près du précipice

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Je lutte depuis trois ans pour ne pas tomber dans le vide. Mon amie l'écriture m'a soufflée à mon oreille : " la seule façon de tenir, c'est d'écrire. Je l'ai écoutée et je me suis mise au travail. Je voulais atténuer ma douleur d'une rupture, une décision difficile à prendre, mettant fin à une relation, mon être souffrait, j'ai senti mes entrailles s'ouvrir comme une déchirure, un coup de poignard pénétrant dans le fin fond de l'abîme du cœur . Je voulais le mettre dans une histoire de meurtre où il serait tué, c'était ma façon de mettre le mot fin d'une histoire, pour me permettre de faire mon deuil avec lui et tourner une page de ma vie. J'ai tenu longtemps avec des moments de regrets, de me dire qu'ai-je fait ? Je le ne reverrai jamais, je suis un monstre, je n'avais pas à rompre avec une personne qui m'aimait, peut-être mal ou pas assez. C'étaient des passages , je me raisonnais tant bien que mal, pour me dire, c'était justifié, cela n'avançait pas entre nous et rien ne changeait, il ne voulait pas s'engager avec moi, même après douze années d'un amour chaotique. Il n'y a pas un jour où je ne pensais pas à lui, il était dans mes pensées et encore aujourd'hui.

J'imaginais guérir, j'ai mis trois ans à rédiger en m'inspirant au début de mon vécu pour inventer la suite après. J'ai cru réussir à enterrer cette souffrance intérieure, celle que je ne montrais pas, elle était invisible et insoupçonnable aux yeux des autres. Puis, un jour elle se réveilla sans crier gare, c'était aussi douloureux qu'au début, ma conscience voulait me rappeler mon erreur ou mon acte impardonnable. C'est impossible à réparer, je ne voulais plus revivre cet amour et désamour permanent entre disputes et réconciliations, marcher sur des œufs et prendre sur soi pour exprimer ses sentiments de colère ou de désaccord.

Je voulais faire un roman, la culpabilité m'a rattrapée. Avais-je vraiment le droit de l'utiliser, le salir d'une certaine façon, je ne faisais que remuer en relisant et je me trouvais injuste. Je ne savais pas si j'avais tout dit et si je devais me servir de lui pour noyer mon chagrin. Je devrais reprendre tout à zéro cet écrit, mais je n'ai plus le courage, car je continuerai de retourner dans tous les sens cette souffrance tortueuse, alors que j'ai mis trois ans et je n'ai plus envie de recommencer des années pour prolonger cette affliction.

Une personne a su mettre les mots exacts par mon tourment : j'étais trop ancrée dans le passé, il me fallait un nouvel amour, mais j'avoue de ne pas me sentir prête à franchir cette étape. Des sentiments contradictoires me tourment et me prennent dans un tourbillon d'angoisse. Je ne veux plus vivre la même chose qu'avant, je renonce à celui-ci sans gaieté de coeur, je préfère ainsi, mon pressentiment est qu'il n'est peut-être pas le bon non plus, manquant certainement de patience, il veut me brusquer.

La tristesse a pris en ma possession mon esprit, les larmes sont au bord du ravin, prêtes à s'écouler. J'ai perdu ma joie et l'amertume est là, je ne sais pas combien de temps je vais tenir, je sens près d'un gouffre pour m'écrouler définitivement sans pouvoir me relever. Je voudrais parfois que le temps, passe à une vitesse supérieur pour oublier, d'autre fois, je voudrais mourir.

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