James

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 Il est 18 heures. L'heure de pointe où tous les employés de bureau, y compris moi, finissent leur journée de travail. Une journée très éprouvante pour certains et une journée habituelle pour les autres. Pour moi, c'est une journée extraordinaire. J'ai été promu vice-directeur de ma compagnie. L'ancien directeur est parti à la retraite, le vice-directeur avec. Je vais maintenant avoir un bureau personnel où il y aura marqué sur ma porte "James, Vice-directeur du département de l'économie". Mon petit rêve d'employé se réalise.

 Je m'appelle James, le James vice-directeur d'une grande entreprise où le siège se situe en Australie. Je suis le businessman cliché, costard cravate tous les jours. Je viens d'une famille aisée. Mon père était banquier et ma mère comptable. J'ai grandi dans une grande maison, fait des études dans de grandes écoles. J'étais destiné à un grand avenir. Tout était fait pour. J'ai décroché un CDD dans l'entreprise où je suis aujourd'hui. Puis, au bout d'un an de travail acharné, j'ai décroché un CDI. On m'a dit que c'était exceptionnel, surtout pour un emploi aussi prisé que celui-ci. Je suis vite monté en grade dans la société, en passant par un simple employé de bureau, à manageur, puis à vice-directeur. J'ai une très bonne vie. En plus d'avoir un emploi stable, simple pour moi et bien payé, j'ai une femme et des enfants. J'aime ma femme, et j'aime mes enfants.

 Claudia et moi nous nous sommes rencontrés dans un café. Elle attendait quelqu'un qui n'est jamais venu. Moi, je prenais ma pause. Avant de partir, je me suis dit que je devais lui parler. Je m'était approché de sa table, j'ai commencé à tirer la chaise en face d'elle tout en la regardant, comme pour lui demander l'autorisation. Ses yeux bleus profonds, s'embrumaient de larmes. En me regardant, elle fit un signe de tête, pour m'autoriser à m'asseoir en face d'elle. Alors, je me suis assis. Je la regardais, elle, détournait le regard, gênée.

"- Regarde moi ces larmes qui constellent ton visage, je dis. Tu es plus mignonne lorsque tu souris."

Elle a sourit.

"- Oh ! Tu souris ! J'avais raison, tu es beaucoup plus mignonne comme ça.

- Merci."

 Après cela, une conversation animée débuta. Nous avions commandé deux plats de spaghettis. La soirée qu'elle croyait désastreuse à cause de l'absence d'une autre personne, s'est avéré merveilleuse. Je l'ai apprécié depuis le début et elle aussi. Nous avons eu un petit coup de foudre, comme si le destin voulait nous lier. Nous avons emménagé ensemble. Puis, au bout 5 ans de relation, je l'ai emmené devant un de ses paysages favoris. En haut d'une colline lors d'un coucher de soleil, j'ai posé mon genou au sol. J'ai sorti une petite boîte, à l'intérieur, un anneau doré orné d'un saphir sculpté. Et j'ai dit :

"- Claudia, tu es la femme la plus formidable que j'ai jamais rencontré. Tu es belle, intelligente et rêveuse. Je voudrais passer le reste de ma vie avec toi. Claudia, veux-tu m'épouser ?

- Oui" dit-elle en étouffant un sanglot.

J'aime Claudia, et elle m'aime. Nous vivions aux Etats-Unis, là où j'habitais et où nous nous sommes rencontré. J'ai trouvé une grande maison, meilleure que notre ancienne maison, tout près du nouveau bâtiment où je devais aller. C'était l'endroit parfait. Nous nous sommes tout de suite plus là bas. Deux étages, trois chambres, un grand salon avec une petite cheminée et une baie vitrée. Tout était parfait. Ma vie était parfaite. Mon emploi était parfait. Ma femme était parfaite. Ma maison était parfaite. Tout était si beau...

 Je range mes affaires dans mon sac. Pousse la porte de mon bureau me retourne. Qu'est-ce que je suis heureux de ma vie. Je sors du grand bâtiment abritant plus de cent travailleurs acharnés, et je ne suis pas le seul. Tous sortent à cette même heure. Je fends la foule et arrive près de ma voiture. J'entame le chemin et appelle ma femme. Elle m'attend à la maison, et prépare le dîner. J'accueille cette nouvelle avec appréhension. Habituellement, c'est moi qui cuisine. Non pas que j'aime cuisiner, loin de là. La raison de cette activité est que Claudia cuisine vraiment mal. Je ne veux pas la contrarier.

