Chapitre 182

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Dans le canapé de ses parents, Anaïs bien lovée contre son chéri le bécotte sans retenue afin de profiter de sa présence après leurs journées de travail respectives bien remplies, elle au salon et lui à la caserne tout en sachant qu'il est de garde pour la nuit.

Les deux amoureux se détendent mutuellement au moment où la porte d'entrée s'ouvre.

- C'est moi ma puce ! Annonce Xavier.

- Coucou papou je suis dans le salon avec Clém. Répond la benjamine décollant la bouche de son homme.

- Vas-y rentre, je dépose ça et je suis tout à toi ! Dit le père de famille.

Apparaît alors dans l'encadrement de la porte du salon Lélia, Anaïs l'apercevant a juste le réflexe de se décoller des bras de Clément pour s'asseoir correctement.

- Salut Lélia ! Clame le jeune homme se levant pour lui faire la bise.

La petite blonde lui emboîte le pas et va étreindre sa grande soeur.

- Coucou ma puce. Tu vas bien ? demande l'aînée.

- Moi oui ! Mais toi ça n'a pas l'air d'être le top ! s'inquiète Anaïs.

- Je m'accroche ! Je fais au mieux ! Répond Lélia les yeux brillants.

- Vous voulez boire quelque chose les jeunes ? Demande Xavier réapparaissant.

Tous les trois répondent en coeur un "oui", Clément lui proposant même de l'aider afin de laisser les deux soeurs discuter.

- Naïs tu n'es pas obligée de faire ça à chaque fois que je suis là ! déclare Lélia s'asseyant dans le canapé.

- De quoi tu parles Lélé ?

- Comme si tu ne savais pas de quoi je parlais ! De mettre fin à votre câlin ! lui faisant un clin d'oeil.

- Ben moi ça me gêne vis à vis de toi. Afficher mon bonheur alors que toi tu souffres je ne peux le concevoir ! D'autant plus que c'est moi qui est foutue la merde dans ton couple entre Matt et toi ! déclare la petite blonde en prenant la main de sa soeur.

- Chut ! Non tu n'y es pour rien ! C'est entièrement ma faute et maintenant que j'en ai conscience, je me soigne ! Annonce Lélia en enlaçant sa petite soeur.

A ce moment-là la porte de communication entre la cuisine et le salon s'ouvre à la volée d'où en déboule Clément, prenant juste le temps d'un doux baiser à sa belle de lancer un "je t'aime" et de filer aussi vite qu'il est arrivé.

Anaïs précise qu'il est de garde, Lélia serre plus fort la main de sa soeur, son coeur s'arrête et elle explose en pleur.

- Ca me manque ! Il me manque ! Je l'aime !

La cadette l'enlace et lui dépose un baiser sur le front, le père arrive avec des limonades touché par ce qu'il voit, il s'assoie dans son fauteuil en restant silencieux.

La jeune femme reprend ses esprits la tête posée sur l'épaule de sa soeur qui lui caresse le dos pour la détendre.

Lélia se redresse, renifle, se mouche puis regarde son père. Elle inspire profondément et sans lâcher la main de sa cadette : - Je... Je suis désolé papa. De te décevoir, de t'avoir blessé. De vous avoir fait du mal à tous les trois. J'ai très mal agi, surtout très mal réagi lorsque vous vous êtes, maman et toi, plus occupés de Naïs que de moi. Je me suis sentie exclue je n'avais plus votre affection ! C'était comme si j'étais transparente à vos yeux. J'avoue que je n'ai pas compris Naïs, enfin maintenant nous nous sommes expliquées toutes les deux et j'ai enfin retrouvé mon bébé. Mais ça n'excuse pas ma façon d'agir ! Que ce soit à l'époque et encore moins maintenant. Car l'homme que j'aime et qui me donnait tout son amour du jour au lendemain s'est montré distant. Alors oui Matt en s'occupant de Naïs a fait ce qu'il fallait, c'est vrai. Qu'il en soit remercié. Mais en se donnant à fond, toute son énergie, j'ai ressenti la même chose, j'étais comme abandonnée. J'ai pas su gérer. (les larmes lui montent) J'ai fait la con. Matt est parti à ce putain de stage, il m'a fait une promesse, (elle explose en pleurs) j'ai pas su attendre une soirée ! Une putain de soirée ! J'ai fait ma p**e, ma sa***e ! Et j'ai ruiné notre couple ! (elle se redresse et hurle) JE L'AI PERDU ! JE L'AIME ! JE NE PEUX PAS VIVRE SANS LUI !

