Chapitre 19 - Liam

10 minutes de lecture

J'entraîne Blondinet à travers la foule qui s'amasse devant l'entrée des toilettes, pourquoi, je ne sais pas. C'est vrai que passer sa soirée près des chiottes est franchement cool. Ce que je m'apprête à faire avec Blondinet n'est pas mieux. Mais mes hormones sont en ébullition depuis qu'il m'a embrassé et j'ai très envie qu'il explore autre chose que ma bouche. Je bouscule quelques personnes sur mon passage, ma main emprisonnant toujours le poignet de Blondinet, et arrive enfin au sésame lorsqu'une tête surgit dans mon champ de vision et me fait sursauter. Oscar me barre le passage.

— Tu fais quoi là ?

Sa voix transpire l'agressivité, tout comme le regard avec lequel il me fusille. Je décide de prendre une posture neutre car je ne sais pas vraiment ce qu'il veut. Et je suis pressé.

— Je vais aux toilettes, pourquoi ?

— Ne joue pas au con avec moi. T'as besoin qu'on te la tienne, maintenant ?

Ses yeux se posent sur Blondinet, qui ne comprend plus rien à la situation. Et l'alcool dans son sang n'arrange pas la situation.

— Tu me surveilles maintenant, pretty boy ?

Je n'arrive pas à discerner ses traits dans la pénombre mais au vu du silence, j'ai touché dans le mille. J'oublie la présence de Blondinet derrière moi et m'approche de lui.

— Ne me dis pas que tu as passé toute ta soirée à me filer, attentif à mes moindres pas ?

— Ne raconte pas de conneries, Liam... lance-t-il d'une voix glacée.

— Alors que fais-tu ici ? Que veux-tu ?

La crispation des muscles de sa mâchoire me procure une satisfaction malsaine.

— Je... j'ai...

Je dresse un sourcil, l'ombre d'un sourire moqueur aux lèvres.

— Tu veux faire pipi, toi aussi ?

Je secouela tête.

— C'est bien ce que je pensais... Pousse-toi pretty boy, tu es sur mon passage.

Ma voix est ferme, je n'ai plus envie de rire. Je sors victorieux de cette bataille, une fois de plus. Oscar s'avoue vaincu et après un dernier effort sur lui-même, il s'écarte enfin. Je passe devant lui et le gratifie d'un immense sourire.

— Toi par contre, tu ne passes pas.

Je me retourne surpris.

— Qu-quoi ? bégaye ma proie du soir.

— T'as très bien entendu, le bourge. Dégage.

Oscar fait un pas pour se retrouver nez à nez avec Blondinet. Bien qu'ils fassent à peu près la même taille, Oscar se dresse fièrement devant lui, le menton haut et un regard chargé de dédain, presque de pitié. Pour la première fois, je réalise à quel point sa présence peut devenir imposante. Blondinet n'y semble pas insensible lui non plus. Mais conscient de ce qui se joue malgré son taux d'alcoolémie non négligeable, il tente de lui tenir tête :

— Tu-tu te prends pour qui toi ? T'as pas le droit de me dire quoi faire.

Même moi, je ne peux pas m'empêcher d'exprimer une grande pitié pour lui.

Oscar hausse un sourcil condescendant.

— Regarde-toi, tu serais même pas capable d'avoir une demi-molle.

Blondinet, touché dans son estime, veut répliquer mais il n'en a pas le temps. Oscar le saisit au col et le plaque contre le mur derrière lui, s'attirant des regards choqués des personnes proches.

— Je ne te le répéterai pas. Dégage.

Sa voix vibre de colère, terrorisant Blondinet. Je décide d'intervenir, pour éviter que les choses dérapent :

— Oscar, arrête, tu vas le blesser !

Je pousse son bras et il finit par le lâcher. Sa victime, libérée, prend conscience des gens qui le regardent. Il réajuste son chemisier et après un dernier regard vers moi, ne demande pas son reste pour détaler, non sans marmonner quelques paroles incompréhensibles dans sa barbe.

— T'es complètement débile, ma parole, tu cherches quoi là ?

— Et toi alors ? rétorque-t-il. T'es tellement en manque de cul que t'es prêt à te faire sauter par un mec qui n'arriverait même pas à bander. Tu cherches à te faire détruire le cul à ce point ?

Je reste bouche bée devant sa remarque. Mais pour qui se prend-il ?

— Mais de quoi tu te mêles ? Je couche avec qui je veux, que ça te plaise ou non. Et une fois fait, je me serais débarrassé de ce pauvre gars comme je me suis débarrassé de toi aussi. Retourne jouer au baby-sitter avec ta sœur et fous-moi la paix.

