2
Rien, il n’y a rien sur la chaise. Néanmoins, le froid est toujours présent. Je grelotte encore.
« Maman a dû couper le chauffage. »
Je décide de faire demi-tour pour allumer ma chambre. Mes pieds s'enfoncent de plus en plus dans le liquide. Ce n’est pas normal. Une goutte tombe sur ma joue. Je me stoppe net.
J’attends.
Pas de rire, pas de souffle froid. Rien.
« Qu’est-ce qui se passe ? »
Mon pied se soulève pour se poser un peu plus loin. Le sol devient visqueux.
J’entends mon chat miauler. J’arrive à l'interrupteur.
- N’allume pas, rugissa la voix.
Son ton était froid.
- N’allume pas, ou tu le regretteras.
Mes poils s’hérissèrent et je me retourne en une fraction de seconde.
J'observai ma chambre plonger dans le noir. Aucun mouvement. Je m’avance doucement près de mon lit.
Je l’ai entendu. La voix, le rire. Il provient de là.
Au plus je m’approche, au plus je m’enfonce dans le liquide visqueux.
Devant le lit, je décide de poser mes genoux sur le sol.
- Ne regarde pas ! Susurra la voix. Ou tu le regretteras.
J'hésitai, un instant. Puis, je me baissai encore plus.
- Je t’avais prévenu.
La voix n’était plus qu’un murmure.
Mes yeux rencontrent des pupilles ovales. Elles étaient dilatées. Bleue froid.
« Qu’est-ce que j’ai fait ! »
L’ombre bougea vite. Elle s’élança vers moi.
Je reculai et glissai dans le liquide visqueux. Mes habits en étaient remplis.
Je sentis que l’on m’agrippait la cheville pour me tirer. J'essayai d’attraper quelque chose pour éviter d’être traîné sur le sol, en vain.
Mon cœur allait lâcher. J’avais peur. Qu’est-ce que tout cela signifiait.
Il faisait sombre, glaciale. Tout ce que je voyais était des pupilles… de chat. Elles apparaissaient une à une.
La traction sur ma cheville augmenta. L’ombre me tirait beaucoup plus vite. Mon dos devenait douloureux à force de frotter sur le sol qui devenait de moins en moins lisse.
« C’est un cauchemar ! je veux me réveiller »
Je laissai échapper un cri de douleur. Des aiguilles me lacéraient la peau des jambes. Non pas des aiguilles, des griffes.
Un rire sombre s’associa à mes cris.
- Je t’avais prévenu.
Annotations
Versions