L'homme debout Synopsis
de
Edouard Maillet
Prologue
L’homme debout
Je m’appelle Édouard. J’ai quarante ans. Père de trois filles. Vendeur de rêves sur roues chez Alpha mobilités. Je suis sobre depuis sept mois. Et je suis en paix.
Cette paix, je ne l’ai pas toujours eue. Il fut un temps où je coulais, où l’alcool me tenait lieu d’oxygène, où une femme me détruisait méthodiquement devant mes enfants. Il fut un temps où je pensais que ma vie était finie avant d’avoir vraiment commencé.
Aujourd’hui, assis dans mon salon, mes filles dispersées entre leurs vies d’adolescentes et de jeunes adultes, je regarde en arrière. Pas avec nostalgie, mais avec la curiosité de celui qui observe le chemin parcouru. Comme on contemple une carte routière après être arrivé à une étape importante : le point d’ancrage.
Ce livre n’est pas une autobiographie classique. C’est une tentative de comprendre comment passer de l’homme brisé à l’homme debout. Comment transformer les chutes en marches, les échecs en leçons, les addictions en liberté.
Je ne vous raconte pas ma vie pour m’apitoyer ou pour régler des comptes. Je vous la raconte parce qu’elle contient des vérités que notre époque préfère taire. Des vérités sur la violence conjugale quand elle vient des femmes. Sur la perversion narcissique au féminin. Sur ces hommes qui se battent pour récupérer leurs enfants et qui finissent par y parvenir.
Mon histoire parle de masculinité blessée qui se reconstruit sans devenir toxique. De paternité conquise de haute lutte. D’amour détruit et d’amour retrouvé. De l’alcool qui enchaîne et de la sobriété qui libère.
Elle parle aussi de cette vérité simple : on peut toujours se relever. Même après avoir touché le fond. Même quand tout semble perdu. Il suffit d’accepter que la renaissance passe parfois par la destruction complète de ce qu’on était avant.
Ce prologue, je l’écris en dernier, comme promis. Parce qu’on ne peut raconter le sens d’une vie qu’une fois qu’on en a saisi la cohérence. Et aujourd’hui, je la saisis.
Chaque blessure avait sa raison d’être. Chaque chute préparait une remontée. Chaque erreur contenait une leçon. Rien n’a été vain, même ce qui m’a fait le plus mal.
L’enfant sous le cerisier, l’adolescent qui fumait par rébellion, le jeune homme qui tombait amoureux trop fort, l’adulte qui buvait pour oublier, le père qui se battait pour ses filles : tous ces hommes-là étaient moi. Ils m’ont mené jusqu’à celui que je suis aujourd’hui.
Je ne regrette rien. Pas même Nathalie, qui m’a autant construit que détruit. Pas même l’alcool, qui m’a montré mes limites avant de me révéler ma force. Pas même cette justice qui a voulu m’arracher mes filles, puisque cette menace m’a donné la rage de me reconstruire.
Ce livre est ma façon de dire merci. À David, l’ami indéfectible. À Elise, l’âme sœur de passage. À mes parents, solides malgré leurs failles. À mes filles, qui m’ont pardonné mes faiblesses et qui m’aiment tel que je suis.
Je pense à tous ceux qui m’ont fait du mal. Sans le savoir, ils m’ont rendu plus fort.
Cette histoire commence maintenant, par une maison d’enfance et un cerisier roi. Elle se termine par un homme qui a appris que la liberté n’a pas de prix, que l’amour paternel peut tout vaincre, et que la sobriété rend invincible.
Entre les deux, un chemin. Tortueux, douloureux, mais lumineux. Un chemin que d’autres empruntent peut-être en ce moment même, en se demandant s’ils vont s’en sortir.
À eux, je dis : oui. On s’en sort toujours. À condition d’accepter de lâcher ce qui nous coule pour attraper ce qui nous sauve.
Voici mon histoire. Elle commence par la fin, comme toutes les histoires qui finissent bien.
Ce que j’appelle ma vie n’est pas derrière moi : c’est une lumière qui marche devant.
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