Chapitre 239

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La jeune femme ouvre les yeux, s'étire un peu et constate que son chéri dort encore.

'Il est si beau quand il dort et avec ce petit sourire ! D'ailleurs ça lui fait du bien de dormir après toutes les émotions de la veille ! Je sais pas ce qu'il a prévu aujourd'hui mais j'aimerai découvrir tout de même sa ville, ça a l'air tellement joli.'

Puis le jeune homme bouge, Anaïs referme les yeux, il se réveille à son tour, regarde l'heure affichée sur son radio-réveil, puis se retourne vers sa copine qui le regarde fixement en lui souriant.

- Coucou mon ange. Je t'ai réveillée ?

- Coucou mon pioupiou d'amour ! dit-elle avec un large sourire

- Grrr t'a osé en plus ! Mais promis ça reste entre nous ? (Mais oui t'inquiètes pas mon chéri) Mouai mais toi aussi je te signale que tu es une pioupiou !

- Oui c'est vrai et j'en suis fière ! Sinon non tu ne m'as pas du tout réveillée, ça faisait déjà un moment que j'avais ouvert les yeux mais tu dormais bien alors je t'ai laissé tranquille. Il est quelle heure d'ailleurs ?

- 9 h 37 !

La blondinette se rapproche de son son copain les yeux encore remplis de sommeil pour se lover, l'embrasser, ce baiser si doux, si tendre devient plus sensuel, les langues se trouvent et dansent pendant que leurs mains se frayent un passage entre les draps et les vêtements pour trouver enfin la peau.

'Hummm... qu'est ce qu'elle est belle, sa peau si douce, si fraîche, ça fait du bien. Elle me fait un tel effet que je commence à être à l'étroit ! Mais j'espère que Naïs voudra pas aller plus loin car j'y arriverai pas ! Ca sera pas possible !'

Anaïs se colle plus à Clément pour mieux le sentir, sa poitrine écrase le torse de son homme, passe ses mains dans ses cheveux, descendent le long de ses reins pendant que celles de son chéri qui continue de lui caresser le dos, les fesses, puis remonte vers la nuque, les épaules, des frissons et décharges électriques parcourent leurs corps ainsi unis.

'Comme ça fait du bien de me sentir avec lui ! Vivement la fin du mois ! Enfin je pourrai vivre ça au quotidien et plus seulement de temps en temps ! J'ai tellement hâte ! Oh ! Mon chéri est déjà bien chaud ! hihihihi Faut dire que moi aussi il me fait un tel effet ! Je ruisselle déjà ! Va falloir que je me calme parce que je sais pas pourquoi mais ça sera pas possible qu'on fasse l'amour ! J'arrive pas expliquer cette sensation mais c'est mon ressenti !'

Le beau blond reprend sa respiration, enlace sa belle pour mieux la serrer contre lui.

- Je suis désolé mon ange mais je.... je sais pas comment te dire ça... mais tu me fais de l'effet j'ai envi de toi, je t'aime mais là... là je peux pas. Le regard plongé dans celui d'Anaïs qui reste silencieuse puis un sourire se dessine sur son visage.

- Je vais être honnête avec toi mon coeur, mais moi non plus ! Je sais pas pourquoi mais moi aussi je bloque.

- C'est vrai ?

- Oui j'ai eu peur que toi aussi tu veuilles aller plus loin. Heureusement que c'est toi qui a fait le premier pas car je voulais pas te blesser en t'arrêtant aussi. Donc me voilà rassurée et tu vois nous sommes toujours sur la même longueur d'onde.

La jeune femme dépose ses lèvres sur celles de son chéri dont le ventre se met à gargouiller.

- Tu vois je ne te mentais pas en te disant que j'avais faim de toi !

Ils explosent de rire puis s'habillent pour descendre, Clément enfile un short et Anaïs son mini short ainsi qu'un sweat, puis main dans la main ils gagnent la cuisine où deux tasses sont posées sur la table avec un petit mot.

'Coucou les pioupious, passez à la boutique pour récupérer votre petit déjeuner. Bisous. Maman'.

