Chapitre 264

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Les deux hommes les plus âgés gémissent en se relevant, ils frottent la poussière qui a ensevelie leurs tenues anti-feu.

- Tout va bien les gars ?! Crie Betty-Lou se trouvant en hauteur avec Clément.

- Ça va.... répondent en cœur les deux hommes encore sonnés par leur chute. Et vous ?

- Oui ! Ça va mais on est coincés ! Y a pas d’issues ! S’exclame Clément.

Mélody tient les mains d’Anaïs dans les siennes, la jeune coiffeuse pend dans le vide. Dimitri la hisse à la force des bras pour la faire basculer avec eux.

Anaïs craque ne pouvant plus s’arrêter de pleurer, Mélody lui tend les bras dans lesquels elle hésite à aller, puis elle finit par le faire.

Mélody lui caresse le dos par de petits frôlements qui font frissonner Anaïs.

- Tu es tirée d’affaire ! Murmure Mélody d’une voix posée. Tu n’as plus à t’inquiéter ma puce... je vais t’accompagner jusqu’à l’ambulance où on te mettra un masque avec un petit peu d’oxygène. On va redescendre tu as été courageuse.

- Clément........ murmure Anaïs en regardant la fenêtre s’éloigner.

- Alex ? Que s’est il passé ?! Demande Romaric.

- Le plancher du salon s’est effondré !

Répond le pompier. Nous sommes tombés en dessous, non pas de blessés t’inquiètes pas ! Il nous faut du renfort ! Betty-Lou et Clément sont coincés et n’ont apparemment pas d’issue pour sortir.

- Ok ! Je vais faire le nécessaire ! Matt et toi vous allez devoir faire demi tour d’accord ? S’exclame Romaric. Sortez de là et tenez moi au courant de votre progression !

Alexandre coopère.

- Non Alexandre ! On n’abandonne pas des équipiers ! S’exclame Matt.

- Nous n’avons pas le choix Toi comme Moi savons très bien qu’on doit écouter les ordres. Matt ne te comportes pas comme un abruti, nous allons bientôt manquer d’Oxygène ! Rétorque Alexandre. La bouteille est quasiment sur la réserve ! On en a besoin pour sortir !

- Je vous ordonne de faire demi tour messieurs ! S’exclame Romaric pour les rappeler à l’ordre.

- Lieutenant Romaric TESSIER je ne peux pas abandonner mon équipe ! Je ne peux pas les regarder périr ! S’énerve Matt.

- LIEUTENANT BONNIER COMPORTES TOI COMME UN HOMME ! TU METS TA VIE EN DANGER ET CELLES DES MEMBRES DE LA CASERNE ALORS POUR UNE FOIS TU VAS FAIRE CE QUE JE TE DIS ! Tonne Romaric.

- Matt et Alexandre vous sortez de là immédiatement ! Je ne le répéterai pas ! Renchérit Patrick dans le boîtier.

- Aller Matt, nous devons y aller ! Tente de le raisonner Alexandre.

- Écoutes tu n’as qu’à sortir ! Jamais je n’abandonnerai mes amis ! Clément est comme un frère pour moi et Betty-Lou est devenue ma meilleure amie ! Je ne peux pas rester les bras croisés ! Non ! Autant mourir ! Un pompier doit mettre sa vie en danger pour en sauver d’autres !

- Matt écoutes les ordres s’il te plaît ! Penses à ton mariage ! Tu as Lélia ! Un frère qui t’aime ! Sauves ta peau déclare Betty-Lou.

- Je ne peux pas....

- Si tu peux ! Ne perdez pas de temps ! Il vaut mieux deux vies en moins que quatre de perdues ! Sortez de là on va se débrouiller ! Rétorque Clément.

- D’accord Clém mais je ne vous abandonne pas ! Je vais chercher de l’aide et revenir ! Ou on enverra quelqu’un vous secourir ! Je ne vous abandonne pas! Lieutenant TESSIER, mon capitaine nous faisons demi tour annonce Matt.

- Sage décision ne traînez pas ! Tonne Patrick

Alexandre se met à courir suivi de Matt, tous les deux passent par une porte indiquant une issue de secours qui donne dans la rue.

Les deux hommes sortent complètement essoufflés, éreintés et en sueurs. Le visage de Mélody se décompose en voyant que l’équipe n’est pas au complet.

- Et Betty? Demande Mélody inquiète.

Le lieutenant lui passe devant sans un mot incapable de répondre, Alexandre lui lance un air désolé.

- T’inquiètes pas ! Déclare Alexandre en retirant son équipement.

- TU DÉCONNES LÀ ?! REMETS TON MATOS ! TU PEUX PAS LAISSER BETTY-LOU !!!!! Finit elle par dire en pleurant.

- Ce sont les ordres répond Alexandre à bout de souffle. Ils vont les aider ne t’en fais pas ! Je n’ai plus d’oxygène dans ma bouteille.

