Chapitre 3 : Le descendant - Partie 3

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À l’extérieur de la montagne, le brouillard perdurait, comme toujours sur les Morteplaines. Il naviguait entre les arbres, trompeur et traître, enveloppant chaque rocher d’un voile oppressant. A travers un amas si dense, il était impossible d’espérer voir le soleil. Un cerf s’abreuvait dans un lac, scrutant les ombres à l’affût du danger. Il était une proie facile dans cette terre morcelée et vide. Il releva la tête lorsque quelques bulles vinrent perler à la surface. Arch jaillit des eaux, inspirant une grande bouffée d’air à pleins poumons. Il toussa, battant des bras pour rejoindre la berge. Le cerf détala bien avant que Criss ne sorte à son tour, rejoignant son camarade en haletant. Vidé de ses dernières forces, il s’effondra, la tête contre le sol. Le froid était atrocement mordant, mais il n’y pensait pas. Ils étaient vivants. Il ne pouvait y croire. Le courant les avait emportés avec tant de force qu’il avait remis son sort au bon vouloir des dieux. À croire qu’ils ne voulaient pas de lui. Le silence dura un moment mais Arch finit par laisser échapper quelques gloussements. Leurs regards se croisèrent et Criss se mit à rire à son tour. Ils restèrent un instant, allongés, à rire simplement. Le calme revint. Arch grelotta. L’adrénaline retombait et il était transi de froid. Criss n’attendit pas une seconde de plus et se releva pour rejoindre l’abri d’un grand sapin. Il ramassa tout le bois mort à sa portée sur le chemin, tout ce qui pouvait être à peu près sec et pouvait brûler. Il posa le tout sur le sol et élança sa main. De sa paume jaillirent les flammes de leur salut. La chaleur se substitua bien vite au froid tandis qu’Arch alimentait encore davantage le foyer.

— Retire ça ou c’est la mort qui t’attend, lui dit Criss en se débarrassant de ses vêtements.

Il les essora longuement et son camarade fit de même. Ils s’assirent chacun sur une pierre, observant le ballet orangé qui s’opérait devant eux. Arch se recroquevilla, frottant ses bras pour lutter contre le froid. Le silence s’était emparé de la lisière de la forêt. Il repensa immédiatement au temple qu’ils avaient découvert. Criss et lui avaient fait les quatre cents coups ensemble depuis trois ans. Ils s’étaient même infiltrés au siège des anciens durant l’une de leur réunion. Ils s’étaient fait prendre bien entendu. C’était la première fois qu’ils avaient été envoyés aux écuries pour les nettoyer. Mais ce qu’ils venaient de vivre était bien différent. Ils avaient eu de la chance. Il se le répéta plusieurs fois, incertain d’en prendre toute la mesure. Le drame avait été évité de peu. Il releva la tête vers la montagne qui se terrait là-bas dans le brouillard.

— Qu’est-ce qu’on fait pour tout ça ?

Criss détacha son regard du feu, agitant simplement la main pour le maintenir aussi vif.

— J’en sais rien, répondit-il.

Il observa Arch un moment, repensant lui aussi à ce qui était arrivé. Il le revit toucher la stèle et cette sensation si noire lui enserrer chaque membre et le paralyser. C’était comme si la mort elle-même s’était tenue droit devant lui et avait attrapé son cœur d’une froide étreinte. Il frissonna.

— Comment est-ce que tu te sens ? Demanda-t-il.

Arch passa la main sur sa nuque à la recherche de douleur puis frotta à nouveau ses bras en grelottant.

— Ça a l’air d’aller.

— Et ton bras ?

Arch ne comprit pas sa question. Il regarda ses mains et vit alors une marque sur son bras droit. Il plissa les yeux puis passa longuement les doigts à sa surface, comme s’il cherchait à l’effacer. Elle ressemblait à une brûlure, de quelques centimètres à peine. Sa peau était légèrement noircie et fripée mais il n’en ressortait nulle douleur.

— C’est quoi ce truc ?

— Tu ne te souviens pas ?

Arch secoua la tête et regarda à nouveau son bras d’un air concerné. Il tâcha de repenser à chaque instant, dans les moindres détails, mais une zone d’ombre l’empêchait de poursuivre.

— La stèle, murmura-t-il.

Criss acquiesça et fouilla son sac.

— Tu l’as touché et… Et moi aussi.

Il sortit la plaquette noire et lui tendit d’un air grave. Arch posa le regard dessus et hésita avant de s’en emparer. Il passa les doigts sur les lettres d’or. Il ne connaissait pas cette langue, comment diable en comprenait-il vaguement le sens ?

— Ces inscriptions, on dirait une sorte d’énigme. Ça veut dire quoi hein ? Et pourquoi mon médaillon a ouvert cette foutue porte ? Pourquoi est-ce que je me retrouve avec ça sur le bras ? Il s’est passé quoi à la fin ?

