Les rochers victorieux
Des rochers parcourus de petits crabes verts et de quelques coquillages solidement agrippés à leur surface, voilà tout ce qu’il reste de la présence de la mer. Elle semble s’en être allée pour de bon, sans aucune promesse de retour. À moins qu’elle revienne sous la forme d’un effrayant et gigantesque tsunami balayant toute la côte, couchant et emportant tout ce qui se dresse face à lui, nous compris. Dans ce cas là, respirons une dernière fois la brise marine, et estimons-nous heureux d’avoir pu faire la chasse aux couteaux et aux palourdes. Heureux d’avoir laissé nos lourdes empreintes dans l’estran et de l’avoir fait malgré les caprices du temps. Nous ne laisserons pas de traces de notre fragile existence, ou peut-être les lambeaux de nos cirés jaunes et de nos corps déchirés par les arêtes vives des rochers victorieux.
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