Matt finit par tomber à cause du sac des infirmiers qui traîne au sol ainsi qu’une perte d’équilibre à cause du tournis.

Patrick et Romaric accourent vers lui pour le relever. Le capitaine lui retire son casque, son masque et lui ouvre son blouson anti feu.

- Tout va bien ?! Dit Patrick en le secouant.

- ......

- Matt ?! Dit Patrick inquiet en s’agenouillant devant Matt qui s’est assis sur le rebord du trottoir.

Le lieutenant est blanc comment un linge et vascille de plus en plus. Patrick lui asperge le visage avec une gourde.

- Ressaisis-toi mon gars ! Déclare Patrick alors que Romaric s’élance en direction du bâtiment avec d’autres pompiers après indications de la part d’Alexandre.

La tête du beau brun devient de plus en plus lourde et part en avant, Patrick le rattrape de justesse en le repoussant en arrière calé contre lui. Il lui donne quelques claques.

- Bon tu es parmi nous là ?

- Aïe.... oui c’est bon ! C’est bon ! Râle Matt en se prenant la tête entre les mains.

- Que s’est-il passé pour que tu sois aussi mal ?! Demande Patrick en lui mouillant la nuque.

- Rien ! J’ai trop forcé. Je n’étais pas prêt pour porter de nouveau un équipement aussi lourd. Mes côtes en ont souffert ainsi que tout mon corps. Ça va aller t’en fais pas ! Puis on commençait à être en rab d’oxygène ! Admet Matt en soupirant. Il faut aller aider Clément et Betty ! Eux aussi vont manquer d’air !

- Romaric et d’autres gars s’en sont chargés ! Restes tranquille! Tu vas te déshabiller un peu et te poser dans l’ambulance là bas d’accord et tu iras à l’hôpital pour être sûr qu’il n’y a rien.

Matt retire hâtivement toute sa tenue complète pour se retrouver en uniforme et se dirige vers l’ambulance.

Anaïs est calée contre la porte de celle-ci les yeux embués de larmes, bras croisés contre sa poitrine. Matt se joint à elle et effleure de sa main la joue pleine de suie de sa belle-sœur.

- Où est Clém Matt? Ils ne l’ont pas sorti n’est-ce pas ? Dit elle en lâchant les larmes qu’elle retenait jusque là.

Matt l’attire contre son torse pour la prendre dans ses bras. Il préfère le silence plutôt que de lui mettre de mauvaises images en tête.

- Tu as été très courageuse ma puce, tu as fais tout ce qu’il fallait je te félicite. Chuchote t-il.

Betty-Lou pose sa tête contre l’épaule de Clément, tous les deux sont assis dans les débris du centre commercial. La jolie blonde est en larmes sentant sa bouteille d’oxygène faiblir. Clément lui caresse le dos et se contient de ne pas craquer afin de soutenir sa collègue.

Betty retire son masque en vitesse ayant l’impression de suffoquer. Elle se met à tousser violemment à cause de la toxicité des fumées. Clément détache son masque pour le caler sur le visage de la jolie blonde qui commence à paniquer et à s’asphyxier.

- Doucement Betty-Lou ! Plus tu paniques moins ça ira ! Respires doucement dans le masque ! Oui c’est bien !

À tour de rôle tous les deux se le font passer.

- Clém j’ai vraiment passé de bons moments à la caserne où en interventions à tes côtés.

- Oui Betty mais ça personne ne nous les enlèvera ! Tu ne vas pas mourir ! Ok ! Tu vas vivre ! Parce que tu es une battante !

- Clément on ne va pas se voiler la face ! Peut-être qu’Alex et Matt n’ont pas réussi à sortir à temps. C’est la fin Clém ! C’est fini ! Tu as été un bon collègue !

Clément s’adosse contre ce qui reste du mur et ferme les yeux pour faire le vide dans sa tête. Petit à petit, Betty-Lou sent ses yeux se fermer. La jeune femme perd connaissance très rapidement.

Clément est entre deux lorsqu’il se sent soulevé par un collègue pompier et sent un masque se poser sur son visage.

Romaric secoue Betty-Lou, sans succès. Il lui donne un masque pour pouvoir lui apporter de l’oxygène.

Son bras musclé se glisse sous les jambes de la jeune femme et le second lui enroule le dos.

D’un geste aisé, il soulève le corps de la jeune femme qu’il cale contre son torse robuste.

Romaric ressort en un temps record avec son équipage sous les applaudissements de tous les pompiers, policiers ainsi que les passants.

Tous sont à présent en sécurité alors qu’une multitude de pompiers éteint le feu sans relâchement ! Avec acharnement !

De nombreux hectares sont partis en fumées, quelques blessés par intoxication mais cela reste moindre grâce à la réactivité des soldats du feu.

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