réponse à "nouvelle-instant"
de
muriel Maubec

Contexte : les trois Cartwright de Bonanza. Adam, Hoss et Joe sont demi-frères, ils ont le même père, Ben Cartwright, le rancher de Ponderosa, dans le Nevada des années 1875.
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Hoss est parti, nous laissant Joe et moi par terre.
Joe : « J'espère qu'il n'y a pas de scorpions ou de serpents qui traînent dans le coin....
Adam : Ce ne serait pas de bol, quand même, tu crois pas qu'on a eu notre lot d'embêtements pour aujourd'hui, hein, Joe ?
Joe : ouais... je ne me rappelle pas avoir connu une telle scoumoune.
Adam : Et ta tête, ça va ?
Joe : Oh oui. Je suis un peu sonné, mais ça va. Tiens, tu peux jeter un coup d’œil , ça saigne encore ?
(Nous étions en train de transporter des marchandises dans le chariot et soudain, il y a eu une sortie de piste, à cause d'une roue qui a cassé. Joe a été expédié en bas du siège. Moi je suis également mal en point, la chute a aggravé le tour de reins, que je me suis fait en fendant du bois.
Adam : attends, je regarde. Enlève le mouchoir, doucement. Stop, tamponne encore, ça saigne.
Joe : Oh... la vache, ça va pas s'arrêter !
Adam : calme-toi, et reste tranquille...
Joe : facile à dire, c'est pas toi qui pisse le sang....
Adam : Joe, tu crois pas que tu exagères un peu ? Tu vas pas me dire qu'un peu de sang va t'affoler.
Joe: Hé, j'n'en ai pas tant que ça !
Adam : Cinq litres, ça ne s'écoule pas comme ça. Et puis, c'est pas une artère qui est touchée !
Joe: qu'est-ce que t'en sais ?
Adam : Je le sais c'est tout. Si le sang giclait, je te dirais que tu as une artère de touchée et là, tu serais mal en point. Avec une artère touchée, on se vide très rapidement.
Joe : Ahahahaha, je suis mort de rire. T'en as d'autres des comme ça. Je te ferai remarquer que t'es pas mieux que moi avec tes reins bloqués. Attends, chut !
Adam : qu'est-ce qu'il y a ?
Joe : ça bouge dans le buisson.
Adam : mais t'arrête tes délires. Le coup sur la tête, ça ne te réussit vraiment pas.
Joe : j'te dis qu'ça a bougé, juste là, derrière le tas d'herbe. Adam, regarde ! J'te jure, y a quelque chose.
Adam : hé du calme, Joe. Tu vas pas te mettre à flipper, c'est le vent qui fait bouger les feuilles.
Joe : le vent, mon cul, oui.
Adam : Oh reste poli, tu veux ! C'est pas parce que tu as la tête en sang qu'il faut me parler comme si j'étais un chien.
Joe : OK, excuse-moi, Adam.
Adam : Excuses acceptées.
A ce moment là, nous voyons sortir du buisson deux petits lapins. L'un d'eux s'arrête, se dresse sur ses pattes, le museau en l'air, humant , respirant. Il tourne la tête à droite, puis à gauche, remue son petit nez frénétiquement, à l’affût du moindre danger. Il sera alors prêt à détaler, en quatre bonds et l'on ne verra plus que la petite touffe de son derrière. Mais pour l'instant, il ne bouge pas. Il s'avance en quelques petits sauts graciles. Nous sommes comme des mômes, fascinés par ce que nous voyons. Nous en avons chassé des lapins, mais celui-là, il a quelque chose de spécial. Il est quasiment à côté de nous. Je regarde sa tête, un peu allongée; toute en finesse. Et vous savez quoi, il a des yeux bleus. Si, je vous promets. Il a deux petits yeux malicieux qu'il tourne vers nous au gré de ses mouvements. Sa fourrure a des reflets grisés et par ci par là des chardons et des bouts de feuilles s'accrochent aux poils.
Combien de temps restons-nous à les regarder, je n'en sais rien. Nous sommes en extase devant leur charmant minois. Il aura fallu deux secondes, et deux petites bêtes pour nous faire oublier notre douleur. Qui l'eut cru ? Qui aurait pu penser que Joe et Adam Cartwright se laisseraient charmer par deux petits lapins sautillants ? Comme quoi, tout peut arriver. Enfin je préfère ça. Mine de rien, il m'a fiché la trouille Joe. Il aurait tout aussi bien sortir un crotale. Pas sûrs que nous serions restés à l'admirer comme nous le faisons maintenant avec les petits lapins. Et que se disent-ils ces petits lapins ? J'aimerai bien le savoir ? Qui sait, il y a peut-être une madame lapin et un monsieur lapin ! C'est sûrement ça, à voir comme ils se suivent. Enfin, ça fait plaisir d'en voir deux amoureux. Moi j'attendrai un peu avant de galoper derrière ma petite femme. C'est techniquement et momentanément impossible : je ne risque pas de galoper, encore moins sautiller avec les reins pétés, et puis nous nous sommes quittés fâchés. Alors faudra d'abord en passer par la réconciliation. Ho, remarquez; ça peut être agréable, la réconciliation finale.
"Oh ben non..."
Le galop des chevaux fait détaler les petits animaux. Les deux petits derrières disparaissent dans les fourrés. Adieu petits lapins; merci quand même de nous avoir fait passer le temps.
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En réponse au défi
Nouvelle-instant
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Là où il y a des lapins, tout va bien. | Chapitre | 2 messages | 1 an |
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