Chapitre 5 : Haut-Rivage - Partie 4

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— C’est très clair. Merci encore et bonne journée !

La tête baissée, Criss tourna les talons, s’éloignant à grands pas de la lourde herse qui gardait la citadelle.

— Attendez ! tonna la voix de son camarade derrière lui. Revenez ! Vous ne pouvez pas nous laisser comme ça !

Constatant qu’Arch n’en démordait pas, Criss fit demi-tour pour lui agripper le bras et l’emmener avec lui.

— Qu’est-ce que tu fais ? Lâche-moi ! Il faut qu’on nous laisse rentrer !

— Oh hé du bateau ? Qu’est-ce que tu comprends pas dans « vous dégagez de ma vue ou je vous envoie au trou pour une lune » ?

— Il est peut-être ici ! insista Arch.

— Mais par tous les poils de barbe d’Arthor, t’es bouché ? Une lune ! Dans une cellule qui empeste l’urine ! Tu regretteras nos séjours aux écuries, ça oui. Ou mes ronflements, tiens. Non, attends, mes ronflements dans les écuries !

Ils s’arrêtèrent, cédant le passage à une charrette chargée de barriques. Arch en profita pour se libérer, agacé.

— C’est bon, je peux marcher tout seul. Et depuis quand ça te va de te laisser parler sur ce ton sans rien dire ?

— Il ne mérite pas que je m’abaisse à son niveau, voilà tout.

— Et la vraie raison ?

— Oui, bon, d’accord, peut-être que le fait qu’il soit gaulé comme un bœuf y est pour quelque chose.

Arch souffla, reprenant sa route pour rejoindre Kahya assise non loin tandis que Criss continuait de se justifier dans son dos.

— Non mais Arch, allez c’est vrai quoi ! Ses bras étaient comme mes cuisses ! T’as vu son molosse en plus ? Sérieux ça existe pas des trucs pareils !

Sans accorder davantage d’attention aux plaintes de son ami, le garçon vint s’adosser à une barrière, croisant les bras pour arborer une grimace contrariée.

— Je me doutais bien que ça ne serait pas aussi simple, fit Kahya en redressant la tête.

Arch la regarda à son tour, sans percevoir la moindre trace du sourire qu’il appréciait tant. La jeune fille avait pourtant bien meilleure mine que ces derniers jours. Le temps commençait son dur labeur.

— Qu’est-ce qu’il vous a dit ?

— En t’épargnant son amical conseil d’aller voir ailleurs, rien qu’on ne sache déjà. Il n’a jamais entendu parler de lui, et personne ne rentre dans l’enceinte du château.

— Il avait l’air sur les nerfs, fit remarquer Criss en les rejoignant. Vous pensez que… Enfin, qu’ils sont au courant pour le village, quoi ?

— Ça ne fait plus aucun doute, oui. Tu as bien vu comment on nous a fouillé hier ?

— Ils doivent penser que les coupables pourraient venir ici. Il y a peut-être des survivants qui ont…

Criss s’interrompit, soutenant le regard de Kahya qui resta un moment rivé sur lui. Gêné, le jeune mage se reprit.

— Désolé, balbutia-t-il, je ne voulais pas…

— Ça va, lui répondit-elle, ne t’excuse pas.

— Dans tous les cas on doit continuer de le chercher, interrompit Arch. On n’a pas d’autre choix. Il va falloir trouver un moyen d’entrer pour interroger les personnes au château.

Les trois amis observèrent s’accentuer le ballet des passants. Il était encore tôt, mais la ville s’éveillait. Tout comme eux, l’accès à la citadelle fut refusé à nombre de visiteurs. Criss constata que l’accueil n’allait pas en s’améliorant. Le soldat continuait de vociférer ses menaces, entrecoupées d’aboiements rauques qui ne manquaient pas de faire sursauter le jeune homme. D’un regard absent, Arch accompagnait la marche d’un cheval jusqu’à le perdre de vue à l’angle de la rue, où un chevalier en armure semblait engagé dans une passionnante discussion avec une fille de joie. Elle laissait éclater des rires si aigus que le garçon n’arrivait pas à en faire abstraction. Exaspéré, il plongea le visage entre ses mains lorsqu’une châtaigne vint rouler à ses pieds, le tirant de sa torpeur.

