Attachez-moi les mains
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Attachez-moi les mains et faites-moi danser
Pour que, cordes au corps, je croie à des horreurs,
Que j'oublie mes vagues terreurs d'être sensé,
Que je voie, dans vos yeux braqués, une lueur.
Riez des rires francs et des rires cachés,
Que je ne sache pas, ainsi emprisonnée,
Avec mon cœur qui bat comme un fauve lâché,
Si vous riez de moi, pauvre chose damnée,
Ou bien si vous riez de ceux qui précédaient,
Des animaux sauvages que vous avez domptés,
Créatures de rêve qui dans vos bras cédaient
Et pantins rougissants, misérables poupées,
Innocentes et nues, éclairées de vos feux
Et ne s'enfuyant pas quand la corde est coupée.
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