Les conneries...

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Il avait envie de dire des conneries, peut-être parce qu’il avait un peu bu, peut-être aussi parce que les conneries lui venaient de façon directe dans le cerveau alors que les autres pensées, plus profondes, plus dérangeantes, ne faisaient que passer mais ne s’arrêtaient jamais dans ses réflexions. Et c’était pas plus mal, il en aurait eu des insomnies.

Il rentra dans l’appart et appela Mégane. Pas un bruit, c’était étrange, elle finissait le job avant lui. Elle devrait être là. Un frisson lui parcouru l’échine à la façon d’une main fantôme baladeuse. Il sursauta :

- Euh…J’ai le hoquet ; je grandis en connerie, dit-il bien fort pour se donner du courage et pour expliquer son sursaut de trouillard.

Personne ne lui répondit. C’était franchement flippant. Il crut entendre comme un grattement dans la salle de bains et s’y dirigea tout à coup confiant, espérant trouvé Mé… Il sursauta à nouveau et glissa dans quelque chose de gluant, couleur chocolat rose, en criant :

- Eh, eh…Mieux vaut pas sauter dans la merde ; ça éclabousse.

C’était pas de la merde, c’était du sang en paquet, du sang en gelée, un truc immonde. Il s’étala direct dedans en hurlant encore une connerie, ça lui sortait de la bouche sans qu’il puisse se contrôler et ça lui donnait l’espoir de maîtriser quelque chose dans ce bourbier de cauchemar :

- Beurk, Dégueu ! …Des fois, j’me lève, et d’un coup, j’suis debout.

Et là, à quatre pattes dans la mélasse rougeasse, il vit le corps de Mégane, tout désarticulé, inséré dans le meuble sous l’évier !

- AAAAHHHAAHHH !!!! Mais bon sang, qu’est que….C’est pas possible.

Il n’arrivait pas à se relever, il glissait, il patinait, il dérapait. A ce moment là de sa déroute il entendit une voix. Une voix qui était la sienne, qui pérorait, qui jacassait, en étouffant des rires idiots entre deux aphorismes à la noix :

- Moi, voyez-vous, disait la voix, je suis très famille quand c’est pas la mienne. Et là il faut bien dire que c’est un peu ma famille sans l’être vraiment, c’est ma voix autant que la tienne mon gars. Et je sens moult conneries qui fourmillent derrière mes yeux et qu'attendent que j'ouvre ma gueule pour s'épancher, alors je peux faire ce que je veux, pas vrai ? En fait, en fête devrais-je dire, euh…eh bien… Je crois que la vie est adepte de l’humour noir...

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