Lundi 23 Mars 2020

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Confinement J7 :

On est lundi et on ne s’en serait pas rendu compte. Aujourd’hui, Romain s’est occupé des enfants jusqu’à 9h30, j’ai pu trainer au lit et sommeillé.

Puis on a joué dans le jardin et on a peint la pâte à sel d’hier. Mathis a pas trop aimé mais Mila a adoré, elle pleurait de devoir arrêter. Le bain aura fait du bien après tout ça !

Le soir, on a fait une visio avec Arnaud et Elodie, les filles me réclamaient. C'est tendu chez eux avec le divorce en cours et le nouveau copain d'Elodie, peut être vont-ils creuser des tranchés dans leur jardin ?

Puis on a préparé des crocs monsieur tous ensembles, et on les a mangé : on s’est régalé !

Sinon d'un point de vue de Mont de Marsan, le bulletin d'informations du jour m'apprends qu'ils ont réorganisé tout l'hôpital. Il y a les 8 lits habituels de réa, avec les 6 lits de l'unité de soins continus. Ils ont ouvert 6 lits en salle de réveil du bloc op', et 10 lits en HTCD en plus. Ils préparent la grosse arrivée de futurs malades. Ca fait peur...

Au niveau du pays, certaines villes ont mis en place des couvre feu mais aucune annonce de la part du gouvernement. Les marchés sont interdits mais peuvent avoir des dérogations de la part des préfets... bref ils pissent dans un violon et font toute la partition en ce moment ! L'hôpital militaire à Mulhouse est ouvert et il offre 30 places de réa en plus. Comme en temps de guerre...

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*PEUR*

Je ne pensais pas vivre ça un jour. Confinement chez toi. Contacts interdits. Couvre feu. Ce sont des termes que j'avais lu en période de pandémie il y a des siècles et en période de guerre. Mais non, Aujourd'hui, c'est chez nous. Notre quotidien. Notre nouvelle façon de vivre tant que le virus ne sera pas endigué. Nous sommes en guerre. En guerre sanitaire. Tant que l'épidémie ne sera pas maîtrisée. Et ça fait peur. J'ai peur en tout cas. Je sais qu'il ne faut pas céder à la panique évidemment. Mais il ne faut pas sous-estimer les risques non plus. Et les risques sont là. Les décès sont là. Il faut prendre au sérieux ces mesures et les risques que l'on prend et que l'on fait prendre aux autres. Surtout aux personnes fragiles.

Evidemment que c'est difficile. Evidemment qu'on doit tous faire le deuil de quelque chose, apprendre à vivre autrement. Mais c'est nécessaire. C'est important. Afin de sauver le plus de monde possible. Cependant, cette peur va plus loin pour moi. Je ne pense qu'à mes enfants. Eux encore si petits, si fragiles, que cette situation dépasse totalement. Ils ne se rendent pas compte de ce qu'ils vivent. Mais quelle idée de faire des enfants dans un monde actuel si dramatique ? Des guerres. Des virus mortels. Les attentats. Le réchauffement climatique. L'économie et les politiques désastreuses. Les comportements égoïsmes et irrespectueux des gens. Les violences diverses et variées. Je crois que ma peur me fait culpabiliser de les obliger à vivre tout ça.

Comment les armer pour vivre tout ça ? Alors que je suis moi-même désemparée ? Comment les aider à se préparer à ce futur incertain ? Alors que moi-même je suis impuissante. J'ai honte de cette terre qu'on leur laisse, de ce monde qui se profile terrorisant. Je ne peux que les couvrir d'amour, de câlins et de baisers aujourd'hui. Mais demain ? Dans 5 ans ? Dans 20 ans ? Aujourd'hui, j'ai peur, et je culpabilise.

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