Prélude.

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Lorsque Gédéon Spinoff découvrit les équations stellaires, c’est-à-dire la solution aux théories des hypercordes, celles qui permettaient la réconciliation de toutes les physiques, il choisit dans un premier temps, de n’en toucher mot à quiconque. Cependant, après des années d’hésitation, il s’en ouvrit à son maitre de conscience, le père Alfonso Priméro Mendamiento de Paragra, celui-ci, lui conseilla de bruler ses notes sous peine d’être traduit devant la très Sainte Inquisition Einsteinienne. Car cette découverte remettait en cause le Saint Dogme de l’Impérium Solaris, qui était la « ultima religio » pour l’ensemble de l’humanité.

Après cinq cents ans de guerre, l’Impérium Solaris, avait imposé son pouvoir sur deux systèmes planétaires, celui du Soleil et celui d’Alpha du Centaure.

Seul un petit groupe d’irréductibles athées de la race maudite des Nietzschéens, réfugiés sur des vaisseaux mondes, loin à l’écart des routes stellaires, professaient encore l’Hérésie Quantique. Ces créatures abjectes affirmaient l’égalité des sexes et des individus conscients de leur existence, préconisaient l’avènement de la néo anarchie républicaine, la suppression des privilèges ainsi que la remise en question de tous les dogmes qu’ils soient saints ou non.

Comme il est rappelé dans le Codex « Impérium altiore » et dans celui de : « De historia mundi humani eiusque inventoribus astralibus », il fallait bien mettre un point final à cette Guerre Sainte qui faisait rage depuis trop longtemps. Aussi le Haut Magistroum de l’Impérium Solaris promulgua par décret Impérial une armistice pour les renégats Nietzschéens. Ce n’était pas par pure bonté, mais cela était plutôt dû au fait que le coût de la traque des derniers Nietzschéens devenaient prohibitive. Et comme le Haut Magistroum les jugea inoffensifs et hors d’atteinte, il put crier à la face de l’univers : « Par la grâce du Saint Dogme ! Que la paix règne, ainsi soit-il ! Que les égarés rejoignent le troupeau de l’Ecclésiaste, il ne leur sera fait aucun mal, pourvu qu’ils abjurent l’Hérésie Quantique. »

Mais si un certain nombre d’entre eux acceptèrent cette offre mirobolante, de fourbes Nietzschéens aussi sournois que des bahweins* à l’affut attendaient leur heure.

Tapis dans leurs nefs sidérales croisant aux confins de la ceinture du nuage d’Oort ils faisaient en sorte de se faire oublier.

Même les archives secrètes de l’Ordre cybernétique des Nietzschéens ne relatent pas comment cette organisation hérétique mit la main sur les travaux de Gédéon Spinoff. Tout ce que l’on sait, c’est que l’on peut encore contempler sur Mars, creuset de l’impiété, la statue géante du mathématicien à l’entrée du spatioport de Gédéon City. Cette sculpture tout en platine le représente debout, la tête renversée en arrière, se plantant une dague dans l’œil droit.

Très rares sont ceux qui connaissent ne serait-ce qu’une once du savoir des Nietzschéens. Mais ces mécréants athées, aux connaissances incommensurables, profitèrent à l’envie des travaux du mathématicien. Il s’en suivit la possibilité pour eux de parcourir l’univers sur des distances invraisemblables. Aussi ils énoncèrent très haut et très fort le credo des vérités quantiques, des onze dimensions, des galaxies posées à la surface d’un corp protéiforme qu’ils nommèrent faute de mieux le Maelström. Ainsi passer à travers ledit Maelström, permettait de raccourcir les parcours. Cependant, il fallut concevoir, car c’est le mot juste, une nouvelle race d’êtres capables de calculer le rien et l’infini. Aussi on les nomma les Valorem, ils étaient seuls aptes à établir les trajectoires spatiotemporelles. D’autant qu’à l’intérieur de ce corps, le temps revêtait des formes exotiques. Ainsi les Nietzschéens et les Valorem ouvrirent au nez et à la barbe de l’Impérium Solaris les premières routes galactiques à travers le Maelström.

