PARTIE IV - Justice, fiscalité et réforme de l'Etat
La France souffre moins d’un manque de moyens que d’un excès de structures sans coordination, de règles sans justice, de lourdeurs inefficaces. Si l’on veut vraiment réparer ce pays, il faut réorienter les ressources existantes, supprimer l’inutile, et imposer la responsabilité là où le mal est fait.
I. Une protection de l’enfance à reconstruire de fond en comble
La protection de l’enfance en France est devenue un labyrinthe kafkaïen. Plus de 350 000 enfants sont pris en charge, mais sans garantie d’égalité, de sécurité ou de stabilité. En fonction du département, un enfant signalé peut être aidé, ignoré ou placé abusivement, avec des conséquences dramatiques et parfois irréversibles.
Il n’existe pas une, mais des dizaines de protections de l’enfance, toutes dépendantes de logiques administratives distinctes : conseils départementaux, services sociaux, magistrats, PMI, MDPH, associations… Résultat : personne ne pilote vraiment, personne n’assume vraiment les échecs.
Proposition centrale : la création d’une Agence nationale de l’enfance.
Elle regrouperait toutes les compétences clés sous un même toit, avec des antennes régionales autonomes mais coordonnées. Chaque enfant aurait un référent unique, chaque décision serait justifiée, traçable, contrôlée.
En parallèle, il est urgent de fusionner les structures en doublon. Certaines commissions locales ou dispositifs obsolètes existent encore, souvent redondants, parfois inutiles, toujours coûteux. À la place, des pôles régionaux intégrés réunissant éducateurs spécialisés, médecins, psychologues et juristes pourraient assurer un suivi réel, humain, continu.
Autre point essentiel : la formation obligatoire et continue des travailleurs sociaux, la mise en place d’un registre public anonymisé des décisions de placement, et surtout, un suivi post-placement obligatoire sur au moins trois ans, pour éviter les ruptures de parcours.
Cas pratique : Émilie, 9 ans, placée sans expertise.
Émilie a été retirée à sa mère suite à un conflit parental et un signalement hâtif. Aucune évaluation psychologique préalable, aucun accompagnement de la famille. Résultat : 4 ans de foyer, échec scolaire, perte de repères.
Avec la réforme proposée, une évaluation indépendante préalable aurait été imposée, un référent unique aurait suivi la situation, et un accompagnement familial aurait peut-être évité le placement.
II. Taxer les actes qui détruisent, libérer ceux qui construisent
En France, on taxe excessivement ceux qui créent de la valeur — artisans, indépendants, micro-entrepreneurs — tout en laissant impunis ou peu responsables ceux qui nuisent au tissu social par leurs actes : harcèlement, dégradations, violences, fraude, escroquerie...
Proposition : instituer une taxe sociale de réparation pour tout acte criminel, délictueux ou même contraventionnel ayant une conséquence sociale.
Chaque acte délictueux produit un coût indirect pour la société : hospitalisations, arrêts de travail, procédures judiciaires, décrochages scolaires, insécurité… Ces coûts doivent être évalués, traduits en contribution financière, et imposés à l’auteur, en fonction :
de la gravité des faits,
de la capacité contributive de l’auteur,
et du préjudice collectif estimé.
Par exemple :
800 € pour des violences verbales répétées,
1 500 € pour des violences physiques légères,
20 000 € pour du harcèlement ayant entraîné une dépression,
jusqu’à 500 000 € pour une escroquerie organisée ou des crimes économiques de grande ampleur.
Cet argent serait affecté :
- à des fonds de soutien aux victimes,
- à la réparation des infrastructures endommagées,
- à la prévention locale : médiation, encadrement, justice de proximité.
Cas pratique : Marc, cadre harceleur.
Condamné à 8 mois avec sursis pour harcèlement moral envers trois salariées. Actuellement, il n’a rien payé à la société.
Avec la réforme, il aurait dû verser 20 000 € à un fonds d’aide aux victimes, et suivre un stage de rééducation comportementale obligatoire à ses frais.
III. Supprimer les taxes qui pénalisent ceux qui œuvrent pour le bien commun
En contrepartie de cette contribution ciblée sur les comportements destructeurs, certaines taxes pénalisantes pour les entrepreneurs devraient être allégées, voire supprimées.
Exemples :
- la CFE (cotisation foncière des entreprises), injuste pour les microstructures à très faible revenu,
- certaines cotisations sociales minimums imposées aux indépendants sans activité réelle,
- ou les prélèvements peu lisibles qui étouffent les professionnels à impact positif (services de proximité, métiers manuels, soutien aux animaux, etc.).
Cas pratique : Sophie, fleuriste indépendante.
Avec un revenu net mensuel de 1 200 €, elle paie chaque année 400 € de CFE, en plus de ses cotisations sociales. Aucun salarié, aucun impact négatif, un commerce local utile.
Dans la réforme proposée, sa CFE serait supprimée, tandis qu’un escroc ayant détourné 200 000 € devrait s’acquitter d’une taxe de réparation sociale de 50 000 €, affectée à la commune.
Conclusion – Une société qui choisit enfin ce qu’elle veut valoriser
Ces propositions ne sont ni idéologiques ni utopiques. Elles partent d’un principe simple :
- ceux qui construisent doivent être protégés,
-️ ceux qui détruisent doivent réparer,
-️ et l’administration doit redevenir un outil, pas un frein.
Réparer la France ne veut pas dire faire marche arrière, mais retrouver un équilibre vital entre justice, clarté et efficacité.
Il n’est plus temps d’attendre que des promesses viennent d’en haut. Il faut construire, pas à pas, des systèmes qui redonnent confiance, qui punissent ce qui détruit et qui libèrent ce qui élève.
C’est cette France-là que, pas à pas, nous devons reconstruire ensemble.
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