Titre 1 : Le jour où j’ai failli me taire à jamais
Réponse au défi littéraire « La peur d’écrire » proposé par Lia Coco
Texte :
J’ai longtemps eu peur d’écrire.
Pas de manquer d’idées.
Mais d’être trop. Trop fragile. Trop intime. Trop gay.
Trop moi.
À quoi bon exposer mes tripes
si c’est pour les voir piétinées d’un clic ?
À quoi bon coucher mes mots
si c’est pour qu’on m’accuse de vouloir « me faire remarquer »
quand je parle d’amour, de solitude ou de honte ?
Ce n’est pas la page blanche qui me tétanise.
C’est la violence du monde
quand il lit sans comprendre.
Quand il juge sans écouter.
Quand il raille sans savoir.
Un jour, on m’a dit que mes textes étaient trop personnels.
Qu’ils n’étaient pas « universels ».
Mais moi, je ne sais pas écrire autrement.
Mon encre, c’est ma peau.
Mes phrases, c’est ma voix quand elle a trop longtemps été coupée.
J’ai grandi dans le silence.
Celui où on apprend à cacher.
À réécrire son histoire pour qu’elle dérange moins.
Jusqu’au jour où j’ai compris
que ce n’était pas moi, le problème,
mais le regard qu’on me jetait.
Alors j’ai recommencé à écrire.
Pour ne plus m’éteindre.
Pour dire je suis là, même si tu préfères m’ignorer.
Pour tous ceux qu’on fait taire, qu’on efface, qu’on nie.
J’écris parce que j’ai survécu.
Et que ces mots, aujourd’hui, me tiennent debout.
Note d’auteur :
Ce texte, c’est ma voix debout après le mépris.
C’est un cri d’amour pour toutes celles et ceux qui ont peur d’écrire,
parce qu’ils ont trop souvent été jugés avant même d’avoir pu parler.
Moi, j’écris avec mes cicatrices,
parce que ce sont elles qui m’ont appris la vérité des mots.
— La Voix Qui Écrit
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