Fort de leur nouvelle puissance, ils rallumèrent la guerre, qu’ils nommèrent guerre de l’intelligence. Bien vite ils furent à la tête d’une flotte technologiquement supérieur à leur ennemi de toujours. Et en moins d’une décennie, ils firent main basse sur toutes les routes spatiales. Cependant malgré leurs innombrables victoires, ils constatèrent amèrement qu’ils n’étaient pas assez nombreux pour assoir une domination sans partage, sur l’ensemble de leurs nouvelles conquêtes, de leurs nouvelles découvertes. Aussi les humains n’étant pas aussi nombreux qu’ils l’auraient souhaité et étant d’un naturel pragmatique ils envisagèrent deux choses :

Premièrement, la création d’entités IA capables de les seconder et deuxièmement, ils proposèrent la paix à l’Impérium Solaris ainsi que la création de l’Union Démocratique Interplanétaire, (UDI). Qui à l’origine était l’alliance des deux systèmes planétaires creuset de l’humanité. Une union historique dont le projet était d’augmenter leur potentiel commun de recherche et de développement intergalactique. Avant même le cout des guerres, cela avait été la plus grande levée de fond depuis l’aube des civilisations humaines, l’objectif premier était l'exploration des galaxies en vue de trouver de véritables planètes habitables et de découvrir de nouvelles ressources exploitables. Sachant que la majeure partie des bénéfices irait à l’humanité. De nombreux systèmes furent dotés de balises spatiales et de satellites relais mis au point par les Nietzschéens. Mais si l’humanité avait découvert quelques planètes porteuses d’espoir, elle avait trouvé aussi d’autres intelligences, pas toujours bienveillantes, ni heureuses de se voir dépouiller de leur biens. Sans compter qu’au sein même de l’UDI, l’Impérium Solaris ne voyait pas d’un bon œil les Nietzschéens et leurs alliés androïdes, cyborgs, et aliens siéger au Haut Conseil avec les mêmes droits. L’égalité étant la devise maitresse des Nietzschéens. Au fil des décennies, tensions, dissensions avaient fait leur chemin et l’UDI s’était scindée en deux. La Terre, Vénus et Mercure faisaient bande à part pour créer la Sainte Coalition Écologique Capitalistes Triomphante, SCECT.

Si dans bien des cas, l’UDI et la SCECT, pouvaient encore faire cause commune… surtout lorsqu’il fallait taper sur un tiers, il n’en allait pas de même pour EXO. Planète habitable, joyau oublié sur le bras de Persée et surtout dépourvue de civilisation aborigène. Le gâteau était bien trop tentant et c’était à qui aurait la plus grosse part. Bref ce fut de nouveau l’affrontement entre l’UDI et la SCECT. Une de ces guerres qui ne porte pas de nom, mais qui se cache derrière un acronyme tel que OPEP. Les combats commencèrent sur cette lointaine planète, pour bien vite se transformer en véritable guerre. Elle enflamma un grand nombre de mondes. Mais fort de leur haine de la religion et de leur puissance, les Nietzschéens, réaffirmèrent par les armes leur monopole des transports galactiques. Un traité donna la citoyenneté Nietzschéenne, à toute intelligence possédant un Ghost et désirant s’affranchir du carcan de la SCECT.

Mais l’Impérium Solaris n’avait pas dit son dernier mot. Leur Saint Dogme et la Très Sainte Inquisition Einsteinienne, abhorraient toutes sortes d’intelligence autres que celle possédant un génome humain. Aussi ils firent un bon technologique en matière de génétique et de communication en résonnance quantique. Ainsi grâce aux clones ésotériques, l’Impérium put aussi parcourir le Maelström. Il n’en fallait pas plus pour que la SCECT, rompe définitivement tous les traités fait avec l’UDI.

Ce fut le début de la troisième guerre, que la SCECT nomma Armageddon.

Cette fois ci l’affrontement dura des milliers d’années, sans qu’un vainqueur ne fut proclamé. D’innombrables systèmes planétaires furent dévastés, la Terre elle-même en paya le prix. De guerre lasse les belligérants conclurent un cessez-le-feu. Une sorte de paix armée. La Terre, Vénus et Mercure, restèrent entre les mains de la SCECT, qui estima que la Terre devait être une réserve génétique. Un vivier dont les humains seraient les poissons.

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