Un père qui sue !

3 minutes de lecture

La porte d’une des chambres de purification s’ouvre. Une fumée gigantesque d’un gris foncé s’en échappe. Un homme en sort, tandis qu’Adéola avance vers lui.

— Ça y est Zayn, ta purification est finie.

— Ah, c’est toi Adéola ? – répond-il encore dans les vapes. — À chaque fois que je sors d’ici, je suis toujours… mélancolique, ou un truc du genre… mais je ne sais pas pourquoi.

— C’est normal. Durant ta purification, ton âme et ton sang se remémorent toutes tes anciennes vies. C’est d’ailleurs la règle numéro 7 : toute âme passant par la Chambre de Purification est soumise à la Loi de l’Émotion Résiduelle. Dès sa sortie, elle est envahie pendant soixante secondes par l’émotion dominante qu’elle porte envers l’ensemble de ses vies antérieures.

— Haha… Tu veux me dire que je suis triste des vies que j’ai menées ? Ne te fous pas de moi.

— Ce n’est pas «moi» qui le dis, c’est simplement la règle.

C’est alors qu’Adéola et Zayn arrivent sur une sorte de plaine transparente, presque arc-en-ciel, qui semble ne pas se poursuivre.

— C’est bon, nous sommes arrivés – affirme Adéola. — La Chute de la Vie.

— Ouais – répond Zayn. — C’est ici que je vais devoir attendre de naître, comme la règle numéro 8 nous l’oblige. Il reste deux mois en temps humain, ça va passer vite. Je vais pouvoir voir ce que fait ma future mère en attendant.

— Ta mère habite dans le même pays que ton ancien père, Ferrega – informe Ronda, qui vient d’arriver. — Il semblerait qu’elle ait décidé d’arrêter ses études pour suivre son chéri, le fils du PDG d’un grand groupe pharmaceutique.

— Quoi !? Bon tu me diras, continuer ses études enceinte aurait été compliqué. Il s’appelle comment mon nouveau père ?

— Richard Henri Cloiret, héritier de la famille Cloiret. Une famille ayant fait fortune dans le domaine pharmaceutique – déclare Ronda.

— Décidément je choisis plutôt bien mes pères héhé. En même temps, ça serait le comble de s’appeler Richard et être pauvre !

— Je suis bien contente de ne pas pouvoir ressentir le malaise qu’a dû créer ta blague – déclare Ronda, avec Adéola derrière qui confirme ses dires. — Pour en revenir à ton père, il a rencontré ta mère alors qu’il s’était grièvement blessé en vacances. Il charma ta mère qui était alors en stage à l’hôpital.

— Héhé, ça c’est un père entreprenant ! Grâce à ça, je vais pouvoir vivre une vie de roi ! Mais en attendant, c’est parti pour les regarder vivre jusqu’à ma naissance !

Quinze jours s’écoulent jusqu’à lors.

— Alors, comment ça se passe ? – demande Adéola.

— Impeccable. Maman passe ses journées à l’appartement, elle a des amies qui viennent l’aider pendant que papa est au boulot.

— Ça a l’air d’aller pour elle – répond Adéola, un sourire aux lèvres.

— Ouais, une famille tout ce qu’il y a de plus normale et qui a de l’argent. Je vais pouvoir vivre tranquillement tout en essayant de ne pas faire n’importe quoi !

C’est la première fois que Zayn répond de la sorte. Adéola est très surprise mais contente.

— Je suis aussi content de l’entendre – intervient Ronda. — J’espère que tu vas faire honneur à ta mère et ton père qui travaillent d’arrache-pied ! D’ailleurs, où est-il ? Il se fait tard chez les humains.

— Il doit être en train de faire des heures supp. Devoir reprendre une aussi grosse entreprise et s’occuper d’une famille, il doit suer… Tiens, on va aller le voir.

« — HAN HAN, OUI VAS-Y CONTINUES !

— T’AIMES ÇA HEIN ? SALE COCHONNE ! »

— QUUUOOOOOIIIIIII ? – s’écrient-ils tous.

— À ÇA POUR SUER, IL SUE L’ANIMAL ! – CRIE RONDA.

— N’EN RAJOUTE PAS RONDA ! – REPOND ADEOLA.

— DONNEZ MOI UNE CORDE, JE VAIS ME SUICIDER ! DECLARE ZAYN.

— TU NE PEUX PAS MOURIR TRIPLE ANDOUILLE ! – INFORME ADEOLA.

— ET POURQUOI LE NARRATEUR CRIE AUSSI ? LA FERME ! – ME DISENT-ILS TOUS !

Ah euh… pardon…

— Mais comment c’est possible ? – se demande Zayn. — Et je n’arrive même pas à m’énerver car je ne peux pas !

— Eh beh, et dire que tout ça partait bien – déclare Ronda. — On peut dire que tout est foutu.

— NON – s’écrie Zayn, — tout n’est pas encore fini tant que mon trompeur de père ne casse pas la règle ultime des trompeurs.

— La règle ultime des trompeurs ? – se demande Adéola.

— Eh oui, vous n’êtes pas les seuls à avoir des règles. Règle ultime du trompeur !! : En trompant ta cocue de compagne avec une autre, tu dois aussi tromper ses sens ! En gros, il faut qu’il fasse en sorte qu’elle ne sache RI-EN !

Tout n’est pas fini ! Rien ne doit troubler la future vie paisible de Zayn !

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Kayin_ ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0