Il releva la tête, avisant une silhouette encapuchonnée tombée au sol. La foule s’écarta tandis que se déversait une dizaine d’autres fruits autour d’elle. Il n’eut pas le temps de réagir que Kahya s’était déjà précipitée pour lui venir en aide. Elle fut la seule. Se laissant aller à genoux, elle tendit la main pour sauver une petite partie de la précieuse cargaison. Surprise, sa propriétaire eut un mouvement de recul et Kahya ne vit que deux grands yeux marrons se détacher de sa peau couverte par la crasse, cernée de cheveux abimés. Effrayée, l’enfant jeta un regard inquiet par-dessus son épaule avant de prendre la fuite. Interloquée, Kahya n’eut pas le temps de la retenir.

— Attends, lança-t-elle en tendant le bras.

En vain. La fillette eut tôt fait de s’échapper par la première ruelle en se mêlant à la foule. Kahya rabattit son attention sur les châtaignes dans sa main avant qu’une poigne de fer ne la saisisse soudain par le col pour lui plaquer violemment le visage sur les pavés boueux et froids. Un terrible poids lui écrasa la colonne vertébrale, lui coupant net la respiration.

— Je te tiens sale voleuse ! Tu vas regretter de t’être foutue de nous !

Paniquée, Kahya lutta pour laisser échapper un cri de douleur tandis que le garde qui la maintenait au sol lui tordait le bras.

— Lâchez-moi, vous me faites mal ! Hurla-t-elle.

Elle n’eut qu’un court instant pour apercevoir du coin de l’œil l’ombre qui se dessina, avant que la charge qui l’accablait ne se relâche. Arch vint écraser son poing d’une lourde frappe, directement dans le visage du soldat qui roula à terre à deux bons mètres de là. Un hoquet de surprise se propagea dans la rue qui sembla se vider plus rapidement encore qu’une jarre percée. Le regard noir, Arch imita le reste de la garde autour d’eux, tirant sa lame sans prêter attention à ses doigts meurtris ni à l’intense brûlure qui lui ravageait l’avant-bras. Pris de court, Criss se saisit de son arc pour les maintenir en respect, approchant à pas lents.

— C’est pas vraiment ce que j’avais en tête quand tu parlais de chercher un moyen de rentrer, avoua-t-il d’un ton sarcastique.

Arch ne répondit pas mais déglutit. La situation ne prêtait pas à rire. Par tous les dieux, qu’avait-il encore fait ? La douleur dans son bras et la sensation de vide qui lui tordait les entrailles de colère ne lui était pas étrangère. Ce qui lui était arrivé lors de son duel s’était produit à nouveau.

— Foutre-dieux ! tonna une voix grave. Laissez-moi passer !

Arch reconnut le chevalier qui poussa la foule hors de son chemin. Bien bâti, ses joues rougeaudes tenaient assurément leur couleur du vin plutôt que du froid. Elles cerclaient un nez prononcé, sans doute cassé à plusieurs reprises. Une barbe grise dessinait son menton rondelet, indissociable du reste de ses cheveux. Le blason au sanglier était arboré en évidence sur son plastron. Il afficha une courte surprise lorsqu’il remarqua l’homme inanimé puis son visage se durcit. Il s’arrêta pourtant lorsque Criss le mit en joue.

— Oh là, gamin, dit-il en montrant ses mains devant lui. On se calme.

— Sir Roderic !

Davantage de gardes jaillirent entre les curieux, portant renfort au chevalier en encerclant les trois mages.

— Sir ? réalisa Kahya avec effroi.

— Tâchons donc de nous calmer l’esprit et permettez-moi de me présenter, voulez-vous ? Je suis Roderic Dormont, neveu d’Alton Dormont de Haut-Rivage, seigneur des terres unies d’Ostheroc et de Haut-Rivage.

— Ça fait beaucoup de titre, fit remarquer Criss à ses camarades.

— Silence et baisse cet arc ! s’exclama alors Kahya en revenant à elle, tu vas nous faire tuer.

