Le jour où tout m'a crié dessus
Ce matin, le volet cassé s’est remis à grincer. Pas un petit grincement nostalgique, non. Un hurlement métallique, comme si la maison elle-même voulait me réveiller à coups de reproches. J’ai ouvert les yeux sur l’orange fluo du mur, cette couleur que j’avais choisie en pensant à l’énergie, à la joie. Aujourd’hui, elle me brûle les rétines. Elle me crie dessus. Elle me dit : "Tu n’as rien fait de ce que tu voulais faire."
Le cactus sur le rebord de la fenêtre me regarde, imperturbable. Lui, il survit sans eau, sans attention. Moi, je suis là, à me débattre avec mes pensées, mes listes, mes envies qui s’effilochent. Il est vert, piquant, vivant. Je suis floue.
Je voulais écrire. Créer. Ranger. Avancer. Mais tout semble me résister. Même la lumière qui passe à travers le prisme arc-en-ciel suspendu au plafond me paraît fausse. Trop belle pour ce jour. Elle danse sur le sol, comme si elle se moquait de moi. Comme si elle disait : "Regarde, le monde continue sans toi."
Alors je reste là, au milieu du chaos organisé, avec ce foutu volet qui claque, ce mur qui hurle, ce cactus qui juge, et cette lumière qui parade. Et moi, je n’ai même pas l’énergie de leur répondre.
Sayari

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