leva les yeux, esquissa un sourire mesuré et répondit rapidement :
— Oui… je continue. Le traitement m’aide, tu sais. Peut-être que ces changements que tu remarques viennent de ça.
Sophie fronça les sourcils, sentant le voile de secret derrière ses mots.
— John… murmura-t-elle, le regard insistant. Parce que je sens que quelque chose a changé. Que tu ne me dis pas tout.
John haussa les épaules, détournant légèrement le regard.
— Comme je te l’ai dit… c’est le médicament. Tout va bien, fais-moi confiance.
Mais Sophie ne pouvait plus se contenter de cette réponse. Son intuition la poussait à chercher des réponses ailleurs. Elle devait savoir si ce qui lui échappait venait du traitement, de l’absence de séances ou d’autre chose.
Le lendemain, résolue, elle se présenta au cabinet de la psychologue. À l’accueil, elle prit une inspiration profonde :
— Bonjour… je voudrais voir la psychologue, dit-elle avec fermeté.
La secrétaire, surprise, leva un sourcil :
— À propos de ?
— À propos de John, répondit Sophie, la voix claire. Je suis sa femme.
La secrétaire fit annoncé à la psychologue, qui sortit de son bureau, un mélange d’impatience et d’inquiétude sur le visage. Elle n’avait pas vu John depuis des mois et s’était inquiétée de son sort.
— Madame… dit la psychologue, légèrement surprise. Vous êtes sa femme ? Et… vous souhaitez parler de John ?
— Oui, dit Sophie, le ton déterminé. Son comportement a changé, et je ne comprends pas ce qui se passe. J’aimerais savoir si c’est lié à son traitement… ou à autre chose.
La psychologue inspira profondément. L’instant était lourd de révélations :
— Je… je dois vous dire… John n’est pas venu ici depuis plusieurs mois, murmura-t-elle, sa voix teintée de gravité. Je m’inquiétais beaucoup pour lui…
Sophie, frappée par cette révélation, sentit son cœur se serrer. Ce qu’elle soupçonnait devenait réalité : John avait disparu des séances, et personne ne savait exactement ce qu’il traversait.
— Alors… il ne s’est pas présenté ? demanda Sophie, la voix presque un souffle.
— Non, répondit la psychologue, toujours avec prudence. Je pensais qu’il vous l’aurait dit, ou qu’il vous expliquerait lui-même… Mais il est absent depuis des mois, et je crains que ce qui se passe pour lui soit bien plus grave que ce que nous pensions.
Sophie prit une profonde inspiration, la détermination renforcée. Elle devait agir vite, comprendre l’ampleur de la situation, et protéger John… avant qu’il ne soit trop tard.
Le cœur serré par la nouvelle, Sophie quitta le cabinet de la psychologue. Ses pensées tourbillonnaient : John n’était pas venu aux séances depuis des mois, son comportement avait changé, et il semblait lui cacher une part de sa vie. La tension dans sa poitrine se mêlait à une détermination farouche : elle devait comprendre ce qui se passait et protéger son mari avant qu’il ne se perde définitivement.
Elle prit la route vers la maison de Marc, chaque kilomètre la rapprochant d’une confrontation qu’elle redoutait mais qu’elle ne pouvait éviter. En arrivant, elle frappa à la porte avec force. Marc, surpris, ouvrit presque immédiatement.
— Sophie… dit-il, la surprise marquant son visage. Que fais-tu ici ?
— Je veux parler de John, répondit-elle fermement. Je veux que tu t’écartes de son chemin.

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