Je lui jette un regard froid et le laisse planter là pour rejoindre les toilettes des hommes, heureusement vides. Je m'approche du lavabo et ouvre le robinet. Je récupère un peu d'eau dans mes mains en coupe avant de m'asperger le visage. La fraîcheur de l'eau me calme un peu. Oscar vient de gâcher mon amusement de la soirée. Mais surtout, j'enrage qu'il puisse se permettre de se mettre en travers de ma vie, comme si je lui devais quelque chose. Il n'a rien compris de notre conversation de l'autre jour ?

La porte claque et je lève les yeux au miroir pour voir qui est entré.

— C'est pas vrai, marmonné-je.

Je me retourne pour voir Oscar se planter devant moi.

— Tu veux quoi encore ?

— Ne me prends pas pour un con, tu croyais vraiment qu'il allait pouvoir te satisfaire dans l'état qu'il était ?

J'y crois pas, il parle encore de lui ?

— Mais putain, pourquoi tu fais une fixette sur ce type ? crié-je, au bord de l'exaspération. Tu crois peut-être que tu vaux mieux que lui parce que t'as réussi à me faire gémir ?

Mon ton sarcastique ne lui fait ni chaud ni froid. Il continue de me fixer de prunelles sombres. Je reste là à attendre sa réponse alors que je sais qu'elle ne viendra pas. N'y tenant plus, je reprends la parole pour enfoncer le clou :

— Je croyais que t'avais enfin compris mais je vais devoir te réexpliquer plus simplement : nous deux, Oscar, toi et moi, c'était juste pour s'amuser. Je t'ai laissé me baiser parce que j'en avais envie, mais c'est tout. L'attirance est juste physique, c'est tout. À part ça, on ne partage rien.

— Je sais.

Sa voix calme me prend au dépourvu.

— Alors qu'est-ce que tu veux ?

— Te baiser, là tout de suite.

Pour la deuxième fois de la soirée, je reste sans voix. Je sens un fou rire me secouer tout entier mais son air si sérieux l'empêche d'éclater.

— Tu ne rigoles pas ? Non, tu ne rigoles vraiment pas...

— Non.

Il s'approche de moi, si près que je recule et me cogne contre le bord du lavabo froid.

— Tu as dit qu'entre nous, il n'y a que de l'attirance physique. Verbe au présent.

Il sourit et fait un pas, m'emprisonnant entre ses hanches. Il plante ses yeux comme s'il voulait m'empêcher de regarder autre part.

— D'après ce que j'ai retenu de mon lycée minable de banlieue, c'est que le présent désigne quelque chose qui se déroule dans l'instantané. Ainsi, tu ressens actuellement de l'attirance physique pour moi. En ce moment même.

Je déglutis attendant la suite qui ne va pas tarder.

— Alors, tu as autant envie de moi que je te baise, non ?

Comme pour appuyer ses dires, il approche ses lèvres de ma gorge pour y déposer un baiser. Un frisson me parcourt l'échine au contact de sa langue humide sur ma peau.

Il bouge et son souffle frôle mon oreille.

— Dis que tu as envie de moi, Liam.

Je ne réagis pas. Il empoigne mes hanches et colle son bassin au mien. Ma bite durcit presque instantanément.

— Dis-le, Liam, chuchote-t-il, autoritaire.

Evidemment que je le veux. J'ai cette envie pressante depuis que j'ai mis les pieds dans la discothèque, peut-être même depuis que j'ai choisi ma tenue qui en est le témoin direct. Et peu importe que ce soit lui ou un blond alcoolisé. Mais je ne veux pas lui faire le plaisir de le dire.

À la place, je saisis son menton entre mes doigts pour le forcer à me regarder. Puis, dans un sourire carnassier, je plaque ma bouche sur la sienne. Aussitôt, il répond à mon baiser et ouvre les lèvres, laissant pénétrer ma langue. Ses mains passent de mes cuisses à mon cou, qu'elles serrent. Oscar accentue le baiser et me mord la lèvre inférieure. Je dois rompre le contact pour reprendre mon air. J'en profite pour le pousser jusqu'à une cabine de toilette. Il l'ouvre brusquement et elle claque contre le battant. Il me saisit par le bras et me fait entrer avant de la refermer. L’espace est exigu et je me retrouve plaqué contre les toilettes et son corps chaud. Il recommence à m'embrasser avidement et c'est la première fois que je dois autant lutter contre ses assauts insatiables. Il n'a pas été aussi entreprenant quand nous avions couché ensemble.. Ses mains glissent sur mon corps, tantôt se promenant sur mon coup, tantôt descendant jusque sur mes hanches.