Xavier se lève, prend sa fille dans les bras pour tenter de la calmer.

- Chuuut ! Ma chérie ! Chuut ! Merci pour t'être livrée de la sorte. Ca n'a pas dû être facile de dire tout ça. Mais c'est moi qui suis désolé. Désolé d'avoir pensé que tu étais à l'époque suffisamment forte mentalement pour affronter la vie toute seule. Force est de constater que je me suis bien planté sur toute la ligne. Mais là maintenant il ne faut plus penser au passé, ne plus s'enfermer dans cette spirale mais bien regarder devant soi, vers l'avenir. Tu as fait énormément de mal à Matt, il doit lui aussi se reconstruire, oui il souffre tout au tant que toi. Alors oui tu as déconné. Je ne te dirai pas le contraire, mais je ne t'accablerai pas tu en souffres suffisamment. Enfin vous en souffrez suffisamment Naïs et toi ! Car oui, vous êtes dans la même barque toutes les deux. Mais là justement vous allez ensemble, ramer, oui ramer toutes les deux dans le même sens pour vous rapprocher de la rive. Car je pense que sur cette rive il y a peut-être Matt, certes le coeur meurtri, mais s'il a encore des sentiments pour toi il sera là. Du moins je l'espère. Mais saches une chose Lélia, ça sera à toi d'aller vers lui, de le rassurer, de lui montrer tout l'amour que tu éprouves pour lui, de te livrer mais il te faudra être patiente avec Matt. Surtout ne le brusque pas. Ne brusque pas les choses car sinon ça sera fini pour toujours. Mais tu n'en es pas encore là ! Il y a un espoir, certes infime ! Mais à partir de maintenant je veux que tu t'y accroches. Suis-je été clair ?

Le père de famille se détache de l'étreinte son aînée pour que leurs regards se croisent, celle-ci hoche la tête, embrasse son père et se rassoit à côté de sa soeur qui est le regard fixe dans le vague, les larmes lui coulant sur les joues.

- Naïs ? Ca va ? Tu vas bien ? s'inquiètes Xavier.

- Heu.. Oui !.. Heu.. (Anaïs secoue la tête comme pour sortir de sa rêverie) Oui ! C'était très beau papou ce que tu viens de dire et... maintenant je sais quoi faire et comment le faire ! Affichant un sourire rayonnant.

- Hein de quoi tu parles Naïs ? demande Lélia en fronçant les sourcils.

La petite blonde se tourne vers sa soeur :- Lélé, est-ce que tu accepterais d'être mon modèle féminin pour mon examen de fin d'année pour valider mon diplôme ? Clém sera mon modèle masculin ! Allez ! Dis oui ! S'te plaît ! S'te plaît ! S'te plaît ! Implore Anaïs.

- Ben présenté comme ça ! Je pense que je ne peux pas refuser ! Déclare Lélia basculant en arrière alors que sa soeur se jette dans ses bras.

La brunette tourne la tête vers son père : - Papa merci ! Je rejoins Naïs sur le fait que c'était très beau ce que tu as dit ! Mais ça n'efface pas ma douleur, mais oui promis je vais m'accrocher à cet espoir ! Merci.

La cadette se lève d'un bon, prend la main de sa soeur pour l'emmener dans sa chambre où elle s'est installée une petite coiffeuse avec tous ses produits et un petit chevalet avec un livre spécifique sur les coupes de cheveux et deux tête à coiffer, une masculin, l'autre féminine.

L'aînée bien installée sur la chaise se laisse guider par Anaïs qui lui explique que depuis plus deux mois maintenant elle travaille sur des styles de coiffures autant masculin que féminin pour trouver la combinaison parfaite de coupes de cheveux innovantes afin de créer son style. Comme elle dit "Anaïs Gomes styles !".

- Lélé ! T'as fait quoi à tes cheveux ? Merde ! Ils sont tout abimés ! Manquent de lumière ! Ils sont comme toi terne, fade ! Ca va pas ça !!! C'est pas toi !! Même le volume n'y est plus ! Toi qui as de plus beaux cheveux que moi ! C'est la loose ! Putain j'ai du boulot pour tout remettre à niveau !

