Le Tour. Je me souviens de Bernard Thévenet, vainqueur l’année de mes 10 ans, devant Merckx. Je me souviens de la torpeur d’après-midi de juillet, à l’heure de la marienne. Je me souviens, courbé sur mon biclou, gamin à l’âge où l’on se rêve champion. Je me souviens des images, des cartes postales, monts et vaux, bourgades et Champs-Elysées, le Galibier, le Tourmalet et tous ces noms à grimper et à rêver, la caravane, les pique-niqueurs en bordure, douce France, pourtant que la montagne est belle, comment peut-on imaginer… Ils sont partis d’Italie. Ils passeront à Valloire, Mâcon, Colombey, Troyes, Saint-Amand-Monbrond, Le Lioran, Aurillac, Pau, Saint-Lary, Loudenvielle, Nîmes, Gap, Barcelonnette, Monaco et arriveront à Nice après 3 492 kilomètres. Pour qui le voudra, il y aura des envolées, des vues d’en haut, des équipiers, des rois, du jaune, du vert et des pois rouges. Et toutes ces échappées belles, bienvenues goulées d’air pur.