— Pour une bande de vauriens, je dois vous reconnaître un bel aplomb, poursuivit le chevalier d’un air impressionné en venant toucher du bout du pied l’inconscient. Attaquer la garde de jour, peu s’y risqueraient. Aussi, vous comprendrez que je ne saurai vous faire grâce de ce qui vient d’arriver. Je vais devoir vous demander de bien vouloir m’accompagner.

Les lames quittèrent leurs fourreaux et les rangs se resserrent progressivement autours d’eux. Criss ravala sa salive, incapable d’entrevoir une issue favorable à la situation. Devaient-ils se laisser faire ? Son cœur accélérait tandis qu’une douce chaleur s’éveillait dans sa poitrine. L’air se gondolait déjà sur sa peau.

— Que diable se passe-t-il ici ?

La pression retomba immédiatement tandis que les regards se tournaient vers la foule qui cédait le passage à deux autres chevaliers. Arch remarqua que leur blason était différent de celui de Sir Roderic, présentant une torche vive croisée de deux épées. Un troisième personnage s’avança à leur suite, élancé, habillé de soie et de brocart, à l’abris d’un chaud manteau de fourrure. Son visage affiné dévoilait une peau parfaite et des yeux d’un marron lumineux tirant vers le rouge. Ses longs cheveux bruns étaient tenus d’une broche à l’arrière, tombant dans son dos. Il était accompagné d’un servant aux bras bien chargés. Roderic plissa les yeux un instant, puis contre toute attente, s’inclina avec respect.

— Seigneur Godefroy. Puis-je savoir quels bons vents vous mènent hors de la citadelle ?

— Mon marché, Sir Roderic, répondit-il d’une envoutante nonchalance. J’aime les produits frais et choisir moi-même mes repas, n’en déplaise au cuisinier qu’Alton insiste à mettre à mes services.

— Un choix sage.

— Oui. Tout comme il est sage de rappeler que votre oncle n’est pas souverain d’Ostheroc, rétorqua-t-il d’un ton volontairement cinglant. Pas encore. L’union de nos maisons n’est pas mince affaire, voyez-vous ?

Roderic opina de la tête. Son regard se porta une fois de plus sur Arch et ses camarades, voyant que Godefroy semblait s’y intéresser.

— Mon oncle ne tolèrera pas cela, objecta-t-il. Vous le savez.

— Votre oncle tolèrera que je prenne soin de mes gens, en leur infligeant moi-même la sanction qu’ils méritent.

— Vos gens ? insista Roderic, peu convaincu.

— Deux de mes écuyers, s’il vous intéresse de savoir. Dois-je également vous présenter ma nièce, Margot ?

Le teint livide, le chevalier de Haut-Rivage sentit chaque muscle de son corps se figer en discernant la boue couvrant encore le visage de Kahya. La main de Godefroy se posa sur son épaule, d’où partit un désagréable frisson.

— Nous sommes bien d’accord que ce qui vient d’arriver gagnerait à ne pas être ébruité, n’est-ce pas ? lui murmura-t-il presque à l’oreille.

Il l’abandonna enfin puis fit signe à son serviteur qui invita les trois mages à le suivre.

— Je serais bien resté vous tenir compagnie, Sir Roderic, mais j’ai malheureusement beaucoup à faire et si peu de temps. Je présenterai vos hommages à votre oncle.

Penaud, Sir Roderic les observa s’éloigner vers la herse, tandis que la foule était dispersée par ses hommes. On leur ouvrit le passage. Criss ne put retenir un sourire triomphant en croisant le soldat ahuri dont le molosse lui offrit une dernière frayeur en aboyant. Il pressa le pas et rattrapa le cortège. Arch emboitait le pas du chevalier devant lui sans un mot. Il n’était pas certain de ce qui venait d’arriver, mais l’essentiel était probablement d’être tiré d’affaire, du moins pour le moment. Kahya était bien plus nerveuse, marchant aussi près de son camarade que possible. Son regard restait vissé sur la figure qui menait la marche. Ses habits, ses manières, aucun doute possible, il s’agissait d’un noble. C’était la première fois que la jeune fille était en présence de l’un d’eux, et elle ne put s’empêcher de penser qu’il s’amusait du silence qu’il refusait de briser. Au détour d’une allée, elle décida que ce dernier avait trop duré.

— Où allons-nous ?

