Nous avons tant de larmes et si peu de moyens

La poésie est sans doute le seul genre où les auteurs sont plus nombreux que les lecteurs. Ou comme l'écrit Enzensberger : le besoin d'écrire des poèmes coexiste avec l'horreur d'en lire.
Qu'on me permette d'introduire ainsi mes poèmes par ce constat. Que les causes en soient connues ne signifient pas qu'on puisse les résoudre, même collectivement. On sait que la poésie est maltraitée à l'école, qu'elle est délaissée par les grandes maisons d'édition, et que le risque d'entre-soi des rares poètes qui parviennent à arracher à l'indifférence une audience fragile, dans un contexte de perfusion aux aides publiques, n'aide pas forcément à faire naître de grands textes.
Constat amer, qu'il est coûteux de dire, car je ne sais pas si mes poèmes méritent mieux que cet oubli.
Et bien que ces poèmes soient moins amers que mon constat, c'est bien la toile de fond qui semble les accueillir, et c'est pour cette raison que j'ai pris le risque de donner à mon recueil un titre larmoyant. Ce titre est le vers d'un poème que j'ai abandonné. Le poème était mauvais, vous ne perdrez rien à ne pas le lire. Mais j'ai gardé ce vers. Bien sûr, il aurait été artificieux de le coller ailleurs, et ce n'est que maladroitement et déçu que j'ai tenté de le faire. C'est une chose curieuse de voir un vers vous rester sur les bras. Vous le gardez, vous le gardez, mais vous n'avez rien à en faire. Le recycler en titre devrait-il me faire honte ? Je trouve ça plutôt drôle. C'est comme si je posais un poids sur une feuille tremblante, pour qu'un coup de vent ne l'emporte pas.
Allons voir si le reste est vraiment aérien.
Merci, amis poètes.
Qu'on me permette d'introduire ainsi mes poèmes par ce constat. Que les causes en soient connues ne signifient pas qu'on puisse les résoudre, même collectivement. On sait que la poésie est maltraitée à l'école, qu'elle est délaissée par les grandes maisons d'édition, et que le risque d'entre-soi des rares poètes qui parviennent à arracher à l'indifférence une audience fragile, dans un contexte de perfusion aux aides publiques, n'aide pas forcément à faire naître de grands textes.
Constat amer, qu'il est coûteux de dire, car je ne sais pas si mes poèmes méritent mieux que cet oubli.
Et bien que ces poèmes soient moins amers que mon constat, c'est bien la toile de fond qui semble les accueillir, et c'est pour cette raison que j'ai pris le risque de donner à mon recueil un titre larmoyant. Ce titre est le vers d'un poème que j'ai abandonné. Le poème était mauvais, vous ne perdrez rien à ne pas le lire. Mais j'ai gardé ce vers. Bien sûr, il aurait été artificieux de le coller ailleurs, et ce n'est que maladroitement et déçu que j'ai tenté de le faire. C'est une chose curieuse de voir un vers vous rester sur les bras. Vous le gardez, vous le gardez, mais vous n'avez rien à en faire. Le recycler en titre devrait-il me faire honte ? Je trouve ça plutôt drôle. C'est comme si je posais un poids sur une feuille tremblante, pour qu'un coup de vent ne l'emporte pas.
Allons voir si le reste est vraiment aérien.
Merci, amis poètes.
Licence CC - Attribution - Pas d'utilisation commerciale - Partage dans les mêmes conditions
31 chapitres d'une minute en moyenne
Commencer la lectureTable des matières
Commentaires & Discussions
la page blanche qui suit | Chapitre | 1 message | 1 an |
cimetière | Chapitre | 3 messages | 1 an |
à trois reprises | Chapitre | 1 message | 1 an |
la pluie | Chapitre | 2 messages | 1 an |
une toute petite chose | Chapitre | 14 messages | 1 an |
jardin vide | Chapitre | 1 message | 2 ans |
page d'un carnet de voyage islandais (2) | Chapitre | 1 message | 2 ans |
les bâches noires | Chapitre | 6 messages | 2 ans |
la nouvelle | Chapitre | 3 messages | 2 ans |
une déposition | Chapitre | 3 messages | 2 ans |
tout ce qui avait une ombre la perd | Chapitre | 3 messages | 2 ans |
Richard Brautigan | Chapitre | 3 messages | 2 ans |
brèves | Chapitre | 3 messages | 2 ans |
stèles muettes | Chapitre | 2 messages | 2 ans |
la case lu | Chapitre | 1 message | 2 ans |
les poètes étaient encore dangereux | Chapitre | 2 messages | 2 ans |
une poignée d'arbres | Chapitre | 0 message |
page d'un carnet de voyage islandais (1) | Chapitre | 0 message |
page d'un carnet de voyage islandais (3) | Chapitre | 0 message |
André Chénier | Chapitre | 0 message |
Hildegard et mon chien | Chapitre | 0 message |
comme ces statues blanchâtres | Chapitre | 0 message |
le moindre mal | Chapitre | 0 message |
Macromegas | Chapitre | 0 message |
le tympan de la terreur | Chapitre | 0 message |
supersommation | Chapitre | 0 message |
le poison est sur la table | Chapitre | 0 message |
moins de bruit | Chapitre | 0 message |
granit | Chapitre | 0 message |
Venera 9 | Chapitre | 0 message |
l'église est désormais trop grande | Chapitre | 0 message |