Chapitre 112

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La semaine est passée très vite, Anaïs tambourine à la porte de sa sœur qui ne traîne pas pour lui ouvrir.

Lélia s’exclame : - Chéri tu es prêt Anaïs est là ?!

Matt surgit sur le pas de porte : - Oui t’inquiètes pas je n’ai plus que mon manteau à enfiler ! Bonjour ma puce!

Anaïs lui fait une bise : - Bonjour Matt ! Euh............ je......

Matt l’interrompt : - Oui Anaïs ? Dis moi ?

Anaïs : - Je ne veux pas te vexer Matt je t’adore énormément mais j’aimerai mieux que ce soit Lélia qui m’accompagne j’ai besoin d’elle à mes côtés.

Matt se racle la gorge puis lui sourit : - Au contraire, ça me fais super plaisir que tu aies choisi ta grande sœur ! Ce n’est pas à moi d’être présent tu as raison. Entres deux minutes au chaud !

Anaïs franchit le pas de porte et est réchauffée par la chaleur qu’émane la cheminée qu’elle en défait rapidement son manteau.

En si peu de temps Anaïs a gagné en maturité et se retrouve d’un coup plongée dans le monde des adultes. Son cœur se serre violemment, instinctivement elle pose ses mains sur son ventre pas encore apparent et le caresse tristement. Elle est en train de réaliser que c’est le jour où elle va décider d’ôter la vie d’un petit être peu formé... mais petit être quand même.

La gorge de Matt se noue à cette vision, il lui pose la question : - Veux-tu faire machine arrière Naïs? Il est encore temps.

Anaïs reste les yeux posés sur son ventre toujours en le caressant de manière circulaire, des larmes coulent sur ses joues : - Je ne peux pas le garder Matt je pense prendre la bonne décision. Puis que deviendrait cet enfant sans son père ? Que lui dirai je quand il me demandera où est son père ? Non... je pense que c’est mieux ainsi. Je n’ai aucune situation pour m’occuper d’un enfant.

Le joli couple se regarde impuissant ne sachant pas quoi répondre. Anaïs hausse les épaules n’étant pas convaincue que c’est la bonne décision, le doute la terrasse violemment. Plus les minutes passent plus elle se demande si elle n’est pas une mauvaise personne ?

´´ Comment peut-on tuer une si petite partie de soi ? ´´.

Lélia la sort de ses pensées : - Naïs chérie enfiles ton manteau nous allons partir.

À contrecœur la petite méchée blonde se revêtit l’air toujours ailleurs. Matt s’approche d’elle pour l’étreindre et l’embrasse d’un baiser appuyé sur le dessus de la tête.

Il lui chuchote une dernière fois : - Ça va aller ma puce... c’est ta décision tu as le droit de la changer. Je penserai fort à toi d’accord aller vas avec Lélia.

Lélia tend le bras à Naïs pour qu’elle puisse se raccrocher et l’entraîne en direction de la voiture.

L’adolescente s’assoit à côté de sa grande sœur, sa main se pose sur celle de Lélia qui tient le pommeau de vitesse.

Son cœur se serre dans sa toute petite poitrine, Naïs se sent comprimée toute entière comme si on l’écrasait lourdement. La nausée lui prend et elle tord ses doigts nerveusement. Lélia lui sourit faiblement ce qui signifie ´´ Je suis là à présent ´´. Elle baisse le chauffage et roule doucement pour ne pas rendre malade Anaïs.

La voiture est garée en bataille, Naïs pose le pied par terre et sa vue devient de plus en plus floue qu’elle s’oblige à s’agripper à la portière ouverte.

Elle se sent déstabilisée et partir en arrière, Lélia l’attire doucement dans le fauteuil : - Ça va Anaïs ?!

Anaïs secoue la tête pour se ressaisir : - Je ne sais pas ce qui s’est passé je me suis sentie partir.......

Lélia : - Tu es trop stressée c’est pour ça ! Et je te comprends mais ça va aller c’est des pros.

Lélia attrape un Brumisateur qui traine dans la voiture, même si il fait froid, elle asperge le visage d’Anaïs pour la faire revenir entièrement à elle.

Cinq minutes après elle attrape la jeune femme par le bras et l’emmène en direction de l’hôpital.

Lélia la fait pivoter en face du panneau qui indique le service où les IVG se pratiquent. Le cœur de la jeune femme rate des battements lorsque ses yeux s’arrêtent sur le panneau.

Toutes les deux se dirigent dans la petite salle d’attente à l’ambiance zen.

Anaïs éclate en sanglots encore une fois et plutôt bruyamment que les regards des autres patientes se tournent vers elle.

Lélia l’entoure d’un bras et lui prend la main. La petite blonde pose sa tête sur l’épaule de sa sœur.

Lélia : - Laisses toi aller ma chérie.... je suis là tout va s’arranger entre nous d’accord ? Tu es ma petite sœur et.....(elle lui relève le menton) je t’aime.

À ces paroles Anaïs redouble ses pleurs se transformants en cascades. Cette phrase...

.... elle voulait l’entendre depuis longtemps.

Une femme entre dans la salle d’attente : - Mademoiselle Gomez ?!

Lélia lui chuchote : - Je n’ai pas le droit d’entrer.... je sais que c’est dur mais je ne peux pas...... je penserai fort à toi et je serai là à ta sortie.

Anaïs suit la professionnelle tête baissée essayant de calmer ses pleurs.

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