— Les dieux soient loués, fit-il enfin. L’espace d’un instant j’ai bien pensé que vous étiez muets ! Je vous conduis à ma modeste demeure, jeunes gens. Inutile de vous dire que vous avez échappé de peu aux déplaisants évènements qui auraient suivis votre arrestation.

Les trois amis percutèrent soudain et le remercièrent d’une seule voix. Godefroy acquiesça d’un discret signe de tête sans même se retourner, poursuivant sa route.

— Pardonnez ma curiosité, messire, se risqua une fois de plus Kahya. Êtes-vous un parent des Dormont ?

— Ciel non ! s’exclama-t-il en se retournant, piqué au vif. Moi, un Dormont ? Et devoir m’occuper de… Ça ? ajouta-t-il encore en désignant les alentours du doigts. Le faiseur m’en préserve !

Arch et Criss eurent l’impression d’entendre les diatribes de Jacob. La pensée les fit sourire.

— Non ! Non ! répéta Godefroy. Cette citée est corrompue jusqu’à l’os. Je ne fais qu’y discuter les termes d’une alliance.

— Une alliance ? s’étonna Kahya.

— Je suis le seigneur Godefroy d’Ostheroc, dont le fief contrôle l’accès à la mer d’Orient, au sud. Voilà des années qu’Alton tente d’unir nos maisons. Mais plus le temps passe et moins je reste convaincu qu’un tel regroupement soit de l’intérêt commun.

— Je ne connais Ostheroc que par les livres, mais de ce que je vois ici, Haut-Rivage aurait tout intérêt à vous y contraindre.

— Et pourquoi cela, selon toi ? fit-il avec curiosité.

— Haut-Rivage ne profite que de son port, ouvert au nord, réfléchit la jeune fille. J’ai entendu dire que les passages par le Cagnant sont peu nombreux puisque celui-ci vient des montagnes. En comparaison, Ostheroc dispose d’un contrôle sur l’accès à la mer d’Orient et profite des routes marchandes avec Florece et Saradras.

— Exacte. Alton a des vues sur les taxes que nous y percevons et souhaiterait y faire circuler ses biens. Les hivers sont rudes par ici. La population croûle sous l’impôt. Je ne serais pas surpris si la maison Dormont avait quelques soucis à l’avenir.

— Mais vous ne voulez pas vous priver des possibilités d’accueil d’un si grand port ouvert vers le nord, conclut-elle.

— Tu es intelligente. Quel est ton nom ?

— Kahya, Messire. Kahya Grimson.

— Et d’où viens-tu donc, Kahya Grimson ? Une telle éducation est rare de nos jours en dehors des bonnes familles.

— Adurant, dit-elle avec réserve. J’imagine que vous en avez entendu parler.

Le seigneur d’Ostheroc ne répondit pas et son visage ne trahit pas davantage ses pensées.

— Des rumeurs, rien de plus. Je ne voudrais pas que sir Roderic vous surprenne seuls en ville à nouveau. Alton et moi devons parler mais je souhaiterais que nous poursuivions nos discussions, dame Grimson. Profitez donc tous trois d’un bon bain. Soyez mes invités pour le souper. Comment se nomment tes amis ?

— Voici Arch et Criss, répondit Kahya en esquissant son premier sourire depuis des jours.

La simple idée de se plonger dans l’eau chaude l’empêcha d’envisager tout refus. Ils n’avaient quitté le village que depuis quelques jours mais il lui semblait être aussi sale qu’après des mois.

— À la bonne heure ! Thomas ?

— Oui, Seigneur ? répondit immédiatement l’un des chevaliers.

— Assure toi que William aide les domestiques à préparer leurs chambres. Qu’ils ne manquent de rien. Il me faut vous laisser à présent, je vous retrouve à la nuit tombée. Dame Grimson, Messires.

Il les salua d’un flegme naturel puis tourna les talons en direction du château. Arch et Criss se toisèrent une seconde puis se tournèrent tout deux vers Kahya, impressionnés.

— Quoi ? demanda-t-elle.

— Dame Grimson, plaisanta Criss d’un salut ridicule.

— Très drôle.

— Sans rire ça sort d’où tout ça ?

