Chapitre 12
Le jour du rendez-vous avec Victor Novotny
Le jour du rendez-vous entre Agathe et Victor était enfin arrivé. Thomas et moi sommes allés chercher Alice chez elle, puis nous nous sommes rendus chez Agathe. En arrivant, Thomas a décidé de cacher la voiture à l'orée de la forêt voisine afin que Victor ne sache pas que nous étions là.
Agathe nous attendait avec impatience. Nous avons discuté tous les quatre pendant quelques minutes, puis l'heure du rendez-vous approcha. Alice, Thomas et moi sommes allés nous cacher dans la cuisine pendant qu'Agathe recevait Victor dans le salon. De là, nous pouvions entendre leur conversation et intervenir si la situation venait à dégénérer.
Victor arriva quelques minutes plus tard. Agathe l’accueillit et ils s’installèrent dans le salon. Après quelques échanges banals, Agathe le regarda droit dans les yeux et posa la question qui allait faire basculer toute l’enquête.
- Victor, as-tu tué Charles ?
- Non ! Pourquoi penses-tu cela ? Charles était mon ami, jamais je ne lui aurais fait de mal.
- Tu mens ! Je sais tout, alors dis-moi la vérité. J’ai besoin de savoir pour pouvoir tourner la page.
- Mais enfin, Agathe, qui t’a mis cette idée en tête ?
- J’ai mené mon enquête avec le détective Cornwell et Clara Wylmare, et nous avons tout découvert. Tu as tué Charles parce qu’il t’avait vendu un collier avec une fausse pierre en quartz rose.
- Tu es sûre de vouloir entendre la vérité ?
- Oui, j’en suis sûre.
Victor baissa la tête, puis, après un silence pesant, il avoua enfin...
- Lorsque j’ai acheté le collier avec la pierre en quartz rose, j’ignorais qu’elle était fausse. Je l’ai découvert lors d’un dîner chez la famille de Noélie. Un de ses oncles a immédiatement remarqué que la pierre était une imitation. J’ai été humilié devant tout le monde. Ils se moquaient de moi, disant que je m’étais fait arnaquer comme un débutant.
Il marqua une pause, puis reprit d’une voix tremblante.
- J’avais confiance en Charles, et il m’a trahi. Ce soir-là, avant le dîner chez vous, je suis allé le voir pour lui demander des explications. Il m’a avoué qu’il ne pouvait pas me rembourser, il avait donné une partie de l’argent à son ami qui avait fabriqué le collier et avait déjà dépensé le reste. J’ai tout de suite pensé qu’il m’avait volontairement escroqué pour régler ses dettes. J’étais furieux. Charles était censé être mon ami, mais il m’avait trompé sans le moindre scrupule.
Son regard se durcit tandis qu’il poursuivait...
- Pendant le dîner, je l’ai observé rire, discuter, comme si de rien n’était. Aucun remords, aucune culpabilité. C’est là que j’ai décidé de me venger. Quand ma femme m’a demandé d’aller chercher son gilet dans la voiture, j’ai attrapé mon manteau accroché à la patère de l’entrée et l’ai enfilé. À ce moment-là, j’ai remarqué que Charles était seul dans le salon. J’ai su que c’était le moment parfait.
Sa voix se brisa légèrement, mais il continua.
- J’ai pris un chandelier posé sur un meuble dans l’entrée et je me suis approché de lui par-derrière. Il n’a rien vu venir… Je n’ai eu besoin de le frapper qu’une seule fois avant qu’il ne s’effondre sur le sol. Puis, je suis sorti précipitamment, j'ai enlevé mon manteau et essuyé les traces de sang sur mon visage. Je l’ai ensuite mis dans ma voiture avec le chandelier, et j’ai récupéré le gilet de Noélie pour ne pas éveiller de soupçons.
Il lâcha un profond soupir avant d’ajouter...
- Quand nous sommes rentrés, j’ai tout avoué à Noélie. Elle m’a aidé à brûler mon manteau et à faire disparaître le chandelier.
Après ces révélations, nous sommes immédiatement sortis de la cuisine. Thomas s’occupa de Victor pendant qu’Alice et moi restions auprès d’Agathe. Agathe mit du temps à assimiler ce qu’elle venait d’entendre. Elle n’aurait jamais imaginé que les personnes en qui elle avait le plus confiance, celles qu’elle considérait comme des proches, puissent être capables d’un tel crime contre l’homme qu’elle aimait.
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