- Je suis désolée ma puce, tu sais.... Lélia se prend la tête dans les mains.

- Lélé ! Excuses-moi ! (Anaïs enlace sa soeur et lui dépose un bisou sur la joue) Bon tu me fais confiance ? S'exclame la jeune blonde sourire aux lèvres.

La jeune femme brune secoue la tête de haut en bas et se laisse faire par sa soeur qui appliquent plusieurs soins à base de crèmes, masques et huile.

- Lélé ? Je peux te poser une question ? T'es pas obligée de répondre si tu veux pas ? Lance Anaïs s'arrêtant dans ses soins, rompant ainsi un très long silence.

- Heu oui ma puce. Je t'écoute.

- Ce mec tu le revois encore ?

La respiration de Lélia se coupe, elle croise le regard de sa soeur dans le miroir face à elle :- Oui. Oui je le croise quasiment tous les jours selon nos plannings. Je reste professionnelle. Il a d'ailleurs rencontré une fille d'une résidente, enfin une petite fille, je crois qu'elle s'appelle Mélyna. Mais le fait de le voir, sentir son parfum, me rappelle la sa**e que je suis et le mal que j'ai fait à Matt. Car là depuis plusieurs jours je n'ai aucune nouvelle de sa part, rien, pas de sms, pas d'appel, j'habite à côté et je ne le croise plus. C'est comme s'il m'évitait, (la jeune femme explose en pleurs) comme s'il m'avait rayé de sa vie pour toujours.

Anaïs enlace le cou de sa soeur, la serre très fort contre elle, mettant de l'huile partout sur son tee-shirt.

- Je ne pense pas ma chérie qu'il t'es totalement oubliée, laisses-lui du temps, encore un peu de temps. Je suis sûre qu'il pense à toi souvent ! Et comme l'a dit papou, soit patiente. Mais tu crois que c'est avec cette tête-là que tu vas le reconquérir ? Déclare la petite blonde au creux de son oreille.

Lélia plonge les yeux dans ceux de sa soeur au travers du miroir, puis se regarde.

- Donc à partir d'aujourd'hui c'est moi qui vais m'occuper de toi ! D'abord tu dois devenir une nouvelle Lélia, plus belle à l'intérieur, plus épanouie, plus radieuse. Je veux te revoir sourire et rire. Et le ravalement de façade c'est moi qui gère ! Conclut Anaïs en rigolant.

Son rire est si communicatif que Lélia se laisse transporter et rigole à son tour.

- Merci mon bébé de prendre soin de moi ! (Puis Lélia tourne la tête vers sa soeur) Mais au fait comment tu peux être aussi affirmative concernant les sentiments de Matt ? Vous en avez parlé ? C'est ça ? Oui c'est ça ! Mais bien sûr à la caserne ! Suis-je conne ! Hein ? Dis-moi ? Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

- Ma chérie je ne peux rien dire sauf qu'il faut que tu me fasses confiance les yeux fermés, sans poser de question ! Et pour rebondir sur ce que disait papou, tu es prête à embarquer avec moi direction la rive où se trouve Matt ? Donc pour ça il va falloir me faire entièrement confiance. - Merci. Lâche l'aînée blottie dans les bras de sa soeur.

- A table les filles ! Résonne du bas de l'escalier, d'où Jade les appelle.- 5 minutes mamounette ! Répond Anaïs.

- Je vais prévenir Megg qu'elle ne s'inquiète pas que je rentre tard. Merci ma puce. Je t'aime. Déclare la brunette se détachant de sa soeur.- Je t'aime aussi Lélé ! Répond la cadette en sortant de la chambre.

A peine est-elle dans le couloir qu'elle s'adosse contre le mur pour pleurer.

'C'est si dur de la voir comme ça ! J'aimerai tellement faire plus ! Mais va falloir être patient ! Je vais lui trouver une coiffure, une tenue qui va déchirer que Matt ne pourra résister !'

A ce moment-là son téléphone dans la poche vibre, un sms de son chéri pour lui demander comment ça c'est passé et un je t'aime avec pleins de coeurs !

A sa lecture la jeune femme retrouve le sourire et le moral, elle lui répond en attendant sa soeur et main dans la main les filles descendent rejoindre leur parents pour passer une agréable soirée en famille.

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