K...oalas

2 minutes de lecture

Je surfais agilement sur la vague des rencontres sans trop en pâtir quand je croise la route d’un gentleman un poil torturé. Un homme sensible qui se confie aisément, qui semble s’intéresser à ma personne (ce qui me change un peu, j’avoue). Ses deux photos de profil sont d’une simplicité désarçonnante (une de face, une de profil). Elles traduisent une certaine ironie, à l’image d’un malfrat dont on a tiré le portrait au commissariat et condamné pour faute grave, en l’occurrence : errance incontrôlée sur un site de rencontres. Du coup, j’en oublie de demander d’autres photos. Peu importe, quelque chose m’intrigue déjà chez lui.

Un rendez-vous est fixé devant un pub. J’arrive en avance et j’attends sans rien attendre de particulier. D’un seul coup, il apparaît face à moi, grand, souriant et me séduit immédiatement. La soirée se déroule, charmante même si nous devons nous égosiller pour nous entendre dans le brouhaha du concert attenant. L’envie d’étirer la veillée pour ne pas qu’elle se termine déjà. Il me raccompagne chez moi et m’embrasse proche de la commissure des lèvres… vibrant. Des échanges de SMS plus tard, je comprends qu’il n’est pas prêt pour une rencontre (Furtive ? Sérieuse ? ou tout court ?) bien qu’il semble intéressé. Le cul entre deux chaises, ma foi.

Au moins deux semaines passent avant que l’on se revoie (je m’invite chez lui). La discussion est toujours aussi agréable. Une foule d’intérêts en commun. Il se fait tard. L’intuition (que je n’écoute pas) me fait hésiter à rester, mais j’ai trop bu. Je reste donc et là tout s’accélère soudain, des baisers, des caresses, des câlins. Il joue d’effet de surprise. Je me laisse conquérir, étonnée sans arrêt de son audace. L’ivresse des sens. Le temps en suspens. Nous sommes deux adolescents collés, se goinfrant (trop vite, trop fort ?). Et pourtant… c’est si bon. Le jour d’après est bien avancé. Impossible de se séparer. Hâte de se revoir déjà. Ce sera chez moi.

La gourmandise est un vilain défaut, dit-on. Certes, mais elle est également le choix de se faire plaisir tout simplement sauf… lorsque la boulimie s’invite et provoque une indigestion passagère. Pas prêt ? Trop prêt ? Je ne comprends plus rien. Le baromètre s’affole et implose. Je cesse d’apprécier son audace. Douche froide. Mise à la diète. Carence. Absence. Distance. Une fin d’histoire en eau de boudin.

Conclusion : Succomber aux plaisirs de la chair est à ses risques et péril.

Actions à mettre en place : Poser les bonnes questions en amont. Se faire désirer plus longtemps.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Anaid Retinperac ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0