Paréidolie
Et partout les dieux et les déesses et les animaux sacrés
Jusqu'aux visages dans les murs et aux échos des forêts
Qui ressemblaient aux voix des ancêtres d'ancêtres
Secouaient la tête, indifférents et calmes.
Je ne suis pas celui qui fait.
Je ne suis pas celui qui choisit.
Je ne suis pas celui qui sait.
Ta réponse n'est pas ici.
Alors les héros des légendes
Les voleurs les charlatans
Les fanatiques les naïfs
Et toute la troupe des curieux
Arpentèrent cent et mille fois le monde
Pour toujours s'entendre dire :
Je ne suis pas celui qui fait.
Je ne suis pas celui qui choisit.
Je ne suis pas celui qui sait.
Ta réponse n'est pas ici.
Du dernier des anciens
Aux statues sacrées
Aux animaux qui parlent
Aux scarabées dorés
On interrogea tout le monde
Et personne ne savait ce qui l'avait créé
Ni ce qui l'attendait de l'autre côté
Ni comment influer, même modestement
Sur le cours de la vie et le monde et les gens.
Je ne suis pas celui qui fait.
Je ne suis pas celui qui choisit.
Je ne suis pas celui qui sait.
Ta réponse n'est pas ici.
Un vide glacial envahit l'humain.
Il y a quelque chose de plus grand que lui
Quelque chose qui fait, quelque chose qui sait
Quelque chose, même, qui choisit
Mais l'élu à l'épée luisante
Ni la pythie
Ni le seigneur tout paré d'or
Ni l'orphelin au coeur sans tache
Ne peuvent se jeter à ses pieds
Ni lui faire part des leurs prières.
Cette chose n'a ni yeux ni bouche
Elle n'a pas de corps et pas d'âme
Et si elle reste bonne pour eux
Si elle s'assure de leur bien
C'est un malaise de vertige
C'est une horreur sans nom
Que ni de près ni de loin
Elle ne ressemble à un humain.
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