Les questions fusèrent dans son esprit comme la foudre de Sciron. Rien n’avait de sens et il voulait tant de réponses.

— Arch. Arch !

Criss se leva et lui attrapa vigoureusement les épaules pour le calmer. Arch le regarda et cessa de s’agiter.

— Je l’ignore, d’accord ? Mais quoi que ce soit, pas un mot à mon oncle. Nous ne ferions que l’inquiéter et il n’en saura pas plus que nous.

— Alors on fait quoi ?

Criss réfléchit un instant, la réponse lui semblait évidente.

— On rentre au village. Hockman saura quoi faire, lui.

Arch était d’accord. Criss avait raison, le professeur les tirerait de ce mauvais pas, comme toujours. Ils restèrent un long moment encore, profitant de la chaleur du feu puis reprirent la route une fois leurs vêtements un peu plus secs. Lorsqu’ils quittèrent enfin le brouillard des Morteplaines pour retrouver la vallée, la course du soleil était déjà bien avancée. Ils rejoignirent le campement à la tombée du jour, frigorifiés et affamés. Soulagés, ils y trouvèrent le feu allumé et une chaleur bienvenue les accueillit. Ils se précipitèrent sur les couvertures, s’y enroulant en grelottant. Dans une vieille marmite, le repas cuisait lentement et le délicieux fumet les faisait déjà saliver. Armin les retrouva peu de temps après, ramenant à nouveau de l’eau. Il soupira en les voyant, déposant carquois et arc contre le mur.

— Vous voilà enfin ! Je vous ai cherchés un moment. C’était ton tour Criss, ajouta-t-il en désignant la jarre sous son bras d’un signe de tête. Tu m’en devras donc une de plus.

— Désolé, nous…

— Nous nous sommes perdus, acheva Arch.

— Criss ? Perdu ? S’esclaffa Armin. C’est une première.

— Nous étions un peu trop à l’est, se justifia le jeune homme en fusillant Arch du regard.

Ce dernier haussa les épaules et Armin reprit un ton plus sérieux.

— Le flanc ouest t’est défendu, tu le sais pourtant. Les Morteplaines sont dangereuses.

— Je sais, répondit Criss, mais on n’est pas allé très loin, juste au bord. J’étais un peu curieux.

— Une chance qu’il ne vous soit rien arrivé, d’autres n’en ont pas eu autant. J’ai découvert des empreintes de loup. Qui sait ce qui aurait pu se passer si vous en aviez croisé.

Les deux garçons s’accordèrent un regard en coin en haussèrent les sourcils, préférant garder le silence. Armin prit la pile de bols de bois et s’installa avec eux près du feu. Il souleva le couvercle en protégeant sa main d’un vieux chiffon et s’éloigna des vapeurs qui en jaillirent. Il y plongea la louche et remua avant de les servir.

— Des nouvelle d’Alvert ? Demanda Criss en attrapant le premier bol.

Son oncle tendit le suivant à Arch. Son humeur s’aggrava.

— Aucune, répondit-il avec peine. J’ai bien trouvé quelques traces mais elles se perdent près d’un ravin. Je doute qu’après tout ce temps nous ayons une chance de le revoir.

— Je suis désolé.

— La montagne peut être dangereuse, il le savait, tout comme nous. Tâchons de laisser cela de côté pour le moment et mangeons. Il n’y a rien de mieux après une dure journée de chasse.

— C’est bien vrai ! S’exclama Criss dont le ventre criait famine depuis déjà des heures.

Le jeune homme ne se fit pas prier et engloutit son repas sans tarder. Il manqua de se brûler la langue, mais à cet instant, la chaleur lui semblait de loin le don le plus précieux. Il laissa échapper un soupir de satisfaction et reposa le bol sur ses genoux. Armin secoua la tête, un sourire en coin mais celui-ci disparut bien vite lorsqu’il aperçut les entailles et ecchymoses sur les avant-bras de son neveu.

— Tu t’es blessé ?

Le jeune mage croisa son regard puis observa ses bras avant de repositionner ses manches, mais il était trop tard. Armin observa son genou où le tissu s’était arraché puis tourna la tête vers Arch. Il observa ses mains, lacérées sur la pierre, et la fine trace de sang séchée qui avait coulé sur son front. Les deux garçons semblaient épuisés.

— Toi aussi Arch ? Est-ce que ça va ? Que vous est-il arrivé ?

— Rien de grave mon oncle, s’empressa de répondre Criss d’une voix coupable, nous avons juste glissé le long d’un petit lac.

— Rien de grave ? Interrogea Armin avec insistance, imagine un seul instant que vous ayez eu moins de chance ? Après tout ce temps je pensais pouvoir te faire pleinement confiance.

