Chapitre 4

4 minutes de lecture

 [...] Tante... Non, ne me laisse pas.

- Julia. Mon trésor, écoute moi. Je... oh mon trésor, je suis tellement désolée.

Qu'est-ce que? Non- tante s'il-te-plaît. Ne me fais pas ça. Je ne comprends pas.

- Pardonne-moi. Mais je ne peux pas continuer ainsi. Il est temps...... jamais Julia, tu ne dois jamais t'en séparer. Si tu venais à le retirer, oh mon trésor, si ce jour devait arriver, que de malheurs mon petit trésor! Garde précieusement ce bijoux. Il doit toujours être ..., comme s'il faisait partit de..., jusqu'à ce qu'il fonde dans ta peau.

Pourquoi? Qu'arrivera-t-il sinon? Dis-le moi, j'ai peur. Si je le retire que se passera-t-il?

- Oh non! Julia~~~~

Quoi? Que dis-tu? Je ne comprends pas! Je ne t'entends pas! Non, attends! ATTENDS!

Les ténèbres envahirent le monde de la jeune adolescente. Vêtue de sa tenue de servante, elle tenta de se repérer dans ce qui lui semblait être le Rien. Pleurant en silence, cherchant désespérément un repère. Cherchant la femme quadragénaire qui était avec elle, sa "tante" Lucia. Quand un bruit de verre brisé retentit affreusement derrière elle. Julia se retourna précipitamment. Un pressentiment viscéral s'installa en son être. Elle n'était plus une adolescente. Elle avait grandi maintenant. Elle avait vingt-et-un ans et des poussières. Et était vêtue de sa robe de chambre. Devant elle se déroulait une scène familière. C'est comme si elle regardait la télé plongée dans le noir. Elle voyait une gamine de seize ans, cette gamine c'est elle. L'adolescente se tenait debout dans une pièce en désordre. Le regard voilé, perdu, lointain. La quadragénaire était de retour. Toujours dans son éternel uniforme.Elle était inquiète. Non, affolée serait plus juste. Terrifiée même. Il s'est passé quelque chose qui a ébranlé cette femme pourtant si forte autre fois. Si rayonnante jadis. Qu'est-ce qui avait bien pu arriver pour que sa tante Lucia soit aussi secouée? Et pourquoi Julia semblait si... vide, épuisée?

La spectatrice, assistait à la scène sans pouvoir agir. Elle n'entendait rien de ce qui se disait. Elle ne comprenait pas. Une sensation montait en elle, la sensation que l'on a face à quelque chose de familier, face à du déjà vu. Elle avait l'impression de vivre une scène familière, un souvenir peut-être. Pourtant ça ne s'était jamais passé. Elle ne se rappellait pas avoir jamais vu sa tante dans un tel état. Ni même cette pièce du manoir en un tel désordre. Sa tante était si secouée que cela effraya la Julia du présent. Mais celle du passé était toujours aussi vide.

Pourquoi tu t'excuse ma tante? murmura la spectatrice d'une voix incertaine

- Oh. Mon trésor .... je ne voulais pas. Ça ne devait pas arriver. ....

- ..., la jeune fille ne resta coite.

- Mon bébé. Je suis tellement désolée...

Que dis-tu? Tante. Tante! TANTE! Le souffle saccadé, la voix brisée d'avoir crié; elle reprit plus doucement, désespérée à son tour. Pourquoi t'excuses-tu? Je ne comprends pas! Regarde-moi! Je suis là!!!! Ici!

À bout de souffle, elle regarda le fantôme de sa tante enserrer son avatar du passé. Elle aurait voulu s'en approcher, se saisir de sa tante et la tirer de son côté. Là où la vie pulse. Où la lumière luit, là où les rayons du soleil diffusent une chaleur véritable, celle de la vie. Lui demander ce qui se passe. Ce qui l'effraie. Mais elle n'y arrivait pas. C'était comme si son corps avait été fait dans un bloc trop lourd pour être déplacé. Sa conscience était prisonnière.

Un nouveau pressentiment enserra son cœur. Plus vil. Plus sournois. Il la blessa. Et fit pénétrer en elle une peur sourde. Lentement, sans qu'elle ne l'ai commandé, son corps se tourna. Juste derrière elle des pieds. Des pieds balançaient doucement dans le vide. De l'eau, de la pluie, ruissellait le long de la peau blanche et se laissait goutter dans le vide. Il pleuvait des cordes ce jour là. Le jour où Julia avait retrouvé le corps de sa tante pendu à l'arbre derrière leur caravane. La jeune femme relèva lentement la tête. Elle ne voulait pas. Elle aurait voulu crier, s'arracher de ce qu'elle savait à présent être un cauchemar. Mais en était encore prisonnière. Son regard parcourut les pieds dont les veines bleutées ressortaient. Les chevilles, ni fines ni grosses. Le bas de la robe noir et du tablier immaculé détrompés. Son vêtement de travail lui collant au corps, délimitant les formes de sa silhouette sans aucune pudeur, redessinant les creux, soulignant les renflement de son corps. Les bras pendaient, délicats, fins, musclés et doux. Les bras d'une femme qui avait travaillé toute sa vie, qui avait porté nombre de draps, de vaisselle, qui avait frotté longtemps dans l'eau savonneuse les vêtement. Les bras d'une servante, d'une dame de chambre. Les épaules relâchées. Trop. Étranges. Autour de la nuque.... cette nuque si fine, si délicate, si féminine... Maintenant cachée, abîmée, prisonnière et torturée par une épaisse corde raide. Horreur! Julia hurla. Elle hurla à s'en déchirer la gorge mais ne s'entendait pas. Aucun son ne sortait de sa gorge. Horreur! Horreur! Tout n'était qu'horreur.

Annotations

Vous aimez lire Raelka ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0