Soudain, il pose sa paume sur mon entrejambe et sers mon sexe dur à travers le fin tissu. Il me regarde et je souris, nous savons tous les deux ce à quoi l'autre pense.

— Tu vas encore me laisser en plan comme la dernière fois ?

Pour toute réponse, il glisse ses doigts sous mon short et empoigne ma bite. J'ai un hoquet de stupeur et il commence à me branler sans cesser de me fixer. Il passe son pouce sur mon gland déjà mouillé et je m'abandonne à ses caresses. Il en profite pour m'embrasser dans le cou et sur chaque parcelle de peau que ma chemise laisse entrevoir sans cesser ses lents va-et-vient. Je m'accroche à ses épaules et ma respiration devient saccadée.

Le claquement de la porte battante contre le mur et la musique qui se faufile par l'ouverure créée me fait sursauter. J'ouvre les yeux et Oscar s'immobilise, ses doigts emprisonnant toujours mon membre. Deux voix d'hommes retentissent dans la pièce et des pas lourds se dirigent vers les urinoirs, si mon ouïe ne me joue pas des tours. Les yeux d'Oscar brillent et sa main recommence sa danse endiablée. Je lui prends le poignet en lui faisant les gros yeux mais son sourire s’agrandit. Je comprends qu'il n'a pas l'attention d'arrêter. Je me mords la lèvre pour étouffer un gémissement mais je ne peux pas m'empêcher de souffler bruyamment. Oscar pose un doigt sur ses lèvres pour m'intimer le silence et s'arrête quelques instants. Mais personne ne semble faire attention à nous, les deux inconnus parlent toujours aussi fort, masquant mon souffle erratique. Oscar fronce alors les sourcils et écrase sa main libre sur ma bouche pour être sûr que je me taise. Dans le même temps, il accélère ses mouvements, mettant mon corps à rude épreuve.

Heureusement, après un temps effroyablement long, la pièce se vide. Oscar me libère une fois sûr que la voie est libre. J'en profite pour saisir sa ceinture et d'une main experte, j'arrive à dégrafer les boutons de son pantalon. La fraîcheur me cueille lorsqu'il retire sa main de mon short et me ferait presque regretter mon geste. Mais l'idée de l'avoir bientôt en bouche attise le feu en moi. Je descends d'un coup sec son pantalon et son caleçon jusqu'à mi-cuisse pour libérer son membre qui se dresse fièrement. Je plonge mon nez dans sa fine toison et son odeur masculine m'excite encore plus. N'y tenant plus, j'avale son sexe entièrement, lui arrachant un petit cri surpris. Je laisse promener mes mains sur ses cuisses et ses bourses avec lesquelles je joue pendant que je m'affaire à le sucer aussi bien que possible. Ma langue joue avec la fente de son gland et lèche sa bite sur toute sa longueur. Lorsque je lui jette un coup d'œil, mon regard rencontre le sien et je peux voir le désir brûler au fond de ses iris. Je redouble d'efforts et arrive à lui arracher des gémissements rauques. Il pose ses mains sur ma tête et commence à me baiser la bouche. Je me laisse faire quand son membre ripe contre ma bouche et glisse sur ma joue. J'éclate de rire devant son air surpris.

— Ta gueule, grogne-t-il.

Mais je vois qu'il est aussi amusé que moi de la situation. Je commence alors à le branler et il ferme les yeux. Il se tortille sous mes assauts et je comprends qu'il n'est plus très loin de l'orgasme. Alors je le reprends en bouche pour le finir, ce qui ne tarde pas : il appuie sur ma tête pour que son sexe entre entièrement et quelques instants plus tard, un spasme le secoue surmonté d'un cri d'extase et un liquide chaud se répand dans ma gorge, que je m'empresse d'avaler. Je continue de le sucer encore un peu pour enlever la bave de son sexe. Puis je me relève et il s'approche de moi pour lécher la commissure de mes lèvres avant de m'embrasser.

Je m'apprête à déverrouiller la porte mais Oscar me tire par la chemise pour me retenir.

— J'ai pas fini.

Il libère mon sexe de mon short et recommence à jouer avec. Il vient se coller à moi, le pantalon toujours pendu à ses chevilles, laissant tout juste assez d'écart pour sa main et m'embrasse. J'atteins l'orgasme très vite et jouis dans sa main fermée. Puis, alors que mon cerveau au septième ciel, je le vois ouvrir son poing et porter ses doigts tachés de ma semence à ses lèvres. Sans cesser de me regarder, il les lèche consciencieusement un à un. Une bouffée de chaleur m'envahit ; si je n'avais pas déjà joui, je sais que j'aurais bandé instantanément.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Alex’s_18 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0