Un voyage vers ses yeux pers
(Le vieil homme)
Mon heure est toujours la bonne
N’y jamais trop tôt
N’y jamais trop tard
Toujours précisément quand il le faut
(La jeune dame)
Comme un vent pourtant, il va soupirant
Dans cette campagne de ses vingt ans
À la montagne, il vivait souverain
Comme un bel empire qu’il avait fait sien
De ce grand monde, il en a fait le tour
Pourtour de rivière et de lac salin
Parcours de chemin sans vrai lendemain
Et pourtant, il sans allait rêvassant
Rêvant de voyager autrement
(Le vieil homme)
Parfois, il est en ce monde plus facile
De naviguer, sans loi, sur des eaux hostiles
De fouler tant de terre inhospitalières
Que de franchir la vitrine, de ces yeux pers
(Le vieil homme se chuchotant à lui même)
Permet moi encore de t’écrire, des mots
Tant des lettres attachés par un filament
Qui, dans les dédales infâmes du temps
Me mènera à ton âme, esprit dévot
(Le vieille homme, lucide)
Parfois, il y a de ces voyages inaccessibles
Mais je voudrais tant, voyager encore et encore
Sur des terres inconnues, secrète, loin au dehors
Découvrir des âmes en friche, toutes belles, indicible
(La jeune dame, un souffle à l’oreille du vieil homme)
Voyager autrement…
Vers un petit monde infini
Défini par une vitrine
Que sont mes grands yeux pers…
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