Clément lâche un profond soupir.

'Je crois que le problème vient de là ! Clém n'accepte pas ce sobriquet de pioupiou ! Moi je trouve ça plutôt mignon ! Va falloir qu'il travaille là-dessus et ça va être à moi de faire ce qu'il faut mais tout en douceur sinon il va se braquer !'

Les deux jeunes descendent d'un étage pour se retrouver dans un couloir vitré où Anaïs regarde partout.

- Ah oui c'est vrai je t'ai pas fait visiter ici puisque nous n'en avons pas eu le temps hier soir. Donc à droite c'est le garage, par là où nous sommes arrivés. (Ah d'accord. Et tu m'expliques alors ?) Et donc là face à toi c'est ce qu'on appelle le fournil, là où est façonné le pain, viennoiseries et autres gâteaux, puis tu as au fond le four. (Bruno leur fait de grands signes avec un large sourire.) Mon père sort une nouvelle fournée. Coucou papa. (Bonjour Bruno ! Et donc tu rentres jamais ?) Là non car question d'hygiène c'est interdit, cette porte sert uniquement de sortie de secours. Ensuite, de l'autre côté du fournil là où tu vois la porte vitrée, là bas, c'est la réserve à gauche et les frigos à droite où les pâtes sont prêtes entre 24 et 48 h à l'avance selon le pain désiré, c'est ce qu'on appelle mettre en pousse pour que la préparation gonfle puis le pain est préparé sur le plan de travail qui court tout le long du mur. Et puis là, à gauche tu peux voir la boutique. Coucou maman ! (Bonjour Sylvie !) C'est donc par là qu'on va passer.

Clément n'a pas le temps d'ouvrir la porte ayant été devancé par Sylvie qui l'enlace en lui baisant le front.

- Coucou mes pioupious, on vous a pas réveillé ? Vous avez bien dormi ? S'inquiète-t-elle en faisant pareil avec Anaïs.

- Oui mman très bien.

- Oui merci Sylvie. Et vous ça va ? En se faisant une bise bien appuyée.

- Oui comme tous les samedis matins, il y a du monde, on n'arrête pas depuis ce matin !

A ce moment, Bruno fait son entrée.

- Bonjour les amoureux. Il embrasse son fils et sa belle-fille. Tenez vous avez quelques viennoiseries, faites attention elles sont toutes chaudes, elles sortent du four ! Désolé de ne pas rester mais j'ai une fournée à retirer du four. A ce midi. Bisous. Bisous.

- J'y retourne moi aussi, vous avez tout ce qu'il faut, thé, café, sucre, vous vous servez, mon chéri tu connais la maison ! Profitez comme vous voulez. Mais soyez prudent quand même. A ce midi. Bisous mes pioupious.

Clément, les mains pleines de deux sachets bien remplis, suivi de sa chérie, remontent pour préparer le café puis s'installent sur la table face à face.

- Alors mon coeur, tu as prévu quoi aujourd'hui pour nous deux ? Pendant qu'elle se sert un croissant encore tiède.

- J'ai quelques pistes mais toi tu as déjà une idée en tête, je le vois à ton regard !

La jeune femme mastique bien ce qu'elle a dans la bouche pour gagner du temps tout en tenant la main de son copain et le regardant droit dans les yeux.

'Bon va falloir que je la joue serré, j'ai pas le droit de me rater sur ce coup-là !'.

- Ok ! Je vais être franche Clém. Je veux que tu m'emmènes sur tous les endroits que tu as fréquenté pour les connaître et en savoir réellement plus sur toi mon chéri.

Le beau blond reste silencieux continuant de petit-déjeuner.

'Je m'en doutai un peu. C'était même sûr avec ce que je lui ai raconté hier soir. Mais je vais garder cet endroit secret pour l'instant, ça sera j'espère une surprise. Car ça je veux le faire avec ma chérie mais dans les meilleures conditions.'

- Bien sûr je comprends mais tu sais ça va être vite fait ! Il n'y a pas 36 000 endroits que j'ai fréquenté ici. Tu risques même d'être déçu !

