Chapitre 8
Deux jours après notre rencontre avec monsieur et madame Novotny, nous avons décidé de rendre visite à Agathe Felding pour lui demander si elle a récupéré la montre à gousset. Nous sommes partis en début d’après-midi au château des Felding et avons retrouvé Agathe dans son jardin. Après quelques minutes de discussion, elle nous a proposé de nous installer à une table qui était dans son jardin. Pendant ce temps, elle est allée préparer du café. Elle est revenue peu après.
- Alors, détective, qu’avez-vous découvert ?
- Ce que je vais vous dire va vous faire beaucoup de peine, et j’en suis vraiment désolée. Je ne voulais pas vous l’annoncer si tôt, mais l’enquête doit avancer et vous pourriez beaucoup aider.
Soudain, le visage d’Agathe s’est assombri, réalisant que Thomas et moi avions compris la vérité.
- Vous étiez pour votre mari ?
- Bien sûr que j’étais au courant pour Charles et Alice Harvey, tout comme vous. J’ai trouvé les lettres qu’Alice lui écrivait. Ces lettres que vous avez prises dans le bureau de Charles, d’abord la première dans un tiroir fermé à clé, puis le reste dans la bibliothèque et dans ses documents. Comme vous, je me suis rendue au rendez-vous qu’il avait noté dans son agenda et je les ai vues dans ce café, je les ai observées de l’extérieur pendant plus d’une heure. Je n’ai pas dit à Charles que j’avais tout découvert. Et avant que vous ne me posiez la question, je sais qu'Alice est enceinte et que le bébé qu’elle attend est celui de mon mari. Je sais aussi que mon mari avait des soucis d'argent et qu'il a dû vendre sa montre à gousset, un cadeau de son père. Cela m'a beaucoup touchée car il y tenait énormément. J'ai donc décidé de la racheter chez le prêteur sur gage.
Thomas et moi étions sans voix, elle était au courant de tout depuis le début.
- Comment savez-vous tout cela ?
- J'ai aussi mené ma propre enquête, que ce soit sur la mort de mon mari ou sur vous. Je sais que vous avez du mal à avancer dans l'enquête, ce qui ne vous était jamais arrivé auparavant. Et je sais également que vous avez tout arrêté pour prendre une pause de plusieurs semaines dans une maison de campagne, et que c'est Clara, votre secrétaire, qui a relancé l'enquête. La première fois qu'elle est venue, c'était pour chercher de nouveaux indices dans le château. Elle m'a fait croire que vous aviez oublié votre carnet là-bas, ce qui lui a permis d'accéder au bureau de mon mari et de découvrir la première lettre écrite par Alice. Et que vous êtes tous les revenues par la suite pour rechercher les autres lettres. Vous êtes tous les deux revenus ensuite pour chercher les autres lettres. C'est aussi elle qui a tenté de rencontrer Alice au café.
- Cela ne m'explique pas comment vous avez pu obtenir toutes ces informations sur l'enquête et sur nos découvertes.
- Eh bien, détective, vous savez que les secrets finissent toujours par se savoir.
- Madame Felding, avez-vous tué votre mari ?
- Je m'attendais à cette question, qui est tout à fait logique après ce que je viens de vous révéler. Mais la réponse est non, je n'ai pas tué mon mari. Je l'aimais profondément, même si j'ai découvert qu'il aimait une autre femme. Si je vous ai fait ces révélations, c'est parce que je veux enquêter avec vous pour retrouver le véritable coupable.
Nous avons quitté Madame Felding et sommes partis vers la maison de campagne. Pendant tout le trajet, aucun de nous n'a parlé. C'est en arrivant que j'ai décidé d'aborder le sujet.
- Que penses-tu de la suggestion qu'Agathe nous a faite ?
- Je suis partagée. D'un côté, cela pourrait être une bonne idée, elle pourrait vraiment nous aider dans cette affaire. Mais de l'autre, elle fait aussi partie des suspects, donc il ne faut pas oublier qu'elle pourrait être celle qui a tué son mari. Et toi, qu'en penses-tu ?
- Je pense la même chose que toi. Mais si elle avait vraiment tué son mari, quel serait son intérêt de nous parler de ce qu'elle sait sur nos découvertes ?
- Quoi qu'il en soit, nous devons prendre le temps de réfléchir à tout cela, car ce n'est pas une décision à prendre à la légère. Si elle enquête avec nous, nous pourrions avoir affaire soit à une femme cherchant la vérité sur la mort de son mari, ou soit à une tueuse.
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