Acte III/Scène I (l'ONU)
L'ONU
Quelle était ma mission, qu'est elle devenue
Depuis la SDN, mon nom porté aux nues
Jouet des tout-puissants, trop de déconvenues
Dans les pays lointains, je reste malvenu
J'ai le cœur arraché, d'un ventre tant repu
Société d'algarades, n'as-tu pas entendu
Le message de paix, qu'on a si souvent tu
Je sais à trop crier, le sourd éclat du pus
Ensevelit les mots, noyé de bonté nue
Oh ! Vous maîtres des guerres, tueurs entretenus
Boutefeux si prospères, un repos bienvenu
Un répit désiré, une trêve voulue
D'un siècle, un peu plus, honorerait un du
Faut-il, voir, de nos jours, le sang couler d'un ru
Dans ce fleuve mouroir la mort en continu
Encore trop de bruit, de cris, d'espoir déchus
Encore trop de nuit, où pleure l'enfant paru
Encore trop de morts, de parents disparus
Encore trop de corps, sur les bords suspendus
Faisons taire les peurs, au soleil revenu
Laissons chanter les cœurs, le printemps attribut
Que sifflent les oiseaux, Eole par dessus
Que s'irisent les âmes, ôte ton pardessus
Qu'enfin toutes les vies, soient en entier vécues
Que de partout affluent, les rires et joies des nues.
Annotations
Versions