- Bien sûr que non je ne serai pas déçue, puisque je serai avec toi ! Répond Anaïs en lui faisant un clin d'oeil et un large sourire.

Ils s'embrassent, débarrassent la table et prennent la direction de la chambre pour se préparer.

- Bon alors ma chérie la visite va commencer ici, c'est donc ma chambre, que dis-je mon antre, mon repère. Déclare Clément tout sourire.

- Oui bon enfin ta tanière où tu hibernais quoi ? (Oui aussi effectivement !) D'ailleurs ça sent pas un peu l'homme des cavernes ? Anaïs affiche un large sourire pour le taquiner ! (Vas-y traites-moi de Fred Pierrafeu tant que tu y es !)

Les deux amoureux explosent de rire et s'enlacent puis s'embrassent.

'J'adore quand elle est comme ça ! Rigolote et elle tente de me remonter le moral, et ça elle y arrive sans difficulté !'

'Ca fait du bien de le voir sourire ! Je l'aime tellement quand il est comme ça, mais de voir ce côté fragile, sensible, ça me fait encore plus craquer ! Va falloir qu'il l'accepte maintenant !'

Après s'être lavés, habillés, les deux jeunes prennent la direction du centre ville.

Clément lui fait un peu l'histoire de la ville marquée par les deux guerres mondiales.

- D'abord lors de la 1ère où il y a des vestiges des tranchées des baraquements allemands puis repris par les français, ce champs de bataille appelé Le LINGE, où des affrontement particulièrement meurtrier eut lieu entre le 20 juillet et le 15 octobre 1915, qui causa 17000 pertes (blessés, disparus ou morts) et finalement ce face à face a duré jusqu'au 11 novembre 1918.

Main dans la main ils arpentent les rues, les quartiers.

- Puis durant la 2ème où Gérardmer a été occupée par les allemands dès le 22 juin 1940 et comme il y avait majoritairement des juifs, beaucoup sont partis mais ceux qui sont restés ont été arrêtés et déportés dès 1942 et ils ne sont jamais revenus du camp d'Auschwitz.

- Et durant la libération de la ville entre les 15 et 17 novembre 1944, les allemands, après avoir rassemblé toute la population dans un îlot au centre ville, incendient tous les bâtiments qui se trouvent en dehors de cet ensemble protégé, et donc la synagogue. Plus de 85 % des habitations sont détruites.

'Ca me fait du bien de pouvoir partager ce côté historique avec Naïs. Elle a l'air d'être intéressée, c'est cool ! Bon Clém calmes-toi ! Ca va aller ! Tu n'es pas seul ! Allez, INVINCIBLE !'

Alors qu'ils approchent d'un coin de rue, Anaïs sent la main de son homme serrer la sienne encore plus fort et devenir moite. Puis d'un coup le pompier s'immobilise, sa respiration s'accélère, ses yeux sont clos.

'J'aime bien comment il explique les choses. Mieux qu'un professeur ! Hihihihi On voit que ça le passionne ! Houlà mon chéri n'a pas l'air bien ! J'espère que ça va aller ? Suis-je allée trop loin dans ma demande ?'

- Clém ! Ca va ? Si ce que je t'ai demandé est trop dur, on rentre ! D'accord mon coeur ?

- Non non ça va aller ! Tu sais c'est la première fois que je reviens dans ce quartier depuis que j'ai quitté l'école ! Et puis tu as raison, il faut que j'arrive à faire face. En plus j'ai la chance de t'avoir à mes côtés ! (profondes inspirations) Ils se remettent à marcher. Donc voici l'école primaire où....

- Où, tu as passé le plus clair de ton temps ! Enchaîne Anaïs pour ne pas qu'il sombre. C'est grand dis donc ! Mon école était moins grande il me semble.

Le jeune homme reste un moment à regarder au travers du grillage les bâtiments, la cour, le préau.

'Ca me fait bizarre de revenir ici. Tellement de choses ont commencé là ! De mauvais souvenirs ! Mais qu'est-ce qui m'arrive.. que... quoi ?!'

