Cette chronique de la vigne s'achève, l'esprit de famille était imprégné de sa notion toute l'année, avec comme point d'orgue les vendanges, périodes conviviales, s'il en était. Les repas en commun, grand-mère Garnier, pressentie en cuisine, nous attendait au retour de la vigne avec l'incontournable civet de lapin et son bouquet garni ; cousins, cousines, à table, dans l'animation des conversations, dans l'insouciance de notre enfance.

Les années ont passé, et les choses ont changé. Périodes révolues de la potée d'un demi-litre passant de main en main ou chacun pouvait se délecter à sa mesure, dans la cave du paternel, qui lui servait de salon ; une habitude pour les amis et voisins.

Le fausset de prélèvement sur le fond du fût et la clef placée à la base, qui grinçait en tournant, alimentait le pichet vide sur fond de discussion des hommes.

C'était autrefois. Sur la commune, les surfaces plantées ont fait place à l'immobilier. Petit rouget qui gratte disparu au profit des plants nobles, on n'y reviendra pas, les palais se sont affinés. Cette affreuse piquette issue de cette antique production n'est plus à l'ordre du jour.

L'évolution des plantations n'a pas cessé d'inspirer les hommes : améliorer, assembler. La France au premier rang avec ses multiples régions a fédéré les énergies ; foires aux vins et dégustation se sont répandues sur le territoire.

Les associations de brettvins se sont créé honorant « Bacchus ».

Mais remontant les siècles, l'ancien testament nous rapporte que Noé, ce précurseur, s'enivra, ignorant les effets euphorisants du vin ; ne dit-on pas aussi que Jésus, aux noces de Cana, transforma l'eau en vin ; et dans la « Cène », il l'assimile à son sang.

Aujourd'hui encore, lors de la messe dominicale, au moment de la consécration, le prêtre psalmodie « Seigneur béni ce vin, fruit de la terre et du travail des hommes ».

Dans un autre ordre d'idée, le vin à inspiré nombre chansons fétiches animant les fêtes familiales. Chansons à boire, reprisent en cœur au refrain. Chansons paillardes, hantant les corps de gardes tuant le temps.

« In vino veritas », locution latine affirmant que la vérité est dans le vin, déliant les langues. C'est également la citation que l'abus du vin mène à la « bière ».

C'est une belle histoire vécue que voilà, elle peut être lue, contrairement au sujet, sans modération.

En ce 28 avril 2023, ces pages pour honorer ce que les anciens nous ont inculqués, travail et constance.

Robert Olivier

Scènes de vendanges à la grande Nôelle.