Natacha

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Combien de temps restons-nous comme ça ? Une heure ? Dix minutes ? Impossible pour moi de le déterminer. Cette étreinte est comme une douce torture : elle me serre comme un étau et en même temps réchauffe mon coeur. La pluie a cessé. Ne tombe du ciel qu’une légère bruine. Je me sens tellement bien dans ses bras. Je crois bien que je n’ai jamais ressenti une pareille sensation.

Menteuse.

Non, c’est la vérité. Même dans ses bras à lui, tu …

La ferme.

Cette petite conversation avec moi-même me ramène les pieds sur Terre. Le poids de la culpabilité s’abat alors sur mes épaules telle une chape de plomb. Non seulement je donne de faux espoirs à Nathan mais en plus…

Qui parle de faux espoirs ? C’est qui…

  • Tu me raccompagnes s’il te plaît… Je… Je ne me sens pas très bien.
  • Pas de soucis.

Je n’ose même plus le regarder dans les yeux. J’ai tellement honte de moi… Lorsqu’il dépose sa veste sur mes épaules, un long frisson m’envahit, un frisson de délice. J’ai son odeur gravée sur moi à présent. Je souris à cette idée, bien qu’elle soit stupidement romantique. Il me prend la main et à nouveau une douce chaleur remplie ma poitrine. Tout le long du chemin qui mène à mon appartement, sa main ne lâche pas la mienne et avec son pouce il fait des petits ronds à la base de ma main.

Cette simple caresse a des répercussions qu’elle ne devrait pas avoir. La douce chaleur a pris la direction du sud et mon cœur s’est mis à danser le tango…

Oh mon dieu… comment ce simple contact peut-il…

Je me sens tellement stupide… Devant la porte de ma chambre, j’ose enfin le regarder. Il me semble si perdu que j’en ai les larmes aux yeux. Mon corps réagit alors bien avant ma jugeote et je me mets sur la pointe des pieds et passe mes bras autour de son cou.

  • Merci pour ce délicieux moment Jonathan. Merci d’avoir partagé ta chaleur avec moi. Merci, je lui souffle à l’oreille.

Mon corps entier frissonne et Jonathan plaque le sien contre le mien… et là je sens son désir pour moi.

Oooohhhh....

J’ai malgré moi un soupir rauque et j’enlève ses mains tentatrices de mes hanches. Je lui dépose un baiser sur la joue et j’ose attarder mes lèvres sur son visage, me retenant de descendre dans son cou, avant de me retourner pour m’enfermer dans mon appartement.

Je m’écroule au sol, le dos contre la porte : je laisse aller mes larmes pour tenter de laver, d’oublier cette culpabilité qui s’enracine dans mon cœur.

Uniquement la culpabilité ?

  • Nat… t’es là ?

Je sursaute. Nathan n’est pas rentré… Je frappe un coup.

  • Sérieusement ? Le vieux truc un coup pour oui deux coup pour non ?

Il a réussi à me redonner le sourire. Ok, va pour ce jeu. Nouveau coup.

  • D’accord, d’accord. Euh… Tu veux parler de ce qui s’est passé ?

Non. Je ne veux pas. Parce que je n’ai pas compris ce qui s’est passé.

Non. Tu ne VEUX pas comprendre. Différent.

Deux coups.

  • Ok. Comme tu voudras. Toujours amis quand même ?

Je ne peux pas le laisser comme ça. Je respire un grand coup et ouvre la porte. Le Nathan qui se trouve derrière est beau à en couper le souffle...

  • Bien sûr espèce d’idiot. Va te changer, tu vas attraper la mort !
  • Dit-elle. À plus tard Natacha.
  • À plus tard Nathan…

Je referme la porte sur cet après-midi, sur ce moment qui, bien qu’il ait été merveilleux, ne restera qu’un beau et doux souvenir…

Qui ne se réitérera plus jamais.

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