 J'arrive à la maison et je sens un doux parfum flottant dans la maison. Un parfum très familier. J'arrive dans la cuisine et trouve avec surprise Claudia et les enfants en train d'achever un dîner qui semble délicieux. Mary, la benjamine, avait le visage barbouillé de chocolat et Alex, l'aîné, portait des gants pleins de sauce tomate. Claudia, elle, mélangait une pâte dans un saladier. Tous ensemble, ils semblaient s'être allier pour moi, pour me faire plaisir. Ils ne m'ont pas vu, je reste, donc, à la porte de la cuisine, à les regarder. Tous se pressent. Après quelques minutes où Claudia, Mary et Alex ne se concentraient que sur les plats préparés, Mary me remarqua et me sauta dans les bras. Claudia se retourna elle aussi et me lança d'abbord un regard surpris, puis souris.

"- Joyeux anniversaire ! Me dit-elle,

- Mais ! Ce n'est pas mon anniversaire !

- C'est un anniversaire surprise de notre rencontre !

- C'est seulement dans une semaine."

Elle vient dans mes bras.

"C'était pour la surprise !"

Je souris.

"Tu est vraiment mignon lorsque tu souris, tu le sais ça ?"

Je regarde vers table, Mary et Alex l'avaient installé et avaient apporté les plats : Deux assietes de spaghetti, et en dessert un gâteau au chocolat. Les larmes me montaient. J'ai trouvé la meilleure femme du monde qui même avec des difficultés, se bat pour offrir le bonheur à son prochain. J'aime ma femme, et j'aime mes enfants. Je suis l'homme le plus comblé du monde, rien n'emportera ma famille loin de moi. Rien. Je serais toujours là pour eux et ils seront toujours là pour moi. Où qu'ils soient, ils veilleront sur moi, et je veillerais sur eux.

 Pleins de merveilleux souvenirs refirent surface et se succédèrent à une vitesse fulgurante. Le visage constellé de larmes de Claudia qui me sourit. Notre premier baiser. La visite de la maison. Nos soirées à rire et à parler ensemble. Ma demande en mariage. La robe blanche que je lui ai offerte. Les bagues de fillancailles. Notre voyage de noce. Ma mutation et notre déménagement. L'annonce de Claudia qui est enceinte. Neuf mois avec une femme forte qui porte en elle notre future bonheur. La naissance d'Alex. Ses premiers pas. Ses premières bêtises. La voix d'Axel qui me dit qu'il va avoir une petite-sœur. Des années de bonheur. La naissance de Mary. La rivalité entre frère et sœur pour leur mère. Le visage comblé de Claudia et de ses enfants. Le voyage à l'étranger, une première pour Alex et Mary. La salle de jeu où ils jouaient tous les trois au Lego. La cuisine remplit de tâches de sauce. Une table romantique, organisée par mes enfants avec une femme plus que ravissante assise en face de moi. Que cela passe vite 10 ans. 10 ans d'amour et de bonheur. 10 ans de nouveauté. 10 ans que je reviverai sans hésiter.

"Oh... Tu pleures ?"

A ces mots, je revins à la réalité. Le visage de Claudia envahi mon champ de vision. Ma vue est un peu troublé, mais je peux toujours voir son visage inquièt. Ses yeux bleus regardaient les miens. Ses cheveux, qu'elle avait arrangé pour l'occasion, qui étaient habituellement ondulé avec des reflèts d'or, se retrouvaient attachés en chignon. Elle était resplendissante.

"Je t'aime", lui répondis-je

 Et je la pris dans mes bras. Les enfants, face à cette preuve d'amour, se mirent à courir vers nous et nous enlacer. Encore un merveilleux souvenirs qui restera à jamais dans ma mémoire. Ce fut une des plus belles soirées de mon existence.

 Le lendemain, je devais participer à une réunion entre les nouveaux vices directeurs des autres départements de l'entreprise et le directeur lui même. Je finisais donc beaucoup plus tard que d'habitude. J'étais d'abord découragé par cette épreuve à venir, mais, maintenant que je sais que ma femme et mes enfants m'attendront avec impatience pour jouer avec moi aux jeux que je leur ai acheté à leurs anniversaires, je ferais tout mon possible pour abréger cette réunion, ou plutôt, pour essayer de partir plus tôt que prévu. J'ai hâte !

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