Heure 61
J'ai entendu parler, en bas, d'un air qu'il n'est pas possible de respirer. J'ai entendu crier, en bas, à propos de bagages qui prennent feu d'un coup de regard. De ces "gens" qui cherchent à s'échapper sans jamais pouvoir. De trains qui s'évaporent en chemin, d'avions qui n'atterissent pas et de créatures étranges qui volent des cœurs en souriant sans jamais vouloir les rendre.
C'est effrayant, pour les fleurs comme moi, de se voir un peu partir pour des "gens" qui cherchent à exister sans jamais y croire. De savoir que le monde est imprévisible et qu'on pourrait fleurir pour pas grand chose, s'abandonner dans un souffle ingénu sur mes pétales, s'évanouir pour un brin de prose.
J'étendrais bien de solides grilles et des filets indéfaisables pour ne pas tomber. Je mettrais bien de nouvelles fenêtres pour ne pas fâner, si l'on venait à sauter devant moi sur un coup de curiosité.
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