Théâtre interne et doute
Pourquoi devrais-je m'excuser ? Et de quoi m'accuse-t-on en premier lieu ? Qui pourras y répondre ? Moi-même, je n'aurais pas dû écrire ce texte, je l'utilise juste en expressivité de mon manque d'estime de soi. Pourquoi ai-je tant de chose à me reprocher ?! Tant de projets inaboutis, d'inaction désolante, de bonheur ratée ! Je suis coupable. Maltraitance de soi. À ce point pourquoi s'excuser. Est-ce que ça aidera la victime ? Ce ne sont que des mots. Je ne devrais pas penser à ça... J'ai encore tant de choses à faire... Où à saboter. Puis-je faire confiance à des mots ? "Je m'excuse." C'est parler à ma place. Comment s'accorder un pardon ? C'est sincère, comment faire ? Et si je faisaispar petite étape...
Je m'excuse d'avoir présenté un si mauvais texte. Je m'excuse d'avoir perdu du temps dessus. Je m'excuse d'avoir tenté de reprendre l'écriture. Je m'excuse de m'être inscrit à ce site. Je m'excuse d'avoir voulu communiquer des choses à d'autres gens. Je m'excuse d'exister.
Ça y est j'en fait trop. Jusqu'à quel point je peux me tenir pour coupable des choses. Une solution simple, tout arrêter. La machine est prête. Mais une dernière question me vient, comment font les autres. Se tiennent-ils coupable de leur moindre défaillance ? Sans doute,
Sans doute que non. Ils agissent comme graciés d'office. Ils communiquent si facilement. Ils se font même des amis. Même s'ils se taquinent entre eux. Mais quel est leur secret ?!! Il se gracient entre eux, sans arrêt, je ne vois que ca. Plus ils peuvent se pardonner de choses, plus ils en deviennent proches, et vice-versa. Et ça commence par s'excuser soi-même. ... Comme ça. Je m'excuse de prendre la parole. Base de la relation. D'imposer sa présence de manière répétée. Construction de celle-ci. De se balancer des piques discrètes. Fondation d'une amitié. De préparer des pièges spécifiques en visant les faiblesses. Solidification des meilleures amitiés. De la pure trahison. Summum de l'entente humaine. Plus on pardonne plus on se rapproche. Alors avec moi-même, qui suis-je ? Un étranger à soi. Devrais-je m'excuser de tout ? Hors de question, je n'ose pas imaginer ce genre de relation débridée que ça donnerait. Répugnant.
Il y a donc une limite à placer. Ce n'est plus "pourquoi devrais je me pardonner", plutôt avec un pour quoi. À quel limite se pose l'indécence? Devrais-je regarder vers ceux qui n'hésitent pas à tuer leur semblable ou ceux qui vive dans l'ascétisme ? Je m'excuse, tout n'est pas extrême.
Vous savez quoi ? Non, je n'ai pas à me justifier, de tirer sur des ambulances. Oui, ce texte est grossier, c'est son seul intérêt. Ne plus avoir à répéter ce genre d'idiotie. Tout n'est que vague, comme si des règles allaient dicter nos ressentis. Si je m'offense, à quoi s'en prendre à soi. Et qui se vexe de tout de nos jours, les perdants. Je tournerai en rond si je veux. Au final, je ne vous force pas à m'écouter. De toutes façons, j'ai aucune excuse. Pas de raison valable. Je le sais très bien. Je suis coupable, un traître, j'avoue. Et oui, j'ai peut-être piqué les discours des autres, mais à ce point, c'est juste un propos de plus à ce discours. Et même si je le faisais, en deviendrais-je plus innocent. Pas la peine de répondre. Alors je ne le ferrais pas, la décision est prise, Messieurs les Juges, vous pouvez appliquer la sentence.
Aaah. La douleur... Les regrets... La honte... Il était déjà là. Il sont juste mis en lumière. Tout ce qu'il me reste après mes belles paroles. Je me sens si seul. Qu'est-ce qu'il faut être lâches pour fuir sa propre condamnation. Ne restons pas dans le déni, aucune excuse est permise. On n'est pas parfait ! Aaarg! Ça fait mal... On peut faire des erreurs ! La souffrance ne me quittera pas. On est humain ! Hum, ouille ? On l'est tous, tous fautif. Étrange, maintenant, ça me paraît plus facile d'excuser les autres que soi-même. Je me tiens plus en rigueur des fautes dont je suis directement la victime. L'autoflagellation est un sport qui se pratique seul.
Et dans un futur proche, je me relirais. Quel texte amer. Et je devrais donner une conclusion à tout cela. Alors soyons clair, c'est un cercle vicieux. Vouloir juste survoler ou juste encaisser un perfectionnisme saboteur ne mène nulle part. Le problème ici est que l'on se concentre sur l'excuse. Tentons autre chose, je me demande pardon. Je reconnais les erreurs et les torts qu'elle ont pu faire. Ça sonne mieux. C'est presque sur ce que j'avais fini, il me manquait juste de la bienveillance. Je veux juste repartir sur de meilleures bases. Il ne reste qu'à savoir si l'on veut pardonner. Ou alors je me repens, je tente d'arrêter ce comportement destructeur. Bon, on est sorti du sujet... Conclusion, si vous vous trouvez des excuses, c'est le début de votre ruine.
Annotations
Versions