— D’un livre, nargua-t-elle. Ça te ferait du bien d’en ouvrir un. Le jour où tu sauras lire.

Elle appuya une grimace puis leur faussa compagnie, suivant Sir Thomas.

— Je l’ai cherché ? interrogea Criss. J’ai l’impression que je l’ai cherché.

— Tu l’as cherché, confirma Arch.

— C’est bien ce que je me disais. Je commence à le sentir, hein ?

— Assurément.

— On y va ?

— Après toi.


Le ventre de Criss laissa échapper un gargouillement, brisant le religieux silence qui planait sur la tablée. Devant lui s’étalait un véritable festin, servi dans une délicate vaisselle de porcelaine. Il observa avec hésitation les nombreux couverts de part et d’autre de son assiette, bien incapable de savoir lequel choisir. Il opta finalement pour une cuillère et se pencha en avant pour s’en saisir. Un long déchirement accompagna son mouvement. Il ouvrit deux grands yeux gênés et s’immobilisa, pestant intérieurement contre les habits trop serrés dont il était accoutré.

Sir Thomas les avait menés au manoir de Godefroy où ils avaient profité de quelques heures de repos et d’une toilette ô combien nécessaire. Jamais il n’avait à ce point apprécié l’eau chaude et l’odeur raffinée des sels de bains. À l’inverse, il se serait volontiers passé des habits propres qu’on leur avait remis et qui ne correspondaient en rien à ses habitudes de confort.

Un raclement de gorge attira son attention. Il releva les yeux vers Arch qui opinait de la tête entre les candélabres, indiquant la fourchette qu’il tenait en main. Criss acquiesça et changea de couvert, croisant alors le regard de Kahya, vêtue d’une ravissante robe. Il aurait été aisé de la confondre avec une héritière de haute lignée tant la soie la mettait en valeur. Une jeune domestique avait toutefois insisté pour soigner sa coiffure. Par politesse, Kahya avait cédé à ses avances. Elle promit qu’on ne la reprendrait plus. Le massacre arracha à Criss un rire nerveux qui cessa immédiatement lorsqu’il reçut un coup de pied sous la table.

— Aïe !

— Messire Criss ! lança soudain Godefroy. Le repas est-il à votre goût ?

— Très bien oui, susurra ce dernier en se mordant la joue.

— Je vous prierais d’excuser mon absence de l’après-midi, poursuivit Godefroy en s’adressant aux deux autres. Comme je vous l’ai dit, Alton et moi avions beaucoup à dire. Puisque nous voilà seuls à présent, parlons ! Peut-être pourriez-vous m’expliquer la raison de votre présence à Haut-Rivage ?

— Nous cherchons quelqu’un, répondit Kahya, mais personne n’a su nous renseigner.

— Personne ? s’étonna leur hôte. Avez-vous un nom ? Une description peut-être ?

— Il s’appelle Godhrian. Je ne peux malheureusement pas vous en dire plus. Nous ignorons qui il est, ou ce à quoi il ressemble.

— Godhrian ? Attendez-voir, Godhrian… Ce nom me dit quelque chose.

Godefroy attrapa le verre de vin devant lui, portant une gorgée à ses lèvres. Le visage des trois amis s’illumina.

— Pourquoi devez-vous le rencontrer ? demanda-t-il encore.

Kahya réfléchit et perdit de son entrain, cherchant l’appui de ses camarades pour répondre.

— Veuillez m’excuser mais… Je ne sais pas si nous pouvons vous le dire.

Godefroy fit claquer sa langue, appréciant les saveurs de sa boisson s’y répandre. Il garda le silence un instant en faisant tourner le liquide dans son verre. Ses invités échangèrent un regard, guettant sa réaction. Il observa son reflet un instant puis reposa la coupe. L’atmosphère se fit soudain plus lourde.

— Je crois que vous n’avez pas bien compris ma question, reprit-t-il d’une voix froide qui n’avait plus rien à voir avec la façade qu’il arborait depuis leur rencontre. Je ne vous demande pas si je suis en droit de savoir ou non.

Il releva un regard glaçant qui transperça Arch. Une décharge lui parcourut les jambes, lui sommant de réagir.

— Je vous demande ce que trois mages viennent faire à Haut-Rivage ?

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