Première élimination(-12)

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Spencer installa son dispositif infra-rouge pendant qu'Alicya se rapprochait de l'entrée de la pièce secrète.

Lorsqu'elle se trouva en face de la porte, il pressa l'interrupteur.

L'adolescente se retourna rapidement.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi il fait noir ? s'angoissa la cheerleader.

  • Ce n'est rien Alycia. J'ai juste éteint la lumière.
  • Qui êtes-vous ?
  • Pas de panique, c'est moi, Spencer.
  • Pourquoi avez-vous éteint ? J'ai peur du noir, bégaya la jeune femme.
  • Respirez. Tout va bien se passer. Vous êtes en sécurité. Vous vous trouvez devant la porte. Il vous suffit de la pousser.
  • Je n'y vois rien.
  • Ce n'est pas le noir absolu, indiqua le caméraman.

Un rai de lumière provenant d'une minuscule fenêtre éclairait la salle.

  • D'accord. Je vous fais confiance.

Tu n'as pas tellement le choix.

  • J'y vais ? »

Non, tu poirotes dans le noir, ironisa le technicien.

Alycia poussa de toutes ses forces la masse imposante de ferraille... Une odeur de putréfaction s'engouffra alors dans ses narines lui provoquant un haut le coeur.

Elle se retourna vivement et rendit son dîner : champagne, morceaux de foie gras, sauce tomate garnirent le sol.

Son oeusophage la brûlait et la sueur perlait de son front. La cheerleader tremblait de partout, lorsque soudain, elle se sentit partir. Sans pouvoir rien contrôler, son corps s'écrasa contre la dalle bétonnée et l'arête de son nez se fractura. Elle n'eut pas le temps de réagir que déjà de puissantes mains attrappaient ses chevilles et la traînait dans l'autre pièce.

En plein dans le cadre, pensa Spener avant d'éteindre son appareil, un large sourire aux lèvres.

*

L'adolescente continua sa glissade jusqu'à ce que l'on l'assît sur une chaise et que l'on lui attachât les poignets et que des bras métalliques lui encerclèrent les mollets.

Soudain, une lumière si vive apparut qu'elle dût fermer les paupières pour s'y habituer. En rouvrant les yeux, la captive remarqua cinq blocs habillés d'étoffes baroques disséminés dans la pièce. Ils formaient un pentagone dont elle représentait le centre. 

« Bienvenue Alycia.

  • Comment connaissez-vous mon nom, bredouilla l'adolescente.
  • Nous savons tout de vous, ma chère. Vous êtes cheerleader pour l'équipe des White Eagles, vos parents ont divorcé lorsque vous aviez cinq ans. Votre meilleure amie s'appelle Tanya. Vous voulez que je continue ? demanda une créature monumentale, coiffé d'un capuchon bleu-nuit et d'une cape écarlate.

Et ses dents ! Alycia en frissonna.

  • Qu'allez-vous me faire ?
  • Moi ? Mais rien, bien sûr. Vous êtes notre invité.
  • Notre ?
  • Vous ne croyez pas que j'allais vous garder pour moi tout seul. Non, toute la famille en profitera. C'est votre récompense.
  • Ma récompense ?
  • Pour avoir gagné l'épreuve.
  • Et cela consiste en quoi ?
  • Patience ma chère amie. Mais avant toute chose, nous allons vous détacher.
  • Ce serait plus sympa en effet.
  • Surtout ne bougez pas. Vous risqueriez de souffrir d'autant plus. »

Alycia, n'y comprenait plus rien. En étant victorieuse, elle aurait dû obtenir un avantage important pour la suite de la compétition. Or là, elle se retrouvait en face d'un géant avec des incisives à faire palir Dracula.

Pendait qu'elle cogitait, elle entendait des petits cris stridents dans la salle, mais elle ne parvenait pas à déterminer d'où ils provenaient. Elle tournait la tête de gauche à droite pour trouver l'origine de ces bruits qui la mettait mal à l'aise. Son imagination tournait à plein régime.

Son hôte la sortit de ses pensées.

« N'avez-vous pas senti un excellent fumet en entrant ici ?

  • Quoi ? questionna la prisonnière, surprise.
  • Une odeur qui vous met en appétit ? 
  • Non, rien de particulier, tenta de mentir avec nervosité, la cheerleader.
  • Je vais vous montrer sa source, dit le géant avant d'ôter, dans un geste théâtral, un rideau recouvrant l'une des cages.

Alycia ne put s'empêcher de vomir en apercevant son contenu : des centaines de rats dévoraient les restes des dizaines de membres humains : certains s'amusaient dans les yeux, d'autres mordillaient des genoux, des coudes, les uns se promenaient dans des bras atrophiés, les autres arrachaient ce qui restait de cheveux... Le tout accompagné de couinements suraigus.

« Et maintenant...

  • Quoi ? Et maintenant quoi ? répéta en tremblant la cheerleader.

Au lieu de répondre, son hôte éteignit la lumière. Une trappe s'ouvrit au-dessus de l'adolescente et des dizaines de rats tombèrent sur ses cheveux...

Elle voulut les retirer, mais ses poignets étaient solidements liés. Elle tenta de soulever la chaise, mais celle-ci était scellée au sol. Les rongeurs descendaient sur son visage et la mordait allégremment. D'autres descendaient le long de ses jambes pour infliger la même punition.

Alycia hurla, un énorme rat en profita pour ciseler sa langue. D'autres creusaient ses joues, dégarnissait son crâne.

Puis la chaise pivota dans un crissement épouvantable, se transformant en lit et l'adolescente se retrouva allongée. D'autres rats, arrivèrent de toutes part et vinrent grossir l'armée...

Le second caméraman éteignit son appareil pour laisser les rongeurs finir leur travail. Le supplice de la jeune femme durerait toute la nuit dans le meilleur des cas.

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