— Mais…

— Il n’y a pas de mais qui tienne Criss, s’emporta-t-il, je te croyais plus responsable. Qu’aurais-je fait si vous n’aviez pas pu rejoindre le camp ? Qu’aurais-je dit à Tadeus si Arch s’était blessé ?

Arch voulut intervenir mais Criss l’en dissuada d’un discret mouvement de tête. Il se ravisa et garda le silence. Il était responsable de tout ça et Criss en prenait seul la responsabilité une fois de plus. Si Hockman lui avait déjà maintes fois fait la leçon par le passé, il n’avait pas l’habitude de ces réprimandes paternelles et ne savait pas où se placer. S’il avait pu disparaître dans un coin de leur repaire, il y a longtemps qu’il ne serait déjà plus là. Armin se leva et s’approcha de Criss.

— Fais-moi voir ce genou, il faut te soigner.

Le jeune homme soupira et dégagea sa jambe pour remonter son pantalon. Il grimaça en passant gonflé où la couleur chair avait cédé au bleu de l’ecchymose. Armin inspecta la blessure et releva bien vite la tête.

— C’est bien amoché, je suis même surpris que tu puisses encore marcher. C’est pas vrai… Je n’ai pas de quoi soigner ça durablement ici.

— Ça risque aussi de s’aggraver, ajouta Arch d’un air pensif.

— Mais non, ce n’est qu’une égratignure, coupa immédiatement Criss avec assurance. J’ai pu marcher jusqu’ici, une bonne nuit et…

Arch toisa avec insistance son camarade qui ne comprit son intention qu’après de très longues secondes.

–Et… Et en même temps… Ça me fait quand même un mal de chien. Peut-être qu’il vaudrait mieux rentrer.

Armin soupira et considéra sérieusement la question. Son neveu avait besoin de soin et dans leur état, ils ne profiteraient aucunement d’une journée de chasse supplémentaire.

— Je suis désolé Arch, dit-il finalement, j’aurais aimé que tu puisses en profiter davantage pour une première fois.

— Ce n’est rien, lui assura-t-il gêné, j’en ai bien profité et c’était vraiment une bonne expérience.

— Dans ce cas, c’est acté, nous partons une fois le ventre plein. Mangez avant que ça ne refroidisse. Quant à toi jeune homme, nous aurons une discussion à la maison.

Criss ne répondit pas. Il n’y aurait pas échappé quoi qu’il advienne. Arch voulut s’excuser, il était pleinement responsable après tout, mais son camarade s’était déjà levé pour préparer leur départ. Ils terminèrent leur repas, rassemblèrent leurs affaires et équipèrent les chevaux. Ils quittèrent le camp peu de temps après. La nuit tomba durant le trajet et les lueurs des torches d’Adurant ne furent en vue qu’après plusieurs heures. Le petit groupe restait bien silencieux à l’approche du village. Criss ne cessait de songer à ce qui leur était arrivé et à cette stèle qu’ils avaient découverte. Il avait réussi à tenir son oncle en dehors de tout ceci, surement pour le mieux. Rien de tout cela ne devait s’ébruiter. Leurs ennuis n’en seraient encore que plus grands. Arch se laissait bercer par les mouvements de son cheval, observant sans répit son avant-bras. Ses questions demeuraient toujours sans réponse. S’il avait hâte de pouvoir en parler, il commençait à redouter qu’Hockman n’en sache pas davantage. Leur arrivée le tira momentanément hors de ses pensées. Ils passèrent la garde et les sabots de leur monture résonnèrent sur les pavés menant aux écuries. Ils s’arrêtèrent enfin et posèrent pied à terre. Arch récupéra quelques biens et s’approcha d’Armin.

— Je vais rentrer. Merci pour cette partie de chasse et encore navré pour cette fin précipitée.

— Il y en aura d’autre ne t’en fais pas, lui assura-t-il souriant. N’hésite pas à passer nous voir à l’occasion.

Arch acquiesça, réconforté, et Armin retourna défaire les selles des chevaux. Il l’observa faire. Il n’avait jamais eu l’occasion de le rencontrer avant leur court séjour. Armin était quelqu’un de bien. Criss s’approcha à son tour.

— Est-ce que ça va ?

— Criss je suis désolé je ne voulais pas que ça se termine comme ça.

— C’est trois fois rien. La liste des tâches que tu me dois s’allonge un peu plus chaque jour, voilà tout. N’oublie pas ce que nous avons convenu. Hockman saura surement ce qui nous est arrivé.

— Je l’espère… Passe une bonne nuit.

— Toi aussi.

Il se retourna et s’éloigna en direction de la place.

— Et ne viens pas me réveiller demain matin ! lui lança Criss. Je peux me lever tout seul, déjà, et surtout sans flotte sur le visage !

