Retour à Venise
Un autre petit texte de 2002
Je ne sais plus pleurer ...
J’ai versé autrefois, des larmes de champagne !
Venise, avec elle, était un dédale de fêtes.
Nous n'éprouvions aucune nostalgie alors,
à nous y perdre et à nous retrouver sans cesse,
Inconscients que notre Jeunesse s’enfonçait lentement dans le souvenir.
Mieux aurait valu une fin héroïque à notre démesure.
Mieux aurait valu que nous partions ensemble :
retrouvés noyés au petit jour par un gondolier.
Nos corps gonflés, mais nos esprits en partance pour un ailleurs où continuer nos rires et nos caresses.
La route que j'ai prise depuis, a connu trop de détours pour que je me reconnaisse encore. Mon chemin de poussière ne sillonne plus qu'un désert aux mirages amers.
Mon Amour, ma sirène, m'attend chaque nuit au large de Venise.
Ses longs cheveux déployés en corolle, flottant comme un paquet d'algues emmêlées.
Ses grands yeux, miroirs aveugles, reflètent les astres, au gré de la houle qui l'anime.
Tu me m'attendras plus longtemps ô mon aimée Je vais bientôt quitter ce maigre corps qui me sert de logis Je retrouverai une dernière fois mes larmes de joie, pour m'enfoncer avec toi jusqu'au fond de la mer et danser dans les palais abyssaux.
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