Toujours dans ses pensées, le blondinet sent des mains tenir son visage, des lèvres se poser sur les siennes. Il lui faut un certain temps pour réaliser que sa chérie l'embrasse tendrement.

- Je me suis dit qu'à partir de maintenant tous tes mauvais souvenirs allaient devenir nos meilleurs souvenirs ! Et tu sais pourquoi ?

- Heu... non ! (Clément secoue la tête encore agard) Hein ? J'ai rien compris.

- Hihihihihi Bon donc je vais t'expliquer le fond de ma pensée. Sans tout ce qui t'es arrivé, jamais tu ne serais parti d'ici, on est d'accord ? (Heu..) Soit honnête ! (oui c'est vrai tu as entièrement raison) Donc on ne se serait jamais rencontré ! Donc oui ce sont de mauvais souvenirs pour toi, mais sans eux tu ne serais pas l'homme que tu es là maintenant ! Et moi non plus je ne serais pas là à tes côtés ! En clair faut que tu acceptes le Clément pioupiou qui est devenu le Clément pompier ! Car du premier découle le second ! (Le jeune homme est en pleine réflexion en regardant sa chérie droit dans les yeux.) Mon coeur il va falloir que tu l'acceptes il fait parti de toi c'est même la principale pierre à ton édifice. Et moi je suis autant amoureuse du pioupiou que du pompier ! C'est comme moi, j'ai en moi l'ancienne Anaïs, la racaille, je l'ai acceptée pour devenir celle que je suis maintenant ! Tu comprends ce que je veux dire mon coeur ? 'fin mon pioupiou d'amour ! Anaïs affiche un large sourire et vient à nouveau embrasser son homme qui lui répond en la serrant dans ses bras.

- Oui tu as raison mais va me falloir du temps. Je suis désolé.

- Je ne t'ai jamais dit de le faire tout de suite maintenant. Je suis bien placée pour dire qu'il faut du temps et tu pourras compter sur moi. Je crois en toi comme toi tu as cru en moi. Je tiens à toi et je t'aime !

- Merci mon ange ! Moi aussi je tiens à toi, sans toi ça serait tellement difficile, merci de croire en moi. Je t'aime !

Le jeune homme embrasse sa belle, puis lui prend la main et continuent d'arpenter les rues vers le lycée et d'autres endroits douloureux où ils s'embrassent pour laisser d'autres souvenirs. Leurs souvenirs.

Puis ils reviennent à la maison, leur point de départ, où Sylvie prépare un taboulet avec concombre, menthe, tomates, poivrons, oignons.

Après un déjeuner en famille, un résumé de leur matinée, un café et il est déjà temps pour Sylvie de redescendre à la boutique pendant que Bruno va se reposer un peu, Clément et Anaïs se sont proposés de faire la vaisselle afin de les aider.

Puis les deux jeunes se posent dans le canapé, la jeune femme se love dans les bras de son chéri.

- Ça va mon cœur ?

- Oui très bien. Tout en lui caressant les cheveux. Je me sens mieux. Tu as fait des merveilles ce matin. Tu m'as ouvert les yeux, j'ai compris ce que tu voulais dire et je suis d'accord avec toi j'ai pris la fuite je ne voulais plus être ce pioupiou. (Anaïs écoute attentivement en se retournant pour regarder son chéri droit dans les yeux) Mais comme tu l'as dit il fait parti de moi et je dois l'accepter. Alors je peux te le dire, je suis un pioupiou ! Tous les deux explosent de rire et le beau blond embrasse sa belle. Sinon tu veux faire quoi cet après-midi ?

- Wouha ! Je suis très impressionnée mon cœur ! Et oui tu es mon pioupiou d'amour. Tu crois que c'est possible d'aller au bord du lac voire même en faire le tour ?

- Hummm... Le jeune homme faisant semblant de réfléchir. Bien sûr que c'est possible, justement c'est ce que je voulais que nous fassions mais pas dans cette tenue !

Les deux amoureux regagnent la chambre pour se changer sans faire de bruit pour ne pas déranger le père de famille.

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