Arch pouffa, s’imaginant sans mal sa réaction s’il venait à le maquiller de neige à nouveau. Il arpenta les ruelles, rejoignant le côté opposé du village à la lisière de la forêt et une maisonnette dont l’une des fenêtres était bercée d’une faible lumière. Comme à l’accoutumée, Hockman devait encore veiller pour lire. Arch monta quelques marches le long d’une barrière de bois et ouvrit prudemment la porte. Il pénétra à l’intérieur, la peau immédiatement réchauffée par les quelques braises mourantes de la cheminée. La disposition des meubles était sommaire, sans superflu aucun. Il s’en dégageait une austère impression d’espace. Hockman était assis face au feu dans un vieux fauteuil, un livre entre les mains. Il avait vu juste. Il leva enfin les yeux lorsqu’Arch ferma la porte.

— Déjà de retour ? demanda-t-il avec peu de surprise, ne devais-tu pas rentrer demain ?

Arch pensa alors qu’il ne l’avait pas prévenu de son départ.

— Vous saviez que j’étais à la chasse, conclut-il.

— Oui. Je t’ai vu partir. Et Armin est surtout passé m’en informer, chose que tu aurais peut-être pu faire.

— Je suis désolé. J’étais emballé par l’idée, je n’y ai pas pensé.

— Ce n’est rien.

Il tourna une nouvelle page mais ne détourna pas les yeux du jeune homme. Arch soutint son regard un instant, en silence. Un étrange sentiment se distillait lentement chez lui. Il repensa à Armin et son sermon envers Criss. Le lien qui les unissait lui était étranger. Armin était comme un père pour Criss et à cet instant, il ne pouvait s’empêcher de l’envier. Hockman l’avait généreusement recueilli, l’avait soutenu à sa façon toutes ces années. Il lui avait tant appris. Mais tout cela était bien différent. Une part de lui aurait aimé qu’il soit davantage en colère de ne pas avoir été prévenu, qu’il se mette à crier même. Mais une distance existait. Une distance qu’il n’avait jamais réussi à briser toutes ces années.

— Est-ce que tu t’es blessé ? demanda soudain Hockman d’un air plus concerné.

Arch suivit le regard du professeur jusqu’à son front où il essuya les restes de sang séché.

— C’est pour ça que vous êtes rentrés ? insista-t-il en se redressant dans son fauteuil.

Le jeune homme déglutit et laissa traîner un regard fuyant vers son avant-bras. Les questions fusaient à nouveau dans sa tête. Si Hockman n’était pas véritablement un père, il avait toujours su l’écouter et le conseiller. Il devait lui confier ce qu’il avait vu et ce qui était arrivé. Il avait besoin de réponses. Mais il hésitait. Le doute s’emparait de lui. Est-ce qu’il le croirait ? Pourrait-il seulement l’aider ? Il frissonna. Une sombre sensation lui enserrait progressivement les membres comme l’étreinte sinueuse d’un serpent et empêchait le moindre geste. Pourquoi avait-il peur ?

— Arch ?

— Non je vais bien, répondit-il soudain. Criss s’est blessé au genou et Armin pensait qu’il était plus sage de rentrer.

Hockman leva un sourcil.

— Tant que ça va… Soigne tout de même ta plaie avant de dormir.

Le jeune mage hocha la tête, toujours hésitant.

— Et ne veille pas, ajouta-t-il en reprenant sa lecture. Il est déjà tard.

Arch l’observa faire quelques instants puis se ravisa. Il ne ferait que le déranger. Ses questions pourraient surement attendre demain. Il se mentait à lui-même mais s’en persuada en rejoignant le couloir. Il pénétra dans l’obscurité de sa chambre et referma la porte pour s’y adosser dans un soupir. Criss lui en voudrait certainement mais ce n’était plus sa principale préoccupation. Il était exténué. La pièce était parfaitement ordonnée, Hockman ne tolérait nul désordre. Une bibliothèque occupait le mur du fond, remplie d’ouvrages vieillissants, ceux du professeur. Arch en lisait une partie à de rares occasions, mais il était loin de la lectrice assidue qu’était Kahya. La jeune fille dévorait les livres et avait sans doute déjà fini de lire chacun de ceux qui se trouvaient ici. Contre la fenêtre, un lit était placé au ras du sol à côté d’une petite étagère qui jouait le rôle de table de chevet. Une bougie y était à moitié consommée. Il s’assit sur le matelas et inspecta ses blessures. Il avait été chanceux, seulement quelques égratignures et de rares ecchymoses. Il décida de se coucher sans attendre. Il songea à ce qui s’était passé aujourd’hui, mais malgré toutes ces pensées, la fatigue lui fit rapidement trouver le sommeil. Demain serait une meilleure journée.

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