Jubilation

2 minutes de lecture

Un chapitre / Une musique

Cee-Roo - Jim Morrison

https://www.youtube.com/watch?v=gKQtNvBjswo

*

Dimanche 9 août 1981.


Ce matin, j'ai tenu bon. À partir d’aujourd’hui, je ne vais plus à la messe ! Je suis trop content de me retrouver seul dans la maison pendant que mes parents y sont. Au moment de partir, j’ai même vu dans les yeux de mon père une pointe de jalousie.

Je suis tranquillement en train de faire du piano lorsque je les entends revenir. Ils ont l’air furieux, surtout mon père.

— Charles, Alexandre n’y est pour rien !

— Ah oui, tu crois ça, Françoise ? Dis-moi, jeune homme, qu’est-ce-que tu as été raconter au Leduc sur notre famille ?

Je me lève de mon tabouret pour quitter le salon.

— Ne pars pas comme ça, je t’ai posé une question.

— Alexandre, ne réponds pas à ton père, ça n'en vaut pas la peine.

— J’en ai assez de vous deux ! répond mon père. Figure-toi pour ta gouverne, mon fils, que nous avons eu la désagréable surprise de nous faire snober par les Leduc. Et tout le monde s’en est aperçu. Il s’est donc forcément passé quelque chose. C’est Juliette ? Que lui as-tu donc fait ?

Je sens la colère monter en moi, mais elle retombe aussitôt. Plus jamais, je ne rentrerai dans son jeu.

— Rien, papa. Les Leduc se sont peut-être juste aperçus que vous n’êtes pas aussi irréprochables que ça !

Vu sa tête, on a l’impression qu’il va avoir une crise cardiaque.

— Continue de jouer au plus malin avec moi et je te jure que…

— C’est bon, t’as fini ? Je mérite quoi, aujourd’hui ? Une autre gifle ? Une interdiction de piano ou de sortie de tout l’été ? Je n’ai rien fait, tu entends ? J’en ai marre de vos histoires à la con.

— Françoise, ça ne peut plus durer comme ça. Je ne vais pas continuer à me faire insulter par mon propre fils. Il va falloir faire quelque chose !

— Prescris-toi des calmants, ça nous fera des vacances !

Je crois lui avoir cloué le bec. J’en profite pour passer dans la cuisine prendre mon pique-nique dans le réfrigérateur et monter dans ma chambre. Mon sac à dos est déjà prêt. Comme je ne veux pas croiser mes parents, je saute par-dessus le balcon, ce qui est aussi grisant à faire en plein jour. Je récupère mon vélo dans le garage, sans qu’ils m’aient vu passer par la terrasse. Le portail franchi, je me sens déjà loin d’eux ! Je pédale comme un fou pour retrouver mon amoureux.

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