Éveil matin
Le réveil va bientôt sonner et le jour pointer son nez,
De mon lit il me faut m’extirper, trouver la volonté,
Le courage de me raisonner pour retourner bosser.
J’aimerais tant flemmarder, me vautrer, me prélasser,
Du bon temps me payer, cagnarder, traîner, paresser.
Mes jambes, mes bras sont cassés, mon corps délabré,
Mais je dois le motiver – grâce à lui je paye mon loyer –,
Ranimer mes souhaits, m’encourager et même espérer.
Ma seule liberté résumée à me lever, me préparer,
Me fader les tôliers, accepter, m’incliner, obtempérer.
Le réveil vient de sonner, je lui ai fermé son clapet.
C’est décidé, plus jamais il m’empêchera de rêver.
Plutôt que trimer, tuer ma santé pour si peu gagner,
De ma vie je vais profiter, la sustenter de concret
Et de bon gré, la consacrer aux âmes amochées.

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