Chapitre 16 (6/7)

2 minutes de lecture

Une musique assourdissante me perça les tympans. Cette agression sonore me poussa instinctivement à me couvrir les oreilles. Mais c’était comme tenter d’attraper de l’air. Mes oreilles étaient ses oreilles.

Mes yeux, à l'unisson avec les siens, balayèrent la pièce. Une lumière rose tamisée enveloppait l'espace et révélait des barres de pole dance trônant sur plusieurs scènes. Deux femmes, silhouettes félines, s'échauffaient autour de ces instruments de séduction.

Un malêtre profond m'envahit, le même qui étreignait Sofia. Elle portait un bustier rose à froufrous noirs, un accoutrement qui la mettait mal à l'aise.

— J'ai l'air ridicule là-d’dans, lança-t-elle à la blonde qui lui faisait face.

— Mais non, tu es très bien, répondit l'autre, tu es attendue dans le salon privé, un groupe t'a réservée pour la soirée. Tâche de bien te comporter.

Sofia fit la moue, son dégoût perceptible.

— Je suis obligée ? demanda-t-elle, la voix implorante.

— Oui, c'est le but d'une réservation, ma belle, affirma la blonde.

Celle-ci ajusta le bustier de Sofia et remodela la forme de sa poitrine. Puis elle la pivota et lui désigna une pièce au fond de la salle.

— Tiens-toi droite et fais ressortir tes seins, lui intima-t-elle.

Sofia s'engagea vers le salon VIP, mais la blonde la rattrapa.

— Attends !

D'un geste brusque, elle abaissa le bustier de Sofia, dévoilant ses tétons. Son but était de masquer les vergetures qui marquaient le bas de son ventre, traces indélébiles de sa grossesse.

— Fais attention à ne pas leur montrer ça, c'est un tue-l'amour, avertit-elle.

— Je t'emmerde, Talia ! rétorqua Sofia, blessée.

Fière de ses marques, elle entra dans le salon VIP, où des hommes la détaillèrent avec convoitise, leurs regards lubriques et leurs braguettes déjà gonflées.

Sans autre choix, Sofia s'avança et commença à danser. L'un des hommes posa une main sur ses fesses.

Je me sentais oppressé, violé, réduit à un objet. La détresse de Sofia était palpable, son désir de fuir immense. Malheureusement, elle était piégée. Je suffoquais.

— Stop ! hurlai-je.

La scène se figea. Ma respiration se libéra, délivrée d'un poids invisible. Je m'effondrai sur le sol. Ma tête me lançait, mais je l'ignorai. Ma priorité était d'aider Sofia. Me relevant, je m'approchai d'elle. Sans réfléchir, je commençai à lui parler.

— Je sais que tu te sens pas bien, Sofia. Mais tout ça, c'est terminé. Ta fille est heureuse grâce à toi, grâce à ton combat. Tu as accompli ce que tu souhaitais pour elle. Tu as réussi. Son bonheur fait le tien. Tu es une personne merveilleuse, une combattante. Tu as fait un super boulot.

L'âme de Sofia changea de couleur. Mes paroles l'avaient touchée, car son aura était désormais rose pâle. Peut-être devrais-je rembobiner le temps pour l'aider autrement, pour que son âme retrouve sa blancheur immaculée.

Mais, je n'en eus pas la possibilité. Je sentis la main du professeur sur mon épaule, et sa voix résonna dans mon crâne, me rappelait à la surface.

Annotations

Vous aimez lire Lexie_dzk ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0