Juliette ne quitta pas son atelier,
La porte pour la première fois
Était fermée des regards indiscrets.
Oscar ne s’en offusqua pas
Il connaissait sa femme sur le bout des doigts
Elle devait confectionner avec joie
Une toile dont elle seule avait le secret.

Le papa, pour ne pas déranger son art
Habilla ses chérubins pour une balade.
La campagne blanchissant dare dare
Agrémentant leur promenade.
À chacun de ses pas, le brouillard
Céda sa place au soleil mordoré.
Les joues rosies par le froid de canard,
La petite troupe avançait émerveillée

Comment ne pas succomber au charme
De cette nature sauvage ?
Comment ne pas laisser échapper une larme
Devant ce spectacle sans ombrage ?

Le père écoutait le silence
Devant lui se dessinait une évidence
Le bonheur se composait de petits riens
Dans le sourire tendre et coquin
De ses chérubins joufflus,
Dans une main tendue
Pour avancer confiant